Les déclarations de Benoît XIV sur la nécessité d'accueillir les clandestins m'a fait rechercher et ce passage du "Zibaldone" :
"Que l'amour universel, en détruisant l'amour pour la patrie, ne lui substitue aucune autre passion active et que l'amour pour la communauté, en progressant en extension, perde en intensité et en puissance, voilà qui peut être vérifié par cette remarque : les premiers symptômes de maladie mortelle qui détruisit la liberté puis la grandeur de Rome furent contemporains de l'octroi du droit de cité aux Italiens après la guerre sociale et de l'expansion des colonies fondées pour la première fois hors d'Italie par une loi de Gracchus ou de Drusus, et quarante ans après celle de son frère Tibérius. (...).
Quand le monde entier fut citoyen romain, Rome n'eut plus de citoyen ; et quand citoyen romain fut synonime de "citoyen du monde", on n'aima plus ni Rome ni le monde : le patriotisme, dans une Rome cosmopolite, devint indifférent et impuissant, il cessa d'exister. Lorsque Rome se confondit avec le monde, elle ne fut plus la patrie de personne, et les citoyens romains, dont le monde était devenu la patrie, n'en eurent plus du tout, et ils le montrèrent. (24 décembre 1820).
Léopardi met le doigt sur une contradiction mortelle qui fut celle de la Révolution française.
Notre époque est de ce point de vu beaucoup plus cohérente. Elle sait qu'elle ne peut prêcher le cosmopolitisme, l'unversalité des droits de l'homme, la suppression des frontières et en même temps l'amour de la patrie. Ce fut la contradiction de M. Sarkozy qui cru et fit croire à certains qu'on pouvait être libéral-mondialiste et patriote.
La Pape quant à lui est parfaitement dans son rôle, bien entendu.