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Haroun, victime de l'endogamie géographique

Envoyé par Francis Marche 
A Noisy-le-Sec, un adolescent a été battu et laissé pour mort pour avoir enfreint la loi d'endogamie géographique, qui prévaut encore largement dans les sociétés d'Afrique du Nord.

Lire I C I

Dans les pays de France, il était de tradition que l'on choisisse sa fiancé dans un village voisin, autant que faire se pouvait, et de préférence. Souvent, l'on constate que le village voisin se situait dans un terroir séparé du village du garçon par un cours d'eau. Le même schéma se retrouve dans d'autres civilisations agraires et sédentaires (Chine).

Il en va tout autrement dans les pays arabes. Lire I C I

Le Grand Remplacement c'est aussi ceci: la substitution de structures anthropologiques aussi profondes que celles qui régissent les mariages et le remplacement d'interdits exogamiques par des interdits endogamiques inscrits dans l'espace du territoire (et non point seulement dans les rapports familiaux).

Haroun s'en rappellera.
Au passage, on notera que l'on aurait tort de considérer ces sauvages comme des hors-la-loi. Tous leurs actes sont articulés dans et par la loi, la leur. Une loi non-écrite existe, celle de l'endogamie géographique de certaines sociétés exotiques, et qui pourrait s'énoncer ainsi : tu viens pas faire le joli coeur dans un bled qu'est pas le tien. C'est une loi d'application stricte, qu'une police, une milice mandatée par le groupe a tâche de faire respecter. L'auteur du forfait avait été ainsi averti une première fois. Il savait ce qu'il risquait. Le groupe peut entériner la sanction, commenter le massacre avec satisfaction.

Des pans entiers du territoire national sont désormais régis par des lois, des codes comportementaux et moeursaux d'application stricte, qui s'inscrivent en rivalité directe avec ceux que la République a repris depuis deux cents ans du fond ancestral du pays.

Il n'y a personne à "remettre dans le droit chemin", personne à "rééduquer", mais tout un système social organisé ou en voie d'organisation et de domination territoriale qu'il va falloir abattre, dont il faudra un jour purger le territoire.
Les jeunes de Noisy-le-Sec n'ont montré aucune compassion pour Haroun. Ils ont simplement déclaré qu'il "était prévenu". C'est bien ça : le couperet d'une autre justice menaçait de tomber, et lui, l'inconscient, s'est obstiné dans sa folie (peut-être croyait-il encore un peu qu'il était protégé par des lois françaises ?)
Voilà une interprétation pertinente et féconde. Je remarque que, pour une fois, les journalistes n'ont pas jugé nécessaire de changer les prénoms, craignant sans doute de paraître cette fois tout à fait ridicules, tant il apparaît maintenant aux yeux du plus grand nombre, y compris des bien-pensants les plus convaincus, que le problème qui se pose est en effet de nature ethnico-religieuse.
Oui-mais-attention-aux-amalgames-à-la-lepénisation-des-esprits-à-la-stigmatisation-quand-même-il-se-passe-plein-de-choses-géniales-dans-les-quartiers-populaires-il-ne-faut-pas-généraliser-attention-à-ne-pas-faire-le-jeu-du-front-national-c'-est-la-misère-sociale-la-cause-de-tous-ces-incidents-et-vous-savez-le-racisme-reste-une-tendance-lourde-de-notre-société
Utilisateur anonyme
11 avril 2011, 13:48   Re : Haroun, victime de l'endogamie géographique
(Message supprimé à la demande de son auteur)
11 avril 2011, 17:20   Train de marchandises
...une-tendance-lourde-de-notre-société-qui-se-replie-frileusement-sur-elle-même-et-qui-se-ferme-à-l'autre-non-mais-qu'est-ce-que-c'est-que-ce-racisme-primaire-aux-relents-coloniaux-vous-savez-les-assoces-elles-ont-pas-un-rond-y-faut-faire-jouer-les-médiateurs-locaux-pour-calmer-les-jeunes-désoeuvrés-victimes-du-contrôle-au-faciès-et-de-la-discrimination-à-l'embauche...
13 avril 2011, 12:35   Syndrôme du Noctilien
Haroun, à peine sorti du coma, déclare à la presse : "C'était un quiproquo !" Rires. Un quiproquo ! L'agresseur aurait cru que sa soeur avait "perdu sa virginité avec Haroun". Et puis, comme ce dernier a voulu se défendre, le reste de la bande, tout naturellement, lui est tombé dessus. Il les avait un peu cherchés, quoi.

Enfin, tout cela n'était qu'un petit malentendu. Une broutille. Haroun en rit encore :

"Aujourd’hui, Haroun assure n’avoir aucune séquelle, aucune douleur, alors qu’une semaine plus tôt, son état était encore jugé «particulièrement sérieux». Et il prévient: «Pas question de me venger: je ne veux pas que cette affaire déclenche une guerre sans fin entre quartiers». Son objectif: «Oublier cette histoire rapidement». Et «recontacter l’employeur qui m’a fait passer l’entretien, pour savoir s’il est toujours d’accord pour m’embaucher" (20minutes.fr.)

Clin d'oeil au journaliste : on s'est compris.
Tout victime qu'il est, Haroun connaît et approuve donc les règles du jeu qui l'ont conduit aux portes de la mort.
«Pas question de me venger: je ne veux pas que cette affaire déclenche une guerre sans fin entre quartiers».
Un vrai Chrétien ce Haroun, n'est-ce pas Jean-Marc ?
Florentin,

Cette réponse est assurément chrétienne, et je souhaiterais que davantage de Français d'origine métropolitaine aient ce genre d'attitude quand il leur arrive un malheur, au lieu de crier à la vengeance en se portant partie civile.

J'ignore d'où nous vient ce dénommé Haroun, mais il honore la France par sa réponse.
Jean-Marc, un jeune homme vient d'être abattu chez lui, dans le 9-3, devant ses parents, froidement, de balles tirées à bout portant dans la tête et le thorax, par des hommes qui s'étaient introduits chez lui. "Règlement de compte" dit la presse, et je crois, la police. Sans doute une balance. Et vous voudriez que notre Haroun, tout fanfaron au sortir de son coma, déclare qu'il connaît ses tourmenteurs et ses assassins et qu'il va de ce pas, parce qu'il fait confiance en la justice, en le droit, en la pureté de l'âme humaine, en Rousseau, en Saint Augustin et en Guy Mocquet, les balancer aux keufs, et réclamer que la loi de la République s'applique à leur encontre ?

Haroun, comme tout un chacun, tremble comme une feuille, envoie des sourires, par journalistes interposés, aux "grands frères" de la cité, qui signifient des pardons longs comme le bras, des mamours, des signaux d'allégeance, de complicité, de soumission à l'adresse de ses bourreaux. Pas de "symptômes de Stockholm" à chercher ici non plus: seulement la trouille des représailles, l'omerta, le classique circulez-à-rien-à-voir adressé à lui-même pour commencer.

Vous devriez lire Le Maître de Milan, roman de Jacques Audiberti: on y voit un personnage à Milan, un petit cordonnier qui, après avoir épousé une jeune pauvresse du Sud, se voit fait prisonnier chez lui, à Milan, par le gang des oncles et des cousins de la jeune fille, qui sont monté le voir, une grosse douzaine d'entre eux. Ils le coincent chez lui. Ils jouent de l'accordéon sombrement et boivent lentement, et tout aussi sombrement, son vin. Ils lui exposent la situation, laconiques: "Demain on t'achète la boutique. Ouais. Avecque ton n'argente. Ouais. On t'accompagne à la banque le matin..... " Là, un coup de coupe-cuir dans la joue, qui commence à pisser le sang. Et on joue de l'accordéon en accompagnement, et on boit. "Et que tu nous le remet ici. L'argente. Et une heure après...." Tchack, second coup de coupe-cuir, dans l'autre joue "... une heure après, on t'accompagneux chez le notaireux, pour te le rendre devant lui, quand tu auras signé... comme ça, ça reste dans la famille..." Re-tchak, voilà le nez du cordonnier fendu à son tour. Force sons d'accordéon. Sang partout.

Le tintamarre accordéoneux est devenu gênant, voilà les voisins qui s'en émeuvent, vu qu'il est bien minuit. Un voisin frappe au volet. Les oncles et cousins au cordonnier: "Va z'ouvrir !"

Le cordonnier se rend à la fenêtre qu'il ouvre. Les voisins le voient ensanglanté. S'émeuvent encore plus: "Mais qu'est-ce qui vous arrive donc, vous avez été attaqué M. Le Cordonnier ? Vous voulez que nous appelions la police ?"

Lui, sans se retourner vers ses bourreaux qui "lui font confiance", qui "savent qu'il tiendra": "Mais non mais non voyons. Rien de cela. On a fait une petite fête en famille voyez-vous et on a un peu forcé sur la grappa et comme ça, c'est bête mais je suis tombé sur un verre brisé qui m'a un peu égratigné au visage."

Voilà votre Haroun, Jean-Marc, en cordonnier milanais.
La réaction d'Haroun est inspirée par la peur, c'est entendu, mais aussi par le souci que son agression ne soit pas "récupérée" par de vilains esprits sécuritaires, prompts à stigmatiser les jeunes des banlieues (dont il fait partie d'ailleurs).
Il me semble quand même difficile d'interpréter les sentiments de ce Haroun à partir de simples articles de journaux. Peut-être n'agit-il en effet que par peur ou solidarité ethnique. Peut-être est-ce réellement une grande âme...
Oui, ce ne sont là que des conjectures Cher Kiran.
Certes, il y a de quoi avoir peur et les interventions de Francis sont pertinentes. En relevant la phrase sur la vengeance je voulais mettre en évidence quelque chose de lumineux dans le tableau. Nous ne savons pas grand chose de ce garçon qui s'est fait rosser pour une fille. La nature de ses sentiments nous échappe, peut-être sont-ils élevés, nobles et alors cela aurait pu émouvoir les agresseurs. Il semble que si c'est le cas, cela les a excités davantage. S'il avait simplement peur, il se serait tu. Or il a déclaré vouloir briser le cycle de la violence.
A tout hasard j'ai voulu extraire cette phrase en supposant que les agresseurs l'entendraient, en tout cas en suggérant ici une réflexion sur ce qu'ils auraient pu répondre.
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