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Graves incidents dans le Golan

Envoyé par Gérard Rogemi 
Graves incidents dans le Golan (info # 011505/11) [Breaking News]

© Metula News Agency
Métula, 15h15, 14h15 à Paris

De graves incidents sont actuellement en cours dans le village de Majd El Chams dans le Golan. A l’occasion du jour de la Nakba, une foule estimée à plusieurs milliers de personnes, des Palestiniens vivant en Syrie, s’est approchée de la double barrière métallique protégeant la frontière israélienne.

Lançant des pierres en direction des soldats de Tsahal, la foule, brandissant également des drapeaux palestiniens, est parvenue à renverser la barrière en question et à pénétrer dans le village druze israélien de Majd El Chams.

Ce village est actuellement totalement encerclé par un très grand nombre de soldats israéliens, qui, de plus, se livrent à des fouilles, de maison en maison, afin de tenter de retrouver les infiltrés.

Les soldats sont positionnés sur les toits et sur les hauteurs, et se contentent de tirer en l’air afin de tenter de mettre un terme au franchissement de la frontière. Toutefois, nos correspondants sur place nous informent, au milieu de dizaines de civils syriens, que le flux se poursuit au moment où nous rédigeons cette breaking news.

Le régime syrien de Béchar Al Assad a concentré d’importants moyens de communication autour des évènements en cours, s’efforçant encore de les dramatiser le plus possible. Ainsi, la télévision syrienne fait état d’au moins quatre morts parmi les manifestants, accusant l’armée israélienne de les avoir atteints par des tirs de fusils mitrailleurs.

A ce point des évènements, et à chaud, la Ména se trouve en situation d’annoncer, grâce à ses envoyés sur place, que l’armée israélienne a abattu cinq manifestants qui franchissaient la frontière. Trois soldats de Tsahal ont été blessés lors des heurts. Les manifestants syriens blessés ont demandé aux forces israéliennes de les rapatrier dans leur pays pour y être soignés.

La population à 100% druze de Majd El Chams a organisé spontanément une manifestation de sympathie destinée aux Palestiniens. Les Druzes agitent des drapeaux palestiniens et syriens. On distingue cependant, parmi les gens du village, des dignitaires religieux, en habit traditionnel, qui s’efforcent de calmer les esprits.

Tous les accès à Majd El Chams étant hermétiquement bloqués par Tsahal, nous ne sommes pas en mesure de dépêcher des photographes et des cameramen sur les lieux.

Certains observateurs n’ont pas hésité à privilégier l’hypothèse selon laquelle les Palestiniens, de nationalité syrienne, ayant traversé la frontière, cherchaient, comme dans certaines zones du Liban et de Turquie, à fuir la répression gouvernementale.

De l’avis des analystes de la Ména, ainsi que de ses correspondants sur place, l’explication privilégiée est différente. Selon notre opinion, ces émeutes ont probablement été organisées par la dictature alaouite de Damas, dans le but évident de refocaliser l’attention de la population syrienne sur le conflit israélo-arabe, la dissuadant ainsi de poursuivre sa résistance sur le front domestique.

Cette piste nous semble la plus plausible, car les abords de la frontière israélienne sont toujours extrêmement gardés par la soldatesque syrienne, et qu’aujourd’hui, cette dernière n’a strictement rien fait afin d’endiguer le flux des milliers de civils en direction de l’Etat hébreu.

Au contraire, les media audiovisuels syriens captés à Metula n’ont cessé, depuis hier, d’encourager les populations libanaise et syrienne à se rendre en direction d’Israël et d’y exprimer leur protestation.

A certains points de la frontière libanaise, comme à Maroun A-Ras, où se tient un meeting organisé par le Hezbollah, des manifestants sont également parvenus à s’approcher du grillage marquant la frontière. A Maroun A-Ras, à une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau de Métula, la troupe libanaise a ouvert le feu sur les civils qui essayaient de détruire la barrière. La Ména rapporte qu’une femme au moins a été tuée par ces tirs, et qu’une quinzaine de civils libanais ont été blessés.

Dans la plupart des autres manifestations sur le territoire libanais, l’armée libanaise s’est interposée avec succès, se contentant de tirer en l’air pour empêcher que ne se produisent des incidents de ce type.

Des incidents violents se sont par ailleurs produits dans divers points de Cisjordanie afin de commémorer le "Jour du Désastre", correspondant à la création de l’Etat d’Israël, sans atteindre l’intensité des incidents se déroulant dans notre région frontalière.

A la Ména, où l’état d’urgence journalistique n’a pas été déclaré jusqu’à maintenant, nous suivons les évènements de minute en minute, et tenterons, tant que faire ce pourra, d’envoyer d’autres équipes sur place.
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