Ma question n'est pas de pure forme : elle renvoie au problème général de l'attitude à avoir devant ces actes stupides, excessifs ou déplacés, terribles parfois, voire méprisables et vils comme celui qui est l'objet du commentaire de Jean Marc, dont la motivation est toutefois compréhensible et rejoint nos préoccupations (Je parle pour moi). Faut-il s'empresser de les condamner en usant de tous les qualificatifs habituellement convoqués dans ces circonstances, en leur refusant le moindre degré de sens ou de valeur, avec peut-être un sentiment légitime de dégout, d'autant plus vif que l'on pourrait être confondu avec eux en raison de nos prises de positions, ou faut-il avoir pour eux la compassion et la compréhension que l'on a pour des frères à l'esprit faible, des compagnons dévoyés, ou des combattants égarés qui n'ayant trouvé ni dans leur entourage ni dans les media ni dans les institutions, nulle part enfin, un écho à leur colère et à leur révolte, et n'ayant ni le jugement ni la moralité qui les en écarteraient, se livrent à des actes fous ou méprisables, dont ils ne mesurent sans doute pas la folie ou l'abjection? Je penche, c'est très personnel, pour la retenue dans la condamnation, avec à l'esprit, ou au coeur, le grand regret qu'on n’ait pas su encadrer et diriger un élan qui aurait pu trouver une plus noble ou une plus efficace expression.