Ces images montrent un divorce, celui qui est ancestral et qui en Chine, depuis l'avènement de cet empire sépare l'artiste, le créateur de l'entrepreneur. Celui-là, châtré ou impuissant, se nourrit de soupe d'orties, pourrit en prison, vit retiré, érémitiquement, dans la dissidence constitutionnelle, tandis que celui-ci est un béotien, âpre seulement à toute aventure qui le gavera d'or et de bonne chère, et agit envers le pouvoir et tout ce qui vit comme corrupteur industriel, cynique et vil.
Ne croyez pas qu'il s'agisse d'un mot d'esprit, et croyez-moi bien sur parole, ce gouffre, ce non abouchage, cette absence de toute mise en cheville entre l'industriel et le créateur de beauté et de nouveauté
offre à l'artiste chinois les conditions de création les plus libres du monde !
Etant légitime d'affirmer que l'artiste chinois est bien le plus libre qui soit, il n'en est que plus navrant de ne le voir souvent n'appliquer cette liberté que dans l'ambition de migrer vers des rivages étrangers où miroitent les fruits d'or de la subvention et de la "reconnaissance" tarifée.