Certes, c'est la dimension
utopique de la démocratie, qui ne se conçoit qu'en
cité élective, intra muros, discriminante entre citoyens et non citoyens. Certains partis politiques français et non des moindres sont favorables au droit de vote des immigrés, à l'octroi du droit de vote à quiconque vient à se trouver sur le sol, à quiconque vient à passer (ils organisent du reste leurs primaires sur ce principe du vote ouvert aux électeurs à deux euros, ou vingt euros, je ne sais plus), ce qui revient à faire que le bénéficiaire de ce don, de ce pouvoir d'élire, donne tout pouvoir au parti qui l'a promu électeur. Le vote immigré est et sera un puissant levier déséquilibrant de la démocratie du fait même qu'il a pour vocation ou pour pente naturelle de restituer en pouvoir une gratification élective indue. Toute réforme du corps électoral tend ainsi à s'inscrire dans une stratégie clientéliste qui manque rarement sa cible. On peuple, on bourre la nation de populations sans légitimité historique à s'y installer, sans liens à la culture d'accueil, dépourvue de tout désir d'en tisser, en rejet de toute notion de continuité historique avec l'existant, puis l'on déclare que ces populations, désormais, sont en relation d'identité avec la nation, et le tour est joué, le dernier tour d'écrou est donné, lorsque la citoyenneté et le droit de vote leur sont accordés avant même la nationalité: les nouveaux clients de l'Etat-Nation, moralement endettés envers leurs maîtres-installateurs, éliront ces derniers pendant mille ans et l'éviction millénariste sera accomplie.
Les colonisations de peuplement sont des processus irréversibles, comme peut l'être toute damnation.