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Bouquet de goût du jeune amant

Envoyé par Thomas Rhotomago 
Il a pour moi des mots câlins
Et me dit d'une voix gentille,
Tout en clignant ses yeux malins :
- Tu n'es qu'une petite fille.

Moi qui serais bien sa maman,
je ne puis m'empêcher de rire;
Mais je tiens à mon doux roman
Plus que je ne saurais le dire.

Et petite fille en effet,
Contre lui je suis sans défense.
Il est la cause et moi l'effet,
Par lui je respire et je pense.

Sans souci du lieu ni du temps.
Sa voix qui me charme est la même
Que j'entendis en mon printemps.
Et c'est mon printemps puisque j'aime.

Et sans rire du mot câlin,
J'écouterai sa joie gentille
Me répéter d'un ton malin :
- Tu n'es qu'une petite fille.

___

Se rend-il compte de la disproportion
De nos âges ?... Je crois qu'il n'a pas notion
De cela qui me grise et pourtant me ravage
Et fait que dans mes mains je cache mon visage.

A son dernier voyage il fut indisposé
J'aurais voulu le voir et je n'ai pas osé,
Car il est descendu dans un hôtel très digne.
Je lui dis : - Tu pouvais pourtant me faire signe

Et dire : - C'est ma tante. Elle vient me soigner.
- Non. Ce n'est pas ainsi qu'il faut te désigner,
Toi que j'ai dans mes bras tant de fois enlacée.
J'aurais dit : - C'est ma fiancée !

_____


Tu daignas en pleine jeunesse,
Doté de tous les dons du ciel,
Jeter les yeux sur ma vieillesse,
M'offrant ton amour, ce doux miel.

Quoique l'on me dise à voix basse
Que, papillon, tu n'es pas sûr,
Que l'objet d'amour vite lasse,
Plus encor s'il est d'âge mûr.

N'importe !... A l'hiver de mon âge
Je puis me croire au temps des nids.
Aussi, volage ou pas volage,
Ami très cher, je te bénis.


Jane Guy Printemps d'arrière-saison (1936)


Jane Guy Printemps d'arrière-saison
Utilisateur anonyme
01 janvier 2011, 19:00   Re : Bouquet de goût du jeune amant
Voilà un charmant poème que je vais envoyer de ce pas à ma jeune compagne, ma petite fille aux si doux attraits dont j’ai le double des années.
Utilisateur anonyme
01 janvier 2011, 19:06   Re : Bouquet de goût du jeune amant
Petite (Léo Ferré)

Tu as des yeux d'enfant malade
Et moi j'ai des yeux de marlou
Quand tu es sortie de l'école
Tu m'as lancé tes petits yeux doux
Et regardé pas n'importe où
Et regardé pas n'importe où

Ah! petite Ah! petite
Je t'apprendrai le verbe "aimer"
Qui se décline doucement
Loin des jaloux et des tourments
Comme le jour qui va baissant
Comme le jour qui va baissant

Tu as le col d'un enfant cygne
Et moi j'ai des mains de velours
Et quand tu marchais dans la cour
Tu t'apprenais à me faire signe
Comme si tu avais eu vingt ans
Comme si tu avais eu vingt ans

Ah! petite Ah! petite
Je t'apprendrai à tant mourir
A t'en aller tout doucement
Loin des jaloux et des tourments
Comme je jour qui va mourant
Comme je jour qui va mourant

Tu as le buste des outrages
Et moi je me prends à rêver
Pour ne pas fendre ton corsage
Qui ne recouvre qu'une idée
Une idée qui va son chemin
Une idée qui va son chemin

Ah! petite Ah! petite
Tu peux reprendre ton cerceau
Et t'en aller tout doucement
Loin de moi et de mes tourments
Tu reviendras me voir bientôt
Tu reviendras me voir bientôt

Le jour où ça ne m'ira plus
Quand sous ta robe il n'y aura plus
Le Code pénal
Décidément, chacun voit midi à sa porte...
Utilisateur anonyme
01 janvier 2011, 19:37   Re : Bouquet de goût du jeune amant
Je crains que ce ne soit un trait assez récurrent de la nature humaine !
Ce n'est pas du meilleur Léo Ferré, loin de là.
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