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Progressisme et conservation

Envoyé par Virgil Waldburg 
La période électorale qui commence est l'occasion de nombreuses promesses et propositions politiques, sociales, fiscales, symboliques, etc. La plupart semblent répondre à une unique question : Que puis-je changer ?
Il me semble qu'une position conservatrice se soucierait d'abord de répondre à la question suivante : que dois-je, au plus vite, conserver ?
Il est encore temps de conserver une partie de nos paysages, de notre patrimoine, de notre langue, ce qui reste de rationnel dans notre système scolaire, de nombreux savoirs-faire qui pourraient faire l'objet de la mise-en-place de "trésors nationaux", comme au Japon, lesquels seraient encouragés et aidés (c'est-à-dire qu'on arrêterait de les dégoûter et de les empêcher) à transmettre leur savoir-faire.
Patrimoine, langue, artisanat, savoirs : la France est encore riche de beaucoup de choses. Simplement les conserver, c'est se donner des armes pour affronter la lutte (économique notamment) mondiale, car on nous envie beaucoup de ces choses - et nous avons tendance à les bazarder.

Faire autrement de la politique, c'est changer de question, il me semble.
Il me semble au contraire que le débat politique est axé sur : voici quels sont mes avantages (ma retraite, ma sécu, mes aides) et je souhaite ne pas les perdre.
Utilisateur anonyme
20 août 2011, 09:03   Re : Progressisme et conservation
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Non, il y a les ":" !
Utilisateur anonyme
20 août 2011, 09:24   Re : Progressisme et conservation
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Comme il vous plaira (It's up to you, en français moderne).
Je parlais de conserver ce qui marche, pas nécessairement les privilèges dont jouit un groupe donné, surtout dans la mesure où ce qui justifie ces privilèges n'est plus : l'efficacité, le service des usagers, la fidélité à la nation (pour les NMPP, issus de la résistance, selon la légende).
Mais il y a des choses à conserver et des hommes dont il faut conserver le savoir et le savoir-faire : conserver voulant évidemment dire transmettre, valoriser, etc. pas muséifier.
Faut-il continuer à être courtois et poli quand plus personne ne l'est ?
Quand on vous marche sur les pieds, c'est vous qui demandez pardon...
Quand, dans le métro, on écoute la musique sur son téléphone mobile, vous demandez pardon, un large sourire aux lèvres, et vous formulez une petite requête, le plus doucement du monde, s'il serait possible, et bien sûr si ça ne dérange pas trop le jeune mélomane en pleine séance de pratique musicale, si ça ne l'embêterait pas de baisser légèrement le volume... [vous aviez bien dit "légèrement" mais vous vouliez dire plus...]

Faut-il conserver des signes de civilisation quand votre patience est mise à rude épreuve ?
Idéalement oui, cher Youssed. Mais je sympathise : je fais partie de ces gens qui demande pardon quand ils se font écraser les pieds... Savoir hausser le ton peut cependant être utile, à condition de conserver des formes. Les formes peuvent être fermes.
Les formes ne signifient pas la lâcheté et la faiblesse.
Utilisateur anonyme
21 août 2011, 08:28   Re : Progressisme et conservation
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cher Didier,
Pourrions-nous avoir le récit de la manière dont vous réglâtes votre problème de voisinage sans coup férir, car je suis friand de méthodes neuves. Je fais partie de ceux qui subissent longtemps avant d'exploser, souvent à contretemps.
Cela dit, dans un avion qui me faisait traverser l'Europe, j'ai fait l'expérience de l'efficacité de la politesse : j'avais derrière moi un père (allemand) et son fils, âgé de trois ou quatre ans, lequel tapait sur sa table et chantait, tandis que j'essayais de dormir. J'ai rongé mon frein pendant 10 minutes, mais j'ai fini par me tourner vers ce monsieur par lui demander, poliment et en allemand, s'il était possible de faire moins de bruit, car j'essayais de dormir. Il s'excusa immédiatement et fit cesser le bruit. Au moment de sortir, il me demanda poliment si j'avais pu dormir : j'eus le plaisir de lui répondre que oui et de le remercier de son effort pour faire cesser le bruit de son fils. Non seulement je pus donc dormir, mais encore j'eus un échange très courtois à la fin du vol.
Utilisateur anonyme
21 août 2011, 10:11   Re : Progressisme et conservation
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Moi qui suis dans un lotissement où les maisons se touchent je mesure ma chance : je n'ai que des voisins charmants !
Didier,

Ce que vous nous rapportez ne m'étonne pas, c'est un grand classique de la France rurale.

Vous avez agi de la seule façon possible et raisonnable : quand il y a un conflit, il faut indiquer clairement quels sont les points de conflit, et faire mesurer le risque à l'adversaire.

Vous avez notamment eu raison d'aller lui parler directement (comme indiqué par ailleurs, une rencontre arrange parfois les choses, une lettre, jamais).

Un autre point, essentiel : quand il y a nuisance, ne jamais poser le problème en termes de service à vous rendre, mais en terme de dû que vous exigez.
Cassandre, le problème rural que signale Didier est d'une autre nature, assez fréquente : le voisin pense avoir des droits ; c'est très classique quand il y a notamment des parcelles mal délimitées, des usages anciens... des histoires de spoliation remontant à l'an mil.

Vous avez tout un passage du Guépard sur ce thème.
Sinon qu'est-ce que vous faites quand vous avez vingt-trois ans, que vous avez pour voisin de palier un type de 47 ans qui fut mercenaire (blanc) sud-africain, alcoolique, tireur d'élite, fêtard diabolique (orgie à la vodka et au rhum coca tous les soirs jusqu'à des quatre heures), et dont l'amusement sublime, dadaïste, à des trois heures du matin, le poste à musique déjà installé sur votre balcon diffusant à des 80 décibels sa musique métal, consiste à jeter dans votre séjour des préservatifs fraîchement usagés en gueulant qu'il va se vous le faire si vous bronchez, et sachant que l'homme est armé comme A. Breivik. et dont le passe-temps, entre deux verres, consiste, des après-midis entières, à démonter et remonter ses pétoires en parlant seul ? Et que de surcroît cela a lieu dans une grande maison de plage isolée sur une île oubliée de Hong-Kong où personne au monde n'aura idée de venir chercher votre cadavre ?

Didier, je pris mes jambes à mon cou. Pourtant, avec le recul, je m'en veux.
Vous auriez pu mettre des moustaches de tigre dans les bouteilles...
Utilisateur anonyme
21 août 2011, 10:55   Re : Progressisme et conservation
(Message supprimé à la demande de son auteur)
21 août 2011, 16:21   Moustache de guépard
Plusieurs mois plus tard, alors que je n'habitais plus là, je le croisai en ville, sur le port, près des débarcadères des ferrys. Aussitôt je conçus de le pousser à l'eau. C'eût été facile. J'étais sûr qu'il ne savait pas nager. Ce genre de personne (alcoolique, hâbleur, etc.) ne sait pas nager. Hélas, ce jour là je me déplaçais ma promise au bras, attentif à lui faire bonne impression, à la convaincre que j'étais un être moral et raisonnable. Aussi je ne pus le faire. C'est toujours pareil: chaque fois que je m'apprête à commettre un meurtre qui me ferait du bien, il faut que j'ai à mon bras une personne qui, par sa seule présence à mon côté, rend la chose impossible. L'ange gardien ainsi, très souvent, se contente d'être une femme qui nous éloigne du pire par sa seule existence, en ne demandant rien.
Belle morale, cher Francis !
Terrible, le souffleur. À ma grande surprise, l'usage vient d'en être interdit en Israël. Plus d'une fois, quand j’entendais un jardinier s'en servir, j'eus envie de descendre et de lui souffler les coui**** avec. Je me suis retenu.
Francis,

Vous auriez dû organiser pour ce monsieur un dîner au Vieux Moulin, vous savez, le restaurant situé près du pont de Dakow. Cela aurait nécessité de prendre l'avion pour Saïgon, mais cela aurait valu le coup.

PS : le pont de Dakow est maintenant à deux fois trois voies, son arche métallique en bow-string a été remplacée par une structure en béton. Le propriétaire du Vieux Moulin, qui avait été, je crois, cuisinier du Roi du Cambodge, est mort clochard en France, si je me souviens bien.
À ma grande surprise, l'usage vient d'en être interdit en Israël

Ah, ça par exemple ! Pourriez-vous nous dire, cher Alain, quelle est la raison officielle de cette interdiction ?
Quelle merveilleuse et stupéfiante information !
Combien faut-il avoir d'ancêtres juifs pour s'installer en Israël, déjà ? Ou bien un brevet d'in-nocence serait-il suffisant ?

Remarquez bien qu'à Pontrieux, au fin fond des Côtes-du-Nord (où je dois être le dernier à refuser l'appellation Côtes-d'Armor inventée par Modernœud), il n'y a pour l'instant pas trace de balais soufflant, pas plus que de saleté dans la rue malgré l'extrême rareté des passages du balayeur cantonal qui se contente du reste en général de vider les poubelles publiques, mais il est à craindre que nous y soyons un jour prochain rattrapés par la modernodalité.
Cette interdiction doit être comprise, en Israël, comme relevant de la sécurité routière, la lutte contre les shofars.
Vous êtes inspiré, cher Jean-Marc.
Figurez-vous, Florentin, qu'à la suite de ce fil et des souffleurs, le sujet est venu sur la table ce midi (comme quoi). Je viens de réussir à faire croire à un jeune diplômé que je trouve un peu trop avaleur de parapluies que le terme américain pour ce genre d'activité pour lequel on souffle les feuilles s'appelait un "travail de soufflerie", autrement dit "Blow Job".

J'attends qu'il en fasse bon usage.

Cela me fait revenir à l'esprit que j'avais éclairé, il y a quelques années, un informaticien délirant qui me demandait comment traduire "un programmeur qui commet beaucoup d'erreurs", et ce dans un rapport destiné à nuire à une personne qui me semblait de valeur, cela étant fait dans le dos (!) de la personne. J'avais alors joué les étonnés, et dit à mon interlocuteur que le mot qui convenait à cette situation était "Bugger". Il n'a pas compris que je parlais de lui, et a répété plusieurs fois ce terme dans le venimeux rapport. Le rapport n'a eu aucune suite.
Citation
Francmoineau
À ma grande surprise, l'usage vient d'en être interdit en Israël

Ah, ça par exemple ! Pourriez-vous nous dire, cher Alain, quelle est la raison officielle de cette interdiction ?

Cher Francmoineau, cela fait partie d'un certain nombre de mesures adoptées récemment par le ministère de l'Environnement et de la Qualité de la vie, mesures prises contre le... bruit.
Interdiction totale d'utiliser ces engins en zone urbaine, sous peine de fortes contraventions.
(Tiens, je viens de m'apercevoir que quelques collectivités locales s'opposaient à ces mesures...

Contre les nouvelles lois anti-bruit)
Cher Marcel , un ancêtre suffit amplement, je crois. Emportez quand même le brevet, pour faire bonne impression.
N'oubliez tout de même pas que ces mesures, prises par un ministre zélé et diligent, sont plutôt et en règle générale atypiques du pays lui-même, qui n'est pas toujours si propre, calme, et de population si urbaine que cela...
Bon, alors je me retranche à Pontrieux, armé jusqu'aux dents, en attendant la déferlante modernodale. On verra après.
Puis-je me permettre une remarque à propos de ce forum : il a une fâcheuse tendance à dériver d'une question d'ordre politique (le sujet initial ici, par exemple) vers des sujets annexes, sans rapport avec le premier sujet, le plus souvent fort peu politiques. La question des souffleurs est sans doute passionnante, mais ne me paraît pas centrale dans la perspective d'une campagne électorale présidentielle.
Mon idée était de proposer un type d'approche dans un programme politique. Imaginer la conversation plutôt que des réformes, surtout la conservation de savoirs-faire, cela ne coûte pas grand-chose, cela crée des emplois qui ne sont pas délocalisables et cela peut renforcer le goût de la France. D'une pierre trois coups !
Serait-il possible de discuter cette proposition ou est-elle si bête qu'on considère qu'elle vaut moins la peine qu'on en discute que des souffleurs ici et là ?
Imaginer la conversation plutôt que des réformes, surtout la conservation de savoirs-faire

Oui, cher Virgil, c'est un des travers et des grands charmes de ce forum, où l'on dérive souvent fort loin de la conservation au gré de la conversation, et où l'on rompt parfois plus de bâtons qu'il n'est souhaitable.
Utilisateur anonyme
23 août 2011, 09:30   Re : Progressisme et conservation
(Message supprimé à la demande de son auteur)
C'est qu'au fond, nous sommes bien d'accord avec vous, cher Virgil. Et vous savez bien que l'esprit français affecte de parler légèrement des choses sérieuses et sérieusement des choses légères. Mais je promets d'essayer d'être sage.
Légère comme le soufflé, plat bien français.
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