Chers amis,
On nous parle des problèmes de l'Euro et, une fois de plus, je vais vous accabler d'anecdotes.
Les plus anciens d'entre nous se souviennent de ce qu'était une monnaie nationale, souveraine mais faible (ou, du moins, vacillante, car nos gouvernants, peu enclins à braver l'impopularité préféraient laisser glisser l'inflation).
Après 1958, les Français avaient un peu repris confiance dans leur monnaie, malgré les diverses formes de contrôle des changes.
Survint la crise de mai 68. La France s'en remit en apparence, mais dix ans de réserves de change furent dévorées en quelques moi. Le 11 août 1969, le ministre des finances de l'époque (je ne le nommerai pas) dévalua par surprise notre monnaie. Ma mère travaillait alors en Californie. J'ai retrouvé une lettre adressée à ma grand'mère, lui demandant de lui indiquer par retour si les billets français étaient toujours valables, car la Crocker Bank de San Francisco avait des doutes à de sujet et ne les acceptait plus pour le moment, et si, à la fin du mois, elle devait venir avec des dollars-papier. Cela peut sembler extraordinaire, mais ces dames avaient eu immédiatement en mémoire le Grand Remplacement, vous aurez compris par là la valse des lessiveuses de juin 1945.
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Je grandis. En 1974, ledit ministre ayant été appelé à de hautes fonctions, le contrôle des changes se durcit brusquement : je vis alors des gens qui avaient quelques biens pratiquer le saute-frontière.
1983. La gauche est en plein désarroi. Elle fait encore mieux : elle établit le carnet de change, qui empêche une grande majorité de Français d'aller à l'étranger (ce n'était pas la Corée du Nord, certes).
De cela, je ne veux pas. Une monnaie nationale française, c'est une monnaie qu'on dévaluera. Personne en France n'est prêt aux sacrifices, nous ne sommes pas Allemands.
Un tien vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras. Nous avons l'Euro, et je préfère l'Euro et ses problèmes à l'aventure.