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L'Euro et la lessiveuse

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
18 juillet 2011, 19:55   L'Euro et la lessiveuse
Chers amis,

On nous parle des problèmes de l'Euro et, une fois de plus, je vais vous accabler d'anecdotes.

Les plus anciens d'entre nous se souviennent de ce qu'était une monnaie nationale, souveraine mais faible (ou, du moins, vacillante, car nos gouvernants, peu enclins à braver l'impopularité préféraient laisser glisser l'inflation).

Après 1958, les Français avaient un peu repris confiance dans leur monnaie, malgré les diverses formes de contrôle des changes.

Survint la crise de mai 68. La France s'en remit en apparence, mais dix ans de réserves de change furent dévorées en quelques moi. Le 11 août 1969, le ministre des finances de l'époque (je ne le nommerai pas) dévalua par surprise notre monnaie. Ma mère travaillait alors en Californie. J'ai retrouvé une lettre adressée à ma grand'mère, lui demandant de lui indiquer par retour si les billets français étaient toujours valables, car la Crocker Bank de San Francisco avait des doutes à de sujet et ne les acceptait plus pour le moment, et si, à la fin du mois, elle devait venir avec des dollars-papier. Cela peut sembler extraordinaire, mais ces dames avaient eu immédiatement en mémoire le Grand Remplacement, vous aurez compris par là la valse des lessiveuses de juin 1945.

video: [www.ina.fr]

Je grandis. En 1974, ledit ministre ayant été appelé à de hautes fonctions, le contrôle des changes se durcit brusquement : je vis alors des gens qui avaient quelques biens pratiquer le saute-frontière.

1983. La gauche est en plein désarroi. Elle fait encore mieux : elle établit le carnet de change, qui empêche une grande majorité de Français d'aller à l'étranger (ce n'était pas la Corée du Nord, certes).

De cela, je ne veux pas. Une monnaie nationale française, c'est une monnaie qu'on dévaluera. Personne en France n'est prêt aux sacrifices, nous ne sommes pas Allemands.

Un tien vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras. Nous avons l'Euro, et je préfère l'Euro et ses problèmes à l'aventure.
Utilisateur anonyme
18 juillet 2011, 22:50   Re : L'Euro et la lessiveuse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Didier,

Il y eut effectivement des dévaluations réussies, mais je voulais souligner un trait de notre pays.

On préfère dévaluer et mettre un contrôle des changes, ce qui ne lèse que les épargnants et les voyageurs (et ennuie les entreprises) plutôt que faire des réformes de fond. Sans l'Euro, nous aurions glissé sur notre pente naturelle et déjà dévalué.
Utilisateur anonyme
19 juillet 2011, 08:49   Re : L'Euro et la lessiveuse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je ne vois pas ce que vous voulez dire...
Utilisateur anonyme
19 juillet 2011, 09:16   Re : L'Euro et la lessiveuse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
19 juillet 2011, 09:50   Re : L'Euro et la lessiveuse
Si vous croyez que l'Euro a changé quoique ce soit à la mentalité inflationnaire des francais vous vous mettez le doigt dans l'oeil cher Jean-Marc.

Il suffit de voir grimper les prix de l'immobilier pour le comprendre. L'indiscipline des francais en matière de prix reste récurrente.

C'est l'Euro qui est une aventure qui risque de très mal finir.
Je ne suis pas sûr qu'on puisse parler d'inflation à propos de l'immobilier : ce n'est pas un produit de consommation courante, et sa hausse n'est pas due à la spirale prix-salaires, mais à des phénomènes de rareté.
Utilisateur anonyme
19 juillet 2011, 10:50   Re : L'Euro et la lessiveuse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Didier,

Je réponds sur deux fronts.

Pour ce qui est de l'immobilier, le phénomène de rareté joue. Il y a aussi une autre raison, méconnue. C'est la faiblesse des taux et l'allongement des durées de prêt, qui conduisent à une "fausse solvabilité" et donnent à un niveau de prix donné une "demande" artificielle. Ce n'est pas un phénomène inflationniste, mais plutôt spéculatif.

Que ce soit un problème majeur, c'est évident. Il faudrait pousser la logique jusqu'au bout et :

- ouvrir des terrains à l'urbanisation, hors ville ;

- accepter de densifier, en ville.

Pour les différentiels, vous avez raison.

La France devrait tout simplement donner un coup de collier, ce qui supposerait que toute le monde fasse un effort momentané, si les gens en ont les moyens.
19 juillet 2011, 12:00   Re : L'Euro et la lessiveuse
Il faudrait surtout supprimer l'artificielle inflation démographique produite par l'immigration par elle-même et par sa descendance.
Utilisateur anonyme
19 juillet 2011, 12:38   Re : L'Euro et la lessiveuse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Marcel,

Pour ce qui est des logements, il y a plusieurs facteurs :

- l'un, le plus évident, l'accroissement démographique ;

- le second, qui représente en réalité une source plus importante tient aux mouvements de population dans le pays (entre régions et entre communes au sein d'une région).

Un exemple concret :

Depuis la guerre, la population française a augmenté de moitié, en partie par excédent naturel, en partie par immigration.

Dans le même temps, des départements comme la Haute-Garonne ou l'Hérault on vu leur population être multipliée par un peu plus de deux, la Loire-Atlantique par un peu moins de deux. En revanche, le nord et l'est du pays sont restés assez stables.

Passons maintenant aux variations entre communes.

Loire-Atlantique. Cas de Carquefou, 3026 habitants en 1946, 17417 en 2007.

Hérault, Castelnau-le-Lez, 2345 habitants en 1946, 14999 en 2008.

Haute-Garonne, Castanet-Tolosan, 1002 habitants en 1946, 10744 en 2007.
Il faudrait pousser la logique jusqu'au bout et :

- ouvrir des terrains à l'urbanisation, hors ville ;

- accepter de densifier, en ville.



Bon sang, mais c'est bien sûr ! Construire plus, à la campagne comme à la ville, la voilà, la solution !
Utilisateur anonyme
19 juillet 2011, 14:27   Re : L'Euro et la lessiveuse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Francmoineau,

Du moment que la population augmente, que sa répartition sur le territoire change (c'est à dire que vous trouvez des logements vides à Longwy et pas de logements à Toulouse), que le type d'habitat change aussi (c'est à dire que la famille multigénérationnelle sous le même toit, ce n'est plus l'usage), que les demandes en matière de confort et d'espace augmentent,

Sachant par ailleurs que le nombre de cavernes disponibles est réduit, et que certaines d'entre-elles sont même d'accès interdit,

Quelle solution préconisez-vous, sinon de construire ?

La France d'autrefois a toujours eu un rêve : être chez soi, dans une maison si possible indépendante, c'est à dire n'ayant pas de mur commun avec le voisin (on peut tolérer la mitoyenneté en ville, dans l'esprit commun). C'est très français, nous ne sommes pas des Espagnols, qui aiment le collectif et se contrefichent de la musique à médianoche et des claquements de porte. Nous ne sommes pas non plus chinois.
Oh, je vous rassure, cher jean-Marc : ce que je pourrais préconiser en la matière n'a aucune importance.
Cependant, si je puis me permettre, ma petite boutade, malgré les apparences, portait moins sur vos conclusions que sur vos prémisses : je serais en effet beaucoup plus en accord avec Marcel Meyer et sa remarque au sujet de l'inflation démographique.
C'est-à-dire, pour employer une comparaison bien triviale, que je préfèrerais que l'on ferme le robinet de la baignoire qui déborde plutôt qu'on le laisse couler tout en jonchant le sol de serpillières et d'éponges, et qu'on en soit réduit à chausser des bottes en caoutchouc.

(L'Francmoineau n'est jamais totalement en vacances, cher Didier.)
"Quoique récemment construite, cette maison semblait près de tomber en ruine. Aucun des matériaux n’y avait eu sa vraie destination, ils provenaient tous des démolitions qui se font journellement dans Paris. Derville lut sur un volet fait avec des planches d’une enseigne : Magasin de nouveautés. Les fenêtres ne se ressemblaient point entre elles et se trouvaient bizarrement placées. Le rez-de-chaussée, qui paraissait être la partie habitable, était exhaussé d’un côté, tandis que de l’autre les chambres étaient enterrées par une éminence. Entre la porte et la maison s’étendait une mare pleine de fumier où coulaient les eaux pluviales et ménagères. Le mur sur lequel s’appuyait ce chétif logis, et qui paraissait être plus solide que les autres, était garni de cabanes grillagées où de vrais lapins faisaient leurs nombreuses familles. A droite de la porte cochère se trouvait la vacherie surmontée d'un grenier à fourrages, et qui communiquait à la maison par une laiterie. A gauche était une basse-cour, une écurie et un toit à cochons qui avait été fini, comme celui de la maison, en mauvaises planches de bois blanc cloutées les unes sur les autres, et mal recouvertes avec du jonc."

Honoré de Balzac – Le colonel Chabert (1835)
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