Cher Marcel,
Les contrôles aux frontières, en réalité, existent toujours, même si la France s' était engagée , dans le cadre des accords de Schengen, à les démanteler .
C' est ainsi qu' à la frontière franco-espagnole , par exemple, des contrôles sont pratiqués journellement , non plus à la frontière proprement dite , mais un peu plus loin ( sur la barrière de péage du Boulou ou sur la route du Perthus ) .
Mais la surveillance des frontières est rendue difficile par l' action de certains pays voisins qui ne jouent pas le jeu et laissent passer sciemment des étrangers , pour s' en débarrasser. C' est le cas notamment de la Grèce, qui favorise le départ d' étrangers en situation irrégulière : présenter à l' aéroport d' Athènes un vague document d' identité grossièrement falsifié , même faisant partie d' un lot volé à l' administration grecque , ne vous empêchera pas de monter à bord !
A l' arrivée à l' aéroport de Barcelone , il n' existe AUCUN contrôle des passagers en provenance de la zone Schengen.
Les réseaux de passeurs le savent et ainsi les vols Athènes- Barcelone font le plein .
Ajoutons qu' en matière de contrôle des flux migratoires , la législation européenne ne simplifie rien : un policier qui arrête un étranger en séjour irrégulier ne peut plus le conduire directement en centre de rétention , mais doit le relâcher et lui laisser un délai de sept jours pour quitter volontairement le territoire : cela réduit fortement l'intérêt des contrôles aux frontières , qui par définition portent sur des personnes en transit .
De toute façon, le placement dans un centre de rétention n' implique pas forcément que l' étranger soit reconduit dans son pays d' origine : il suffit que l' étranger ne présente pas ses documents d ' identité pour entraver très sérieusement l' action de l' Administration : celle-ci doit alors présenter l' étranger au consul du pays dont il prétend ( souvent à tort ) avoir la nationalité, en vue de l' obtention d' un laisser-passer ; mais bien souvent l' étranger ne collabore pas et déclare n' importe quoi au consul ; mais même s' il dit la vérité au consul , il arrive que celui-ci fasse preuve de mauvaise volonté et ne délivre pas de laisser-passer . Or , à défaut d' un tel document, les autorités françaises ne peuvent reconduire l' étranger dans son pays .
Je suis persuadé que les Français seraient indignés s'ils savaient à quel point est inefficace le dispositif de contrôle des flux migratoires , qui est une incitation constante à se moquer de la loi française en toute impunité .