"Cela dit, un médiocre écrivain "de droite" sera toujours bien meilleur qu'un médiocre écrivain "de gauche" : Nabe face à Bégaudeau par exemple. Pourquoi ? Je n'en sais rien." (pardon de m'auto-citer)
J'y vois deux raisons peut-être :
- un écrivain "de droite" place le style avant les idées et un écrivain "de gauche" les idées avant le style ; or les idées vieillissent et meurent bien plus vite que le style, il me semble ;
- depuis la chute du Second Empire (voir Thibaudet), toute l'action politique penche à gauche; donc l'idéologie officielle est plus ou moins "de gauche" ; or un écrivain authentique est toujours un peu ou beaucoup à contrecourant ;
- il y a de grands écrivains "de gauche" au XXème siècle, Florentin. Nizan, ce n'est pas rien quand même. Et Herbart que j'évoquais sur un autre fil. Et Aragon que je place très haut. Peut-être vais-je me faire conspuer mais l'oeuvre romanesque d'Aragon (avec le cycle du
Monde réel,
La Semaine sainte,
Blanche ou l'Oubli etc.) constitue à mes yeux le troisième grand sommet du dernier siècle (après Proust et Céline).