Un nouveau droit

On apprenait, par la bouche d'un journaliste radiophonique, que, dans le sillage des protestations entraînées par la création du fichier "Edvige" (quelle est la position du P.I., à propos ?), Madame Alliot-Marie avait promis qu'un "droit à l'oubli" serait assuré, permettant, dans certains cas, l'effacement de certaines données dans telle ou telle "fiche".

C'est sans conteste, à mes yeux, le plus poétique des droits.

Ben oui, mais comment va-t-on concilier ça avec le "devoir de mémoire" ?

Comme une lettre à la poste…

Un "droit à l'oubli du devoir de mémoire"... ?

Cher Bruno Chaouat, le devoir de mémoire est nécessaire pour qu'on oublie pas.
Vous ironisez sur un sujet sensible.

Il y a aussi la mémoire du devoir, et l'oubli du droit, faudrait pas les oublier non plus...

Plus sérieusement, Lévinas parlait dans les années trente, dans le contexte de sa condamnation de la philosophie de l'hitlérisme, je crois, de la remise en cause de l'effacement du passé qui est le propre des grandes spiritualités et des religions monothéistes (la confession, le pardon, etc.) Pour lui, le totalitarisme émergent en Europe portait cet effacement de la possibilité d'effacement du passé (l'essentialisme nazi, c'est l'être-rivé à ma détermination génétique, à mon héritage biologique). Je crois que nous sommes entrés, avec les nouvelles technologies, dans une ère néo-totalitaire et je suis absolument partisan d'un droit à l'oubli, quoique je ne croie pas possible techniquement l'effacement.

Lévinas n'est rien face à Heidegger, cher Bruno.

Il n'est rien.

Si vous n'êtes pas capables de comprendre ces évidences...

je suis prêt à laisser tomber.

Sehr geehrte Reinhardt,

Ne jouez pas avec nos nerfs !

Ne nous abandonnez-pas !