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Où l'on cite Renaud Camus

Envoyé par Cassandre 
18 juillet 2011, 16:33   Où l'on cite Renaud Camus
Lu dans " libertyvox"

" Vers la revanche du réel

Vendredi, 08 Juillet 2011 | Écrit par William Léonard

Billets d'auteur - Société

Aux alentours du 28 juin, plusieurs journaux de la presse régionale se firent l'écho d'un fait-divers particulièrement intéressant, dont je citerai quelques extraits, tirés de l'édition en ligne du Progrès, feuille lyonnaise :

"Ce matin à 10H30, notre camion chargé de livrer le lait à une association de femmes en difficulté s'est retrouvé bloqué devant la cité par des poubelles remplies de sable et une bande de jeunes", a déclaré Jacques Ansquer.

"Ils ont dit qu'ils faisaient la vérification du chargement, ils ont ouvert les portes, sont rentrés dans le camion, soi-disant pour vérifier qu'il n'y avait pas de policiers à l'intérieur", a-t-il ajouté. "Les bras nous en tombent. Aujourd'hui c'était du lait, donc ça ne les a pas intéressés, mais demain on se fera dépouiller d'autres choses si ça les intéresse".

Une réunion extraordinaire du bureau de l'association est prévue mercredi pour déposer plainte auprès du procureur de la République.

"Nous ne sommes plus dans une situation de non-droit, il y a désormais des zones régies par un autre droit que le nôtre", a dénoncé M. Ansquer, ironisant sur "les nouveaux octrois". "On s'attaquait aux policiers, aux pompiers, aux chauffeurs de bus, maintenant on s'en prend aux gens qui viennent aider les plus démunis", a-t-il déploré. "Mais il n'est pas question pour nous de renoncer à notre mission".

Qu'un tel récit ne figure qu'à la rubrique des faits-divers est en soi quelque chose de suffisamment amusant et significatif pour être de suite signalé. Fidèles à leurs habitudes, et à la culture de l'euphémisme qui est l'appanage de leur profession lorsqu'il s'agit de traiter d'un événement se déroulant dans, selon l'expression consacrée, “un quartier sensible”, les journalistes ont en effet accordé à cet acte de guérilla – appelons les choses par leur nom – une importance comparable à celle du premier chien écrasé. Circulez, braves gens, tout va bien ! Nous savons cependant que nous ne pouvons pas compter sur les gens de presse : leur métier, peut-être depuis toujours, consiste davantage à vêtir la réalité d'un masque pudique qu'à, comme ils disent, “décrypter l'information”. Lire un journal intelligemment est un périlleux exercice d'exégèse, digne d'un Kabbaliste émérite : chaque mot exhibe le mensonge et dissimule la vérité. C'est pourquoi il convient ici de ne s'en tenir qu'aux faits : un camion de la banque alimentaire a été fouillé par des individus ne s'autorisant en cette occasion que de leur force, à l'entrée d'un territoire dont ils semblaient devoir assurer la sécurité, un peu à la manière des douaniers qui, jadis, gardaient les frontières nationales.

Les éternels ravis de la crêche se demandent bien sûr comment nous avons pu en arriver là, alors même que très nombreux sont ceux qui, sans prendre trop de risques avec la postérité, avaient déduit il y a parfois fort longtemps les événements auxquels nous sommes aujourd'hui quotidiennement confrontés. Il est vrai qu'ils étaient nantis d'une qualité qui prête particulièrement au lynchage : la lucidité. Le mythe de la Caverne platonicienne ne révèle-t-il pas, en sa conclusion, que l'homme à qui est donné de contempler la vérité dans sa pleine splendeur est tué dès lors qu'il prétend la révéler à ceux qui rêvent encore ?

Sachant que ceux qui liront ce texte sont pour la plupart des observateurs avertis, souffrant suffisamment, d'ailleurs, d'être traités en Cassandre à la moindre remarque trop peu élogieuse pour des temps irascibles, il me semble inutile de retracer la généalogie de ce désastre : nous savons pourquoi, nous savons comment, et malheureusement, nous conjecturons bien souvent une amère fin.

La question qui m'importe ici est la suivante : pourquoi ces faits se multiplient-ils sans que l'Etat, en principe garant de la sureté générale, n'amorce le moindre début de réaction pour les faire cesser ?

Ma réponse aura au moins le mérite d'être simple : parce qu'il ne le veut pas.

Et pourquoi ne le veut-il pas ?

Parce qu'il ne le peut pas.

L'Etat est impuissant face aux gens qui, aujourd'hui, se conduisent dans certains territoires du pays comme s'ils en assumaient la souveraineté. La politique, disait Gambetta, c'est “l'art du possible”. Le Politique fait ce qu'il peut, en quelque sorte. S'il ne fait rien, c'est qu'il ne peut pas, et le verbe pouvoir est ici à prendre au sens le plus essentiel. Les idéologies contemporaines (mondialisme, ultra-libéralisme, relativisme absolu et universalisme tyrannique, hystérie shoatique, etc.) et les Puissances qui lui accordent foi pèsent si lourd qu'il est inimaginable qu'un Etat, leur jurant allégeance chaque jour que Dieu fait et tirant sa légitimité transcendantale de cette servitude absolue, soit en mesure d'agir indépendamment des forces qui le guident. Cela n'enlève rien, bien sûr, à la responsabilité de ceux qui, aujourd'hui, assument des tâches publiques : il suffirait en effet qu'ils rompent avec ces sinistres donneurs d'ordres pour que le pays recouvre une souveraineté pleine et entière sur son territoire. Mais nos dirigeants sont à ce point pleutres et clientélisés, leurs intérêts personnels seraient à ce point mis en danger par une telle démarche, que jamais ils n'oseront faire vaciller sur leur socle les idoles grâce auxquelles, rappelons-le, ils prétendent exister aux yeux du monde. Cela leur est littéralement impossible.

Le socle métaphysique de cette impuissance, aussi branlant et ruiné soit-il (car personne n'est dupe, à part bien sûr les illuminés, les salariés du Désastre payés pour s'extasier, et les sans-défense, enfants et esprits malléables), ce sont les romanciers qui en parlent le mieux. Une oeuvre en particulier, rééditée ces derniers mois (et même disponible en supermarchés !), jette une lueur foudroyante sur le chapelet de “faits-divers” auxquels les média nous exposent quotidiennement. Le Camp des Saints, de Jean Raspail, roman extralucide rédigé en 1972, a cette immense qualité que, plus que la succession des événements qu'il présente à la manière d'une narration historique, il dresse le portrait fantastique d'un personnage immatériel tenant sous sa botte les puissances du monde. Rappelons, pour ceux qui ne l'auraient pas lu, l'intrigue de cet ouvrage : au tournant du siècle, une flotte de plusieurs centaines de milliers de réfugiés du tiers-monde se dirige vers les côtes françaises. Faut-il repousser les nécessiteux, les abattre, ou les accueillir ? La réponse de l'Occident gavé de moraline est aisée à deviner, et à la fin, rien n'est entrepris contre les envahisseurs pacifiques : le pays est pris.

“Conscience globale” est le nom donné par Raspail à ce démiurge tyrannique, dont les oukazes sont appliquées dans l'instant par des hommes qui, pourtant, savent qu'en obéissant à ce maître despotique, ils signent leur arrêt de mort. Cette belle “Conscience” somme les puissants de s'agenouiller devant tout ce qui paraît petit, misérable, exploité, souffrant, et enjoint tout ce qui est enraciné, solide et fier, à dénigrer ce qui fait sa force, à se haïr jusqu'à souhaiter sa propre disparition, au nom du Bien. C'est, en quelque sorte, la figure allégorique de l'idéologie développée par Sartre dans la préface des “Damnés de la Terre”, plus la mystique raciale indexée sur l'égalitarisme le plus rigoureux, avec comme horizon final la régénération morale de l'humanité à travers le métissage, c'est à dire l'arasement des différences biologiques. Ce Prince est néanmoins un Janus. Car la “Conscience”, dans le roman de Raspail, c'est aussi “la Bête”. En lecteur avisé du Nouveau Testament, l'écrivain met en scène ce “dragon” qui “parle comme un agneau” (Apocalypse 13 – 11), cette bête qui voudrait faire “l'Ange”, et qui, derrière son parler de miel, dissimule de bien coupables intentions.

Cette allégorie, en plus de peindre à merveille l'Idéologie Mondiale, mélange de “morale de midinette” comme le disait Montherlant et de délire eugéniste New-Age franchement prométhéen, voire satanique, nous aide à comprendre pourquoi, dans la situation qui est la notre et qui ne tardera pas, sauf miracle, à s'aggraver, nous ne pourrons compter sur aucun Etat dit moderne, libre et démocratique pour assurer la sûreté des citoyens : la “Conscience Globale”, Princesse de ce Monde, veille au grain.

Car ses principes sont simples et lumineux : ils sont partout, ils règnent, ils s'épanouissent, ils sont heureux. Que ceux qui m'accuseraient d'exagérer lisent les présentes lignes, tirées de la profession de foi du Syndicat de la Magistrature français, et qui en résument l'esprit : “Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice. “. J'ajoute : pour le non-Blanc contre le Blanc... Par extension, il s'agit de protéger les criminels contre les honnêtes gens. René Gallinier pourra témoigner de la toute puissance de ces lois qui, ne figurant dans aucune constitution, exercent pourtant leur empire sur tout et tous.

Un autre exemple particulièrement frappant de ce délire fut trouvé ce matin même par votre serviteur, sur le site “Rue 89”. Le rédacteur reprenait un certain nombres d'arguments pondus par d'éminents sociologues anglo-saxons pour justifier l'abandon du combat contre le trafic de drogue par les autorités de police : “les minorités ethniques sont les principales victimes de la prohibition car « le pouvoir blanc » utilise le prétexte de lutte contre la drogue pour contrôler les populations considérées comme anxiogènes et à vocation carcérale depuis l'esclavage. La guerre à la drogue se déroule principalement sur le territoire des minorités qui doivent gérer à la fois le champ de ruines laissé par les guerres de gangs, et les ravages dus à l'abus de substances très toxiques”.

Jusqu'à présent, le commentaire le plus éclairant face à la fouille sauvage du camion marseillais me paraît le fait d'un autre écrivain, Renaud Camus, qui, depuis quelques années, a essuyé plusieurs campagnes de calomnies de la part des gardiens du Temple. Par chance, il bénéficie de soutiens puissants, qui lui ont épargné jusqu'à maintenant la proscription.

L'auteur ne m'en voudra sans doute pas de reproduire ici quelques unes des vérités qu'il énonce avec une très-louable lucidité : “la prétendue “mixité” et le non moins mensonger “multiculuralisme” ne sont que les noms que les lâches, les aveugles et les aveugleurs donnent à la colonisation en cours, laquelle se présente et se présentera de plus en plus en termes de territoires à soumettre, à défendre, à interdire et à exploiter, autant dire en termes militaires”.

Involontairement, l'articule de Rue 89 lui donne raison : lorsqu'on utilise l'expression “territoire des minorités”, c'est que l'on a déjà intégré, inconsciemment ou non, la logique sécessionniste qui les structure.

Cela dit, par le jeu d'une dialectique qu'avait déjà entrevue Tocqueville, lorsqu'il prophétisait que la constitution d'un Etat composé d'ensembles régionaux ou provinciaux artificiellement fédérés autour d'un pouvoir central aurait pour conséquence la recomposition du territoire en divisions organiques de type communautaires, l'affaire du camion marseillais, symptomatique de l'aveuglement de nos élites politiques, médiatiques et intellectuelles, me permettra de compléter ce qu'écrit très justement Renaud Camus .

Alors que l'on a persuadé, usant pour ce faire d'une sirupeuse propagande, les braves citoyens européens de la nécessité d'abolir les frontières et les postes douaniers, alors que l'on a fini par faire avaler au vulgus pecum que cette oblitération de tout ce qui pouvait rappeler la riche histoire politique du continent constituait la garantie d'une paix durable (Michel Rocard est l'un des plus ardent défenseurs de l'idée selon laquelle seule une Europe sans frontières ni identité historique, culturelle et charnelle, une pure idée en somme, peut assurer la concorde), alors que l'on s'est obstiné à gaver l'homme moyen de chimères universalistes, afin qu'il accepte docilement l'idée selon laquelle la société multiethnique, multiconfessionnelle et multiculturelle dévoilait l'horizon radieux d'une humanité réconciliée avec elle-même, alors que l'on a guidé le troupeau vers les verts paturages des songes Kantiens et des rêves New-Age - Société des Nations, Paix Perpétuelle, Fin de l'Histoire, Harmonie, Ere du Verseau - voilà que ressurgissent, comme par malice, des frontières, des clivages, des “solutions de continuité” diraient les cuistres. A dire vrai, il n'y a que dans la glossolalie des élites que la Politique et l'Histoire ont cessé d'exister. Les hommes sont naturellement des animaux politiques, et la nature, c'est un cliché, a horreur du vide. Une table-rase ne reste pas longtemps vide : ce qui disparaît aux marges réapparaît au centre.

Plus important, et surtout bien plus inquiétant : ce “fait-divers” démontre que nos dirigeants ont substitué à l'administration des choses (laissée aux gangsters) le gouvernement des coeurs et des esprits : à la multiplication des “zones de non-droit” (comprendre, des territoires sur lesquels s'exercent un autre droit que celui que l'Etat est censé faire respecter) a correspondu une gargantuesque inflation législative chargée d'inventer, puis de “surveiller et punir” de multiples délits de conscience : lois Pleven, Gayssot, et nous en passons, subventions léonines accordées à diverses officines de persécution et de “vigilance”, véritable inquisition commissionnée pour identifier et dénoncer les comportements, propos et pensées inconformes aux canons de la “Conscience Globale”. Au sens institutionnel, il n'y a donc plus de politique. Elle a été remplacée par l'ingénierie des perceptions et des émotions, la gestion biologique du “parc humain”, comme l'écrit Sloterdijk, la mise en conformité avec des règles de fonctionnement techniques et économiques, ce que certains ont pu appeler un “capitalisme cognitif”, encore que l'expression paraisse quelque peu restrictive.

Or, là gît le paradoxe. Nous savons, grâce à Carl Schmidt et Julien Freund, que l'essence du politique, tel qu'au moins la pensée classique la définit, réside dans “la distinction entre l'ami et l'ennemi”. Les “jeunes” qui ont établi une frontière à l'entrée de leur quartier pratiquent donc la politique éternelle : ils exercent une souveraineté qu'ils entendent faire respecter par la force, et cette souveraineté s'exprime à travers la désignation de l'adversaire : le policier, l'Etat. Si nos institutions, officiellement, n'ont plus d'ennemis (elles n'ont que des idées à combattre et des “bêtes immondes” à exterminer, ce qui n'est pas la même chose) – d'ailleurs, leur “lutte” insensée contre toutes les “discriminations” montre assez que la moindre distinction essentielle (homme/femme, adulte/enfant, autochtone/étranger, intérieur/extérieur) leur fait horreur – elles sont elles-mêmes les ennemis identifiés et revendiqués par ce sous-prolétariat gangstérisé qui, sur le vide du Droit, a reconstitué des entités politiques de type féodales, claniques et/tribales.

On peut, certes, s'inquiéter d'une telle situation. Il apparaît en effet évident que, depuis les émeutes de 2005 et les gages donnés par les politiques et l'hyper-classe à la “jeunesse des banlieues” (l'expression désigne bien entendu la composante prédatrice de cette jeunesse), de la création de la HALDE à un énième “plan-banlieue” surmédiatisé, de la généralisation des pratiques de discrimination positive raciale camouflée derrière des critères sociaux à la multiplication des chartes de la “diversité” mises en place dans les grandes entreprises, et visant à discriminer les blancs (ainsi que l'a avoué Anne Lauvergeon), les voyous que Nicolas Sarkozy promettait de karchériser sont employés comme alliés de revers du Système. On le remarque désormais à chaque manifestation de la jeunesse issue de la classe moyenne blanche. De manière tristement répétitive, les cortèges estudiantins ou les fêtes publiques auxquelles se livre cette autre jeunesse sont attaquées par des hordes de bandits tout droit venues des banlieues ethniques pour “bolosser” du petit blanc “à tête de victime”, dépouiller, piller, voire lyncher pour le plaisir, sous l'oeil impavide de CRS à qui ordre est donné de n'intervenir que pour la forme.

Le Système a tout intérêt à laisser faire : d'une part, face à certaines formes de contestation sociale, il se paie à peu de frais un service de “maintien de l'ordre” non tenu par les règles du droit auquel il doit soumission permanente et absolue, sous l'oeil vigilant de la “Conscience Globale” et ses caméras de surveillance journalistiques; d'autre part, en permettant aux “casseurs” d'infiltrer les cortèges, il décrédibilise les manifestants et recouvre leurs revendications d'un bavardage médiatique sensationnaliste qui les rend inaudibles. C'est la raison pour laquelle les identitaires lyonnais, ayant marché en février dernier “contre la racaille”, ont été beaucoup plus encadrés et inquiétés par les autorités que les gangsters de cités qui avaient semé le chaos la veille : il faut que les mouvements collectifs dégénèrent et s'abîment dans l'anarchie, sans quoi ils pourraient être en mesure de rassembler autour d'eux une unanimité dangereuse pour le Système.

Le rôle de cette racaille clientélisée avait été parfaitement identifié et défini par Marx et Engels – ce que semble avoir oublié la Gauche révolutionnaire, tendance NPA et PC, qui a passé ces trente dernières années à la draguer, révélant par là son absolue duplicité : « Le lumpenproletariat – cette lie d’individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes – est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les ouvriers français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l’inscription : « Mort aux voleurs ! », et qu’ils en fusillèrent même certains, ce n’était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu’il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s’appuie sur elle, démontre par là qu’il n’est qu’un traître. » (Marx/Engels : « La social-démocratie allemande »)

Nous pourrions même aller plus loin. Comme le constate Renaud Camus, les institutions contemporaines, fidèle à leur mystique mélangiste et à leur projet d'übermensch métissé, entendent utiliser ces “forces vives” pour “régénérer” le pays.

Les gangsters allogènes sont, plus qu'une force d'occupation, une force de substitution : leurs comportements incivils sont encouragés, leur agressivité n'est jamais réfrênée ni condamnée car elle est la garantie de leur valeur militaire. Lorsqu'à la télévision, la “Bouche d'Ombre” du Système, l'on diffuse des clips de rap misogynes exaltant les corps bodybuildés d'allogènes roulant des mécaniques, clips sur lesquels Caroline Fourest n'écrit étrangement aucun livre, lorsque Joey Starr, bien connu pour sa tendresse envers les femmes, est invité chez Drucker, lorsque les charmants bambins impliqués dans des affaires de viols en réunion écopent de peines symboliques, on constate que le modèle d'une virilité belliciste, celle du champ de bataille, est exagérément valorisée lorsqu'il s'agit des “jeunes”, tandis que dans le même temps, les hommes de souche européenne subissent le rouleau-compresseur de la vulgate féministe. L'homme honnête, lit-on, entend-on, doit “retrouver sa part de féminité”, cultiver la douceur et le pacifisme, éviter de se mettre en colère, consacrer une moitié de sa vie aux tâches ménagères, s'accomplir à travers le passage de l'aspirateur, etc.

Les attributs d'une virilité classique caricaturée en brutalité primitive sont ainsi systématiquement portés au crédit des “bad boys” allogènes. Mais parce qu'il institue un rapport de force brute défavorable pour l'autochtone, il est possible de trouver à ce double discours une assez effrayante cohérence : certains sont en effet enjoints à s'affaiblir tandis que les autres reçoivent la permission d'user impunément de la force.

Cependant, ce simple fait-divers, cet acte de guerre, c'est à dire donc ce phénomène politique, devrait pouvoir constituer un indice d'espérance. Malgré la volonté absolue de retirer du monde tout ce qui pourrait le ramener au réel, les faits restent têtus : la disparition des frontières, des communautés naturelles, du droit, ne peut avoir pour conséquence que la reconstitution d'autres communautés organiques, d'autres droits. La conception politique classique n'est pas morte, et elle risque même de se rappeler bien cruellement à notre souvenir.

Il n'est pas du ressort de ce texte d'analyser dans le détail cet “autre droit”, et le caractère tribal et clanique de ces communautés sécessionnistes que l'impuissance de nos institutions laisse prospérer, bien souvent au dépends même de ceux qui vivent sous la coupe de caïds et de mafieux. Cela dit, il n'est pas douteux que les modèles d'organisation de la vie publique, dans ces espaces, sont incompatibles avec la manière dont nous concevons l'existence.

La bonne nouvelle, c'est que ces phénomènes iront en s'amplifiant au point où chacun sera tenu d'opérer un aggiornamento dans ses conceptions politiques, de déterminer et, enfin, d'adandonner toutes celles qui l'auront conduit à supporter une invivable oppression. Tous les hommes ont en partage un sens aigu de l'injustice : si les mirifiques “valeurs”, quelles que soient les oriflammes trompeurs qu'elles exhibent, accroissent l'iniquité en ce bas monde, les hommes, espérons-le, les brûleront aussi vite et haineusement qu'ils les ont vénérées. "
Utilisateur anonyme
18 juillet 2011, 21:37   Re : Où l'on cite Renaud Camus
L'Europe a inventé l'Etat. Il s'agit d'une idée assez abstraite d'un système dans lequel chaque individu remet sa force, sa puissance personnelle qui lui permettrait de faire triompher ses idées où ce qu'il pense par des moyens qu'il maîtrise. C'est ainsi que la vengeance disparaît au profit de la justice rendu au nom de l'Etat c'est à dire de l'assemblée de toute la société - on notera d'ailleurs une régression de pensée juridique dans les médias pour qui la justice "n'est pas passée" si la victime n'a pas satisfaction (à développer naturellement) -. Or, par la biais d'une régionalisation voulue par tous les partis politique qui s'attache à détruire l'Etat que les régimes précédents la République avaient déjà bien définis et organisés, nos hommes politiques organisent une déstructuration de notre pays. Seuls les pays dans lesquels un état fort (ce qui ne veut pas dire dictatorial sous quelque forme que ce soit) est présent ont une chance de mettre en place une société au bénéfice de tous. Les forces qui manquent à cet Etat sont bien appréhendées par les jeunes et moins jeunes qui sont issus d'une autre culture. Ils profitent donc de cette déliquescence de l'Etat pour s'organiser tandis que nos hommes politiques demandent que nous reconnaissions leur culture. Une simple lecture de Maurice Barrès nous montrerait que le front a changé, que la culture ennemie est différente mais l'envahissement reste aussi intolérable.
Il s'agit d'une modeste contribution et j'ai le sentiment que chacune de mes phrases nécessiterait un paragraphe complet pour exprimer ce que nous pleurons dans la disparition de l'Etat ; les régions sont la démonstration de cette atteinte à notre pays.
Je m'attends à une bonne critique mais ma première intervention me libère pour entrer dans le cercle de la réflexion que je salue.
Utilisateur anonyme
18 juillet 2011, 22:55   Re : Où l'on cite Renaud Camus
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Njörd serait-il norois par hasard ?
La lecture de ce texte fait que l'on se sent moins seul. Il est daté du 8 juillet, c'est à dire qu'il fut produit en concomitance avec nos échanges du fil de discussion "La diversitude est obligatoire" sans nous être consultés (en ce qui me concerne au moins) avec ce monsieur William Léonard, qui caractérise l'état de fait ("délire prométhéen, voire satanique") dans les termes qui sont les nôtres. Voilà qui devrait renforcer nos analyses et nos convictions. Souhaitons que M. Léonard prenne connaissance de notre forum si ce n'est déjà le cas.
Utilisateur anonyme
28 juillet 2011, 22:28   Re : Où l'on cite Renaud Camus
Je constate que je n'ai pas répondu au message qui me souhaitait la bienvenue, ce qui est une impolitesse que je dois réparer, ni répondu au message qui me demandait - de manière absconse - si le pseudonyme employé avec un rapport avec le vent de norois ; c'est, à tout le moins, ce que j'ai compris de ce message.
Tout d'abord, merci pour cet accueil. Je craignais la critique.
Ensuite, merci pour cet intérêt pour le pseudonyme qui conduit l'intervenant à se demander ce qui a bien pu pousser à choisir un tel nom.
C'est un dieu nordique.
C'est un nom de résistant (non, je blague quand même ; on n'en est pas là mais cela vient doucement sinon violemment).
Njörd, cache celui qui ne supporte plus que les commentateurs de la radio considèrent qu'il s'agit d'une "belle journée" quand le responsable de la météo a annoncer 30° sur la France avec un soleil jamais caché par les nuages, qui ne supporte pas plus qu'on considère sans discussion que la seule destination possible soit le Sud, qui n'accepte pas que devant aller à un colloque à Narbonne, tout son entourage professionnel lui sourit en lui disant "ben, c'est une veine" alors que le centre de congrès est une horreur et que la chaleur tapant sur les quartiers de petites maisons poussiéreuses dont les jardins sont envahis de jouets plastiques l'insupportent tout à fait, qui ne veut plus entendre parler de l'Italie - qu'il aime plus pour Rome que pour le baroque dont Dominique Fernandez l'aura dégoûté à jamais -, qui ne veut plus entendre qu'il existe des "fjörds" en Finlande laissant aux cadres à peine enrichis ce genre de remarque qui pourrait leur avoir été suggéré par "Donatelo", qui en a assez de voir parler constamment de la beauté de Marrakech, de l'intérêt des investissements immobiliers alors que ses propres soeurs se sont faits cracher dessus par des enfants pour ne pas être voilées mais qui entend toujours que le Maroc ne passera pas à l'islamisme (quoique cette expression demanderait à être précisée, ne voulant pas être taxé d'erreur de vocabulaire engendrant une erreur de conception puisqu'il voit, lui-même, comment on traite de fondamentalisme des chrétiens qui tentent de le rester dans un monde qui réduit sa superficie de manière plus drastique que l'espace de vie des ourang-outangs ... etc...
Permettez à un roux ( dont un ami anglais disait que cela donnait le sens des minorités...) d'aimer les ciels chargés, de se réjouir de sa terrasse de voir raboter les toits de Paris par des nuages lourds et noirs d'une pluie qui se déversera sur les vendeurs à la sauvette et les joueurs de flutte andine, répétant les trois mêmes morceaux d'une musique archaïque pour vendre aux touristes en shorts et en "tongs" des disques frauduleux.
Cette même résistance veut promouvoir la culture française ; cesser de voir la presse parler librement du peuple corse et refuser qu'il existe un peuple français, européen, soudé par une culture chrétienne qui l'a marqué et que la culture islamique défait lentement au nez des gogos dont l'éducation - minime - ne leur permet pas seulement de chercher une voie spirituelle profonde à leur vie quotidienne.
Voilà - un peu, mais comme dans mon précédent commentaire, je peux développer... - pourquoi un tel nom.
Je vous salue donc tous et espère, de temps à autre, apporter quelque remarque à vos forums.
Bravo ! Njörd vous entende, ce qui désengorgerait d'autant ce Sud où je suis né et où j'habite, sans l'intention de m'en éloigner. Car si votre description vaut pour sa sincérité, elle omet de signaler, parmi les affres de "l'héliocentrisme", la peine qui incombe aux natifs de ces contrées. Oui ! Vous avez raison, qu'on laisse les malheureux autochtones souffrir seuls dans la fournaise ! Si seulement...

Cela m'a rappelé une conversation surprise dans un autobus entre deux femmes âgées, venues, de leur Belgique natale, finir leurs jours à Nice et qui évoquaient avec une grande nostalgie... la pluie ! Désormais veuves, elles se lamentaient d'être irrémédiablement coincées sous un soleil qu'au fond elles n'aimaient pas. Que n'étaient-elles demeurées sous leurs cieux chargés !
29 juillet 2011, 06:57   Re : Où l'on cite Renaud Camus
M. Njörd, qu'avez-vous contre Dominique Fernandez ? C'est un homme charmant et un écrivain subtil même si ce qu'il publie depuis une vingtaine d'années n'a plus guère de consistance.
29 juillet 2011, 09:14   Désengorgements
Ouh, le belgophophe.
Cher Njörd,

Dominique Fernandez est sans doute victime d'une hérédité chargée ! ha, ces questions d'héritage...

Pour ce qui est de la Finlande, vous m'apprenez quelque chose. J'avais cru comprendre, lors d'un séjour en Laponie (j'y suis allé trois ans de suite, en juin, à la recherche du soleil de minuit, je m'y suis pris en trois fois car les deux premières j'avais eu droit aux nuages et aux averses de minuit) que les Finlandais faisaient au contraire un usage assez important du mot fjord (ou plutôt de sa traduction en finnois) dans les toponymes.
Utilisateur anonyme
01 août 2011, 22:02   Re : Où l'on cite Renaud Camus
J'aurais du être plus précis. J'entendais le mot "fjörd" dans le sens où il m'est retourné lorsque je parle de la Finlande où il m'arrive de naviguer à la voile. C'est à dire l'image simpliste de la Norvège (décidément en ce moment) où les "fjörds" sont de profondes entailles dans une montagne, envahies par la mer ; or, en Finlande, la côte est très différente, les rochers usés par les glaciers la découpe et multiplient les iles, mais point de ces grandes cicatrices dans un paysage extrême.
Je voulais simplement dire que mes interlocuteurs sont - souvent - si peu ouverts d'esprit au nord qu'ils n'ont d'image de celui-ci que tirées des quelques dépliants publicitaires pour touristes, ne sachant pas distinguer entre les langues (combien me disent que les Finlandais parlent le... finlandais), les pays, les cultures et la géographie.
Voilà voilà.
Cela ne va pas plus loin.
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