Assise tranquillement sur le banc de l'arrêt de bus, jouissant de cette phase de repos dans l'attente de l'engin de déplacement qui paraît en retard, je suis sans impatience. Tout est relativement calme. Je me dis que les déchets jonchant le sol ne sont -après tout- pas un sI grand inconvénient. Un autre usager du transport en commun s'assoit sur le même banc, tout à côté de moi, connecté à un portable. Je ne peux profiter de la conversation, non que je ne l'entende pas, au contraire. La langue est rauque et évoque pour moi quelque langue balkanique ignorée. L'attente dure et les décibels augmentent sans aucune pause dans une conversation toute unilatérale. Je n'en peux plus. Je fais un signe au hurleur de baisser le ton. Il me répond dans un français approximatif mais compréhensible : " Fous le camp si pas contente"(.. suivent diverses considérations confuses peu compréhensibles ), puis
"ici c'est la liberté" me crie-t-il réprobateur en haussant encore le ton. Avant de reprendre au même niveau ses admonestations à son interlocuteur de portable.
Je crie ton nom Liberté.