Programme social

Me trompé-je ou le "programme social" du PI n'est-il pas un peu flou ? Quelles positions sur la "justice sociale", la redistribution des richesses, le plafonnement éventuel des hauts revenus, les aides diverses, la relance de la croissance ou le choix de la décroissance, la lutte contre le chômage, le salaire minimum, etc. ? Plusieurs proches ou amis à qui j'ai parlé du PI et qui ont fait un tour sur ce forum (et ce site) m'ont posé ces questions - auxquelles j'ai eu du mal à répondre.

???

Euh, nous sommes malthusiens, donc Mme Z. mère au foyer, qui gagne grâce à ses enfants, en allocations diverses, davantage que je ne gagne au moyen du salariat, gagnera moins (et en tout cas gagnera moins que moi, qui travaille), sans être pour autant réduite à une misère abjecte.

J'imagine que cette Mme. Z. n'est pas Mme Zidane ?

Ah zut, moi qui prenais la dernière lettre de l’alphabet pour ne pas stigmatiser.

En terme d'encadrement de la croissance démographique, j'ai lu dans le programme que les allocations familiales seraient plafonnées aux 2ème enfant.

La position du parti de l'In-nocence est-elle seulement malthusienne ou saurait-il s'accomoder d'une revalorisation du quotient familial ?

Sans trop préjuger du profil social des sympathisants du parti, peut-être certains ont une idée de la famille un peu différente.

Valoriser le 3ème enfant (et les autres) par des baisses d'impots (donc sans aider davantage ceux qui n'en paient pas) est un axe déjà envisagé par certains pays du nord de l'Europe.

Z comme Zonza, Corse, qui clôtura pendant longtemps le Guide Michelin.

Bien parlé, Jean-Marc !

Je dirai donc à mes amis que trouble le flou du "programme social" du PI, et qui hésitent à voter éventuellement pour son Président, de se procurer le Guide Michelin.

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Didier, je vous trouve bien dur...

Dur, non. Mais flou. Je ne demandais pas une réponse en trois ou quatre coups de cuiller à pot mais peut-être davantage de visibilité dans le programme du PI. Pour les nombreux lecteurs aux revenus modestes, aux conditions de vie difficiles qui aimeraient savoir si, dans l'hypothèse d'une participation du PI à un gouvernement, leur situation aurait des chances de s'améliorer. Et qui ne voteront pas (éventuellement) pour Renaud Camus uniquement pour des raisons "civilisationnelles". Ou faut-il se résigner à les voir se réfugier dans les impasses du vote frontiste ou dans l'abstention (et pour certains dans le vote d'extrême-gauche) ?

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Merci pour cette longue et précise réponse à laquelle je renverrai mes amis curieux, inquiets ou dubitatifs, Didier. Et si je vous ai fait perdre un peu de votre précieux temps, veuillez m'en excuser.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Oh, oui, "une réorientation de ce qui sera produit." Et pour le plus grand bien de tous, de ceux qui manient l'outil et de ceux qui gèrent des signes et des affects, la pluri-activité serait encouragée. Cela serait plus aisé pour les seconds, mais leur présence en nombre parmi les premiers apporterait aussi à ceux qui ne peuvent franchir le mur de l'instruction générale.

Pour que cette conversion à la matière et au corps dure et fasse sens, il serait bon de l'inscrire dans les institutions, disons en incarnant le pouvoir... (Aïe, le promontoire.)

Le P.I. juge-t-il favorablement l'idée de déplacer les charges sociales de la production vers la consommation ?

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Cette partie sur la TVA sociale me parait fort raisonnable.

La solution est entre les mains des Français qui devront accepter de payer nettement plus chers leurs iPhones, écrans plats et autres outils de même espèce. En compensation, les produits de base fabriqués en France verront leurs prix baisser.

Ma question était formulée en termes généraux pour éviter justement de réduire le principe à la TVA sociale qui constituerait un impôt irrecevable par Bruxelles quand d'autres formules conserveraient à ce prélèvement la qualité d'une cotisation sociale recevable par Bruxelles. Ceci dit, par les temps qui courent, faut-il encore s'inquiéter des avis de Bruxelles ?

Je me demande, au nom de quels principes et selon quelles méthodes, une administration qui ne soit pas une machine à gaz déciderait des consommations destinées plus que les autres à financer l'État providence. En matière de providence sociale, je préfère l'égalité à la justice pavée de bonnes intentions.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

La modulation de la TVA "en fonction des catégories de produits" me paraît séduisante (surtout pour le ministre aux manettes) mais difficile. Ceci dit, je comprends que cette arme contre le dumping social et écologique n'ait pas à grever pareillement les productions chinoises ou européennes.

Je ne sais pas si je déforme l'idée de Didier, mais je vais prendre un exemple.

Considérons une voiture.

Le rôle principal d'une voiture est de vous transporter. Ses rôles secondaires sont de vous offrir des sièges plus ou moins moelleux, des vitesses plus ou moins rapide et un autoradio plus ou moins sophistiqué.

Pour éviter l'usine à gaz, deux critères : le prix hors taxe, et le lieu de production.

Petite voiture pas trop bien finie, 150 milliards de sols parisis (notre nouvelle monnaie, quand nous aurons quitté l'Euro).

Moyenne voiture pour petite bourgeoisie, 300 milliards de sols parisis.

Grosse voiture de la firme Tapaleuil, 500 milliards de sols parisis.

Les taxes : 5% dans le premier cas, 25% dans le second, 50% dans le troisième.


Ensuite, on peut ajouter une taxe "de provenance" : voiture de toute taille fabriquée en occident, 5% ; voiture de toute taille fabriquée ailleurs, 50%.

150 milliards une voiture ! Il faudrait déjà penser aux nouveaux sols parisis. En tout cas, voilà une monnaie bien nommée qui rend la France à Paris, sa muse si mal aimée aujourd'hui.
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Votre exemple permet d'illustrer bien des difficultés.

Un régime de TVA sociale propre aux voitures. Bien, mais qu'est-ce qu'une voiture ? Quelle TVA pour les voitures à trois roues, pour les motos à quatre roues, pour les voitures à pédale, pour les camping-cars ?

Notez qu'il n'y pas 3 modèles de voitures mais toute une gradation. On peut donc imaginer une TVA à taux progressif en fonction du prix.

La provenance. Si les pièces viennent des quatre coins du monde, sont assemblées de ci, de là, comment établir une taxe à caractère protectionniste au niveau du consommateur final ?

Taxer les belles voitures. Cette idée se réfère au principe en vertu duquel le luxe, les consommations superflues de la firme Tapaleuil seraient d'avantage taxées. Mais qui décide du nécessaire et du superflu, selon quels critères ? La manière de financer la couverture ou la providence sociale détermine aussi la signification de cette manne. S'agit-il d'une redistribution vengeresse, d'une justice qui s'abat sur les amateurs de porcelaines en dédommagement des partisans du plastique à jeter, sur les spectateurs de l'Opéra Garnier en dédommagement des tenants de Bercy ? Ne s'agit-il pas plutôt de la garantie donnée à chacun de ne pas mourir de faim sur le pavé ou d'un rhume mal soigné, une garantie qui n'a rien à voir avec la justice sociale, ni d'ailleurs avec la charité, mais plutôt avec le pacte républicain ?

A vouloir faire court, je n'ai pas été bien clair au sujet de la taxe selon la provenance.

Les articles achetés par le consommateur final sont souvent composés d'éléments de provenances diverses. Si les taux de TVA varient selon les provenances, quelle extravagance comptable et administrative ne faudra-t-il pas inventer pour déterminer et contrôler le taux de TVA qui convient aux articles de provenance multiple ?

Nous sommes au temps de l'informatique, il est très aisé, par un système de comptabilité analytique, de déterminer où est produite la valeur ajoutée de production.

Considérons une chemise. La matière première (le tissu) vient d'un pays étranger. L'assemblage est fait en France ou en Europe. La valeur ajoutée de production est donc européenne. Or, actuellement, elle n'est pas européenne.

Supposons maintenant que vous soyez un vendeur de chemises ou de chaussures, et que vous vendiez votre marque, c'est à dire que vous vendez 100 € quelque chose qui vous a coûté 20 €. Si la taxe est de 50% (les 20 € étant produits à l'étranger), vous aurez moins de clients que si vous produisez en Europe pour 40 €, et donc moins de bénéfices.

La première mesure simple de protectionnisme ne concerne pas les taxes (à mon humble avis, bien sûr).

Commençons donc par ne pas trahir la confiance du consommateur sur la provenance des produits proposés en rayon.

Exemple concret :
Pour remplacer mon fer à repasser défaillant, j'ai souhaité acheter une centrale vapeur.
En rayon, une grand choix de produits, tant par la vatiété des caractéristiques que par les prix.
Dans un élan patriotique, j'ai choisi un produit présentant un petit drapeau "bleu-blanc-rouge" sur le carton. Bien sûr le produit était plus cher qu'un autre comparable (de l'ordre de 10%) mais sans le drapeau.

Arrivé à la maison, je déballe le tout, et je m'aperçois que sous la centrale elle-même, est inscrit "made in pas du tout en France".

Tromperie, qui n'incite pas le consommateur à choisir un produit français et qui met le doute sur l'ensemble des produits.

Redonner une réalité au label "fabriqué en France" serait une première mesure.

Je ne pense pas être le seul à accepter de payer un peu plus cher un produit hexagonal, pour peu que je sois certain de contribuer à soutenir l'emploi en France.

Je suis de votre avis.

Depuis le 19 mai 2011, il existe un label "Origine France Garantie" :

La marque "Origine France Garantie" ... s'appuie sur un cahier des charges clair : le produit labellisé a pris ses caractéristiques essentielles en France et au moins 50 % de sa valeur correspond à des activités conduites en France.

[www.gouvernement.fr]


C'est déjà ça, mais pas si clair que ça.

En effet, c'est déjà ça, mais comme vous dîtes, pas si clair que ça.

Je n'ai d'ailleurs jamais vu ce label. J'y serai plus vigilant désormais.