Le site du parti de l'In-nocence

La vantage passagère...

Envoyé par Thomas Rhotomago 
Un hasard m'a fait lire pour la première fois un "point de vue" sur un sujet économique dans Le Monde. Passages incompréhensibles, disparition du futur simple, fautes et coquilles à tout va, suppositions idéologiques farcesques. Content du voyage, comme on dit !



La nouvelle mode du miracle allemand
LEMONDE.FR | 09.05.11 | 09h04

Il y a quelques années en France, la mode était d'insister sur l'extraordinaire dynamisme de l'économie américaine comparé à la mollesse de la zone euro. En avril 2006, par exemple, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet affirmait que "depuis le début des années 1990, l'écart entre le taux de croissance du PIB par habitant des Etats-Unis et celui de la zone euro n'a cessé de se creuser". Quelques mois plus tard, dans le numéro commémorant le vingt-cinquième anniversaire de sa revue économique, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) reprenait l'idée et parlait de "décrochage des pays de la zone euro en termes de PIB par tête… nulle part dans le monde développé depuis quinze ans la performance économique n'a été aussi décevante".


Aujourd'hui, avec le recul, on voit que les performances par habitant étaient (et sont encore) très similaires des deux côtés de l'Atlantique. Comme le montre un graphique de la Commission européenne (Ameco database), c'est en choisissant une période de quinze ans favorable aux Etats-Unis (de 1990 à 2005) que nos auteurs arrivaient à leurs conclusions. S'ils avaient choisi une autre période, 1987 à 2002 par exemple, ou plus récemment celle de 2004 à 2010, l'avantage aurait été pour la zone euro.

Remarquons que Jean-Claude Trichet comprend parfaitement le rôle que joue le choix de la période lorsqu'on compare les performances de deux ensembles économiques. Ainsi, invité du Grand Jury RTL en février 2010 , lorsque sa politique monétaire était accusée d'avoir freinée la croissance de la zone euro, il avait bien su choisir une période plus propice : "Je fais des comparaisons en produit intérieur par tête (…) sur les onze dernières années (…) et j'ai la même chose des deux côtés de l'Atlantique."

DEUX ERREURS À ÉVITER

La nouvelle mode porte sur le retard que la France serait en train de prendre par rapport à une Allemagne qui s'emballe. Comme l'écrivait Jean-Marc Vittori le 15 avril dans Les Echos : "L'Allemagne triomphe", et l'éditorialiste des Echos de citer l'OFCE selon laquelle "le revenu par tête a progressé en cinq ans de 8 % outre-Rhin, alors qu'il n'a gagné que 1 % de ce côté-ci".

Cette comparaison apparemment irréfutable, contient néanmoins deux erreurs simples qu'il suffit d'éviter pour que le différentiel en faveur de l'Allemagne s'évanouisse. La première est de choisir arbitrairement une période, comme 2005-2010, très favorable à l'Allemagne. On sait pourtant que, depuis 1960, notre voisin a connu deux autres phases similaires (1982-1987 et 1989-1994), pendant lesquelles on a aussi crié au "miracle" allemand, avant de revenir à des opinions plus sobres.

La deuxième erreur est de se servir du PIB par tête pour comparer la performance d'un pays où la natalité s'effondre (l'Allemagne), avec celui d'un autre dont les naissances tendent à augmenter (la France). Pour les performances à court terme, c'est un indicateur qui induit en erreur car une diminution des naissances augmente immédiatement le PIB par tête (en réduisant le nombre d'habitants sans diminuer tout de suite la force de travail).

On se fait une idée différente des performances respectives si on compare les PIB tout court, et qu'on prend un peu de recul, comme le fait un graphique du FMI (International financial statistics, publié en avril). On constate que l'impressionnante accélération allemande en 2009 et 2010 ne fait que compenser une contraction violente en 2008, tout comme la croissance française plus modérée suit une contraction moins forte. Ainsi, à la fin de 2010, l'Allemagne avait récupère 98,5 % du PIB perdu pendant la crise, la France en avait recouvrée 98,4 %.

Remarquons aussi que la récente pointe de vitesse Allemande s'essouffle et qu'au dernier trimestre de 2010, le différentiel entre les taux de croissance des deux pays est disparu. D'après les prévisions d'avril du Fonds monétaire international (FMI), la France recommence à croître plus vite que l'Allemagne en 2013, et cela jusqu'en 2016 (les prévisions s'arrêtent à cette date).

Les prévisions sont toujours hasardeuses, mais les raisons pour penser que l'avantage allemande sur la France n'est que passagère sont nombreuses : le taux de croissance de la population est 0,8 points plus fort en France (+0,5 % contre -0,3 %), investissement (FBCF) est trois points de PIB plus élevé, la dépendance par rapport aux exportations et par rapport aux pays dont la croissance ralentit, ainsi que la dépendance énergétique, sont moindres. Sans parler du plus long terme lorsque les générations creuses commencent à arriver sur le marché du travail allemand vers 2017.

Il y a beaucoup de choses admirables à apprendre de l'Allemagne. Mais il faut bien savoir ce que nous voulons. Si nous réduisons le nombre des naissances de 30 %, nous sommes assez certains d'obtenir assez rapidement (pendant un certain temps) une accélération du PIB par habitant de 0,8 points par an. Si nous accentuons l'austérité salariale, personne ne peut garantir que la croissance du PIB sera meilleure.

Francisco Vergara, économiste et statisticien


Et d'un autre de cette même rubrique "économique" :

"Un accord de cette ampleur avec Skype vaudrait entre 3 et 4 milliards de dollars (entre 2 et 3,7 millions d'euros)"

L'euro, c'est vraiment fort...
Rengagez-vous, qu'ils disaient...
Non seulement ce Vergara ne sait pas écrire mais en plus il ne raconte que des banalités mille fois rabachées. Rien de ce qui marche en Allemagne n'est applicable en France.

En 1974 je gagnais 4000 DM cad 2300 Euros ce qui aujourd'hui serait encore un très beau salaire net ici en Allemagne. Imaginez-vous quelqu'un en France qui gagnerait en 2011 son salaire de 1974 ! Il ne pourrait même pas payer son essence.
le différentiel entre les taux de croissance des deux pays est disparu
l'Allemagne avait récupère 98,5 % du PIB perdu pendant la crise, la France en avait recouvrée 98,4 %.
le taux de croissance de la population est 0,8 points plus fort en France
investissement (FBCF) est trois points de PIB plus élevé

On dirait une traduction automatique... Est-on sûr que cela soit un article original ?
Pour faire suite à ce que dit Rogemi 4000 DM de 1974 correspondent à 7560 Francs de cette époque. Compte-tenu des taux d'inflation, 7560 Francs correspondent à 5400 €.
"Est-on sûr que cela soit un article original ?"

Original, dans l'un des sens du terme, c'est certain.

La couleur de certaines fautes m'a fait aussi penser à un traducteur automatique mais cela jette dans un autre trouble. S'il s'agit d'un traducteur automatique, c'est un très bon traducteur. Ou bien le traducteur n'a-t-il été appliqué qu'à certains passages ? Ou bien est-ce un abus de correcteur automatique ? En tout cas, il est signé. A moins que le réglage de Francisco Vergara ne soit pas encore tout à fait au point...
"...nous sommes assez certains d'obtenir assez rapidement [...] une accélération du PIB par habitant..."
Oui, c'est vrai, c'est tout à fait composite : certains passages sont fort corrects, d'autres totalement délirants...
Pas de "logique de l'erreur".
Vraisemblablement la prose teintée de tournures anglicistes sous-jacentes d'un "expert international" qui travaille exclusivement en anglais. La première ligne en contient une, révélatrice: comparé à la mollesse de .... Ce "comparé à" recouvre la construction [[i]bla bla bla] compared to [autre bla bla très vaguement parallèle au premier][/i] classique dans la prose des rapports et commentaires de données statistiques en anglais. En français, ce serait plus "par rapport à" ou "au contraire de", "à la différence de" rejeté en tête de phrase, etc.

Mais dans le genre, il y a pire. On rencontre de plus en plus, dans cette littérature grise, des "dû à", par exemple, calqués sur l'anglais "due to". ( -- voire due -- à l'appréciation de l'euro, les équipementiers ont réduit leur stock pendant le premier trimestre, etc..)
Ce monsieur est chilien. Je suppose qu'il écrit en espagnol ou en anglais, et traduit (?) ensuite.

Ses articles en espagnol ne sont pas du tout du même style :

[www.franciscovergara.com]
Tiens, voilà un travail d'intérêt général tout trouvé : la relecture et la correction des articles du Monde, je suis certain que les journaux vont se les arracher, il parait que dans la presse les correcteurs sont tous partis batifoler au RSA. Il faut mettre les correcteurs au travail, nom d'un petit bonome !
Le Monde, ce serait pour le rab, pour les légumes dans les nouilles, comme dit Francis Marche (bizarre...). Parce qu'à la longue, ça vous rendrait fou. On se dit en effet, en lisant de tels articles, que la correction est un métier d'avenir. Oui, mais encore faut-il, à la base, qu'on ne se soit pas déjà accoutumé au médiocre, et qu'on estime avoir besoin de correcteurs...
Plus la langue se dégrade et moins l'on aura besoin de correcteurs, me semble-t-il, Stéphane.
Le Monde croule déjà sous les politiquement correcteurs.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter