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Guy Millière: Conversation avec un ami arabe

Envoyé par Gérard Rogemi 
Malgré son caractère de cochon Guy Millière m'est sympathique.

Conversation avec un ami arabe (info # 012011/11) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

Je rentre d'un voyage en Israël. Comme tous les voyages que j'effectue en Israël, celui-ci a été beaucoup trop bref. Entre conférences et rendez-vous à Jérusalem et Tel-Aviv, je n'ai pas même eu le temps de me rendre à Métula, en Haute Galilée. Ce sera pour un prochain voyage, car je reviendrai.

Il est, je l'ai dit au commencement de chaque conférence que j'ai prononcée, deux pays sur la terre où je me sens bien, Israël et les Etats-Unis. Et, je l'ai dit aussi, si je me sens bien en Israël et aux Etats-Unis, c'est pour des raisons très précises : ce sont deux pays fondés sur des idéaux et sur des valeurs éthiques, qui sont aussi mes idéaux et mes valeurs éthiques.

Israël est imprégné de tout ce qui fait le judaïsme, sans lequel l'humanité serait incomparablement plus pauvre et plus stérile. Parce qu'en Europe, les idéaux et les valeurs éthiques sont en plein reflux, l'anti-américanisme se porte comme un charme, et l'antisémitisme, repeint aux couleurs de l' " antisionisme ", se porte lui-même comme un charme.
Dans un livre important consacré à Israël, George Gilder parle de " test " : ceux qui détestent Israël sont imprégnés de ressentiment et d'hostilité envers la vérité et la liberté, ceux qui aiment Israël sont imprégnés d'un esprit de réussite et d'un amour de la vérité et de la liberté. Je me situe résolument dans la deuxième catégorie.

Lors de ce voyage, j'ai, comme chaque fois, eu de multiples conversations. Si je ne me suis pas rendu en Haute Galilée, je suis allé en Judée-Samarie, où j'ai visité des villages juifs, dont l'existence est pleinement légitime. Comme l'a dit Benyamin Netanyahu dans son dernier discours à l'ONU, une présence juive en Judée relève de l'évidence logique, et c'est le fait d'imaginer une Judée Judenrein qui est monstrueux.

Comme chaque fois, je me suis rendu dans la vieille ville de Jérusalem et au Kotel [Mur des lamentations]. Comme chaque fois, j'ai songé au caractère inepte de l'idée même de redivision de Jérusalem. Que ceux qui se sont réjouis de la chute du Mur de Berlin et de celle du totalitarisme soviétique envisagent de diviser Jérusalem, et d'en confier une moitié à une entité totalitaire dont les dirigeants historiques ont été formés à l'école soviétique, me semble révélateur, chez eux, d'une monstruosité morale et d'une inconséquence intellectuelle dont ils n'ont même pas conscience.
Je me suis rendu aussi à l'American Colony, un hôtel luxueux où se retrouvent les journalistes occidentaux, et qui a longtemps servi de lieu d'hébergement des conférences de presse de l'OLP. Je devais y retrouver un homme pour lequel je nourris estime et amitié, et dont je lis les textes depuis de nombreuses années : Khaled Abu Toameh.
J'accorde une importance particulière à sa parole, car il appartient à une catégorie qui semble parfois en voie de disparition : les intellectuels honnêtes.

Khaled écrit aujourd'hui pour le Jerusalem Post. Il a été proche du " mouvement palestinien ". Il a vu à qui il avait affaire, quels mensonges on lui demandait d'endosser, à quelles impostures on l'incitait à participer. Il a réfléchi. Il est passé de l'autre côté du miroir.

Ce qu'il dit devrait avoir davantage d'écho et devrait donner à réfléchir à tous ceux qui se prétendent adeptes de la cause palestinienne et qui ne savent pas de quoi ils parlent. Ses paroles rejoignent clairement ce que David Horowitz et moi-même écrivons dans le livre Comment le peuple palestinien fut inventé.

Khaled se définit lui-même aujourd'hui comme Israélien, arabe, musulman, palestinien. Et il tient à ce que les mots soient placés dans cet ordre. Israël, dit-il, lui a donné la liberté de parler et d'écrire, la démocratie, le respect des principes du droit, et il est citoyen Israélien, empli de gratitude pour ce qu'Israël lui apporte chaque jour.
Il est arabe, et les Arabes israéliens, ajoute-t-il, jouissent de ce dont il jouit lui-même et dont aucune autre population arabe ne jouit sur la terre. Il est musulman, et se définit lui-même comme un musulman modéré et ouvert, reconnaissant qu'une bonne part de l'islam est porteuse de blocages, et que l'islam radical se répand dans la région de manière délétère et ravageuse. Il est palestinien, au sens où il est né sur cette terre, mais il s'empresse d'ajouter que les Juifs sont eux aussi palestiniens, et qu'il ne se reconnaît en rien dans les mouvements dits palestiniens, qui incarnent une imposture.

Les dirigeants palestiniens qui se trouvent à la tête de l'Autorité Palestinienne, dit-il, sont des chefs de bande maffieux, totalement corrompus, menteurs, sans scrupules, criminels.

Ils savent pertinemment qu'il n'y a pas de peuple palestinien. Ils prennent en otage des populations arabes, qui, sans cela, seraient jordaniennes ou résidentes israéliennes, et qui, aujourd'hui, sont dans une situation insupportable, pétries d'une haine qui les conduit vers l'impasse.

Khaled me dit que les Occidentaux, plutôt que de financer à grands frais l'Autorité Palestinienne, devraient se débarrasser de celle-ci, et donner aux Arabes l'opportunité de penser et d'agir par eux-mêmes.

Les victimes de la politique occidentale sont les Israéliens, qui doivent se battre et se défendre sans cesse, mais aussi les Arabes, qu'on condamne à vivre sous le joug de l'Autorité Palestinienne, voire sous celui du Hamas.

Les victimes sont aussi les gens comme lui, Khaled, qui a du mal à faire entendre sa voix dans les milieux maffieux arabes et chez les Européens politiquement corrects jusqu'à l'aveuglement.
Khaled ne dit pas comment sortir de cette situation. " Je me contente d'analyser ", dit-il.
" Il faudra en finir ", se contente-t-il d'ajouter. Il y a des milliers de jeunes arabes qui seraient prêts à vivre en paix avec Israël et à construire un Proche-Orient pacifique et prospère si la possibilité leur en était effectivement donnée. " Israël est pour eux une opportunité extraordinaire. Les mouvements palestiniens sont une calamité criminelle abominable ".

En Europe, on traiterait Khaled d'opportuniste et de traître vendu au sionisme, je le lui dis. Il me répond que les réactions sont les mêmes chez les dirigeants " palestiniens ". Et il précise : " les traîtres à l'idée de liberté et à celle de droits de l'homme sont ceux qui condamnent les populations arabes à vivre dans la peur des mafias, dans la violence et sous une oppression mise en place par leurs propres dirigeants. Ce sont ceux qui endoctrinent les enfants arabes et ceux qui paient l'endoctrinement. Ce sont les journalistes qui se dispensent de parler des faits, remplacent les faits par leurs propres fantasmes, et mentent sur Israël et sur l'histoire de la région ". Je ne saurais mieux dire.
« Ils savent pertinemment qu'il n'y a pas de peuple palestinien. Ils prennent en otage des populations arabes, qui, sans cela, seraient jordaniennes ou résidentes israéliennes, et qui, aujourd'hui, sont dans une situation insupportable, pétries d'une haine qui les conduit vers l'impasse. »

Ce ne sont pourtant pas les mouvements palestiniens qui ont provoqué la première intifada, et s'il y a des milliers de Palestiniens, enfin, de "jeunes Arabes", qui sont prêts à vivre en paix avec Israël dans un Proche-Orient pacifié, il y en a des millions qui ne supportent pas la présence israélienne dans les "Territoires", et n'en ont jamais voulu.
Qu'on accède ou non à leur demande de séparation est une autre question, mais le fait est là : ces populations ne peuvent se sentir.
À lire des articles de ce genre, on a un peu l'impression qu'il s'en faudrait de peu finalement que les Palestiniens, entendez la rue palestinienne, devinssent des administrés satisfaits et appréciatifs des colons, et qu'une coexistence pacifique entre les deux adviendrait naturellement après l'éviction des leaders palestiniens usurpateurs.
Je crois que c'est totalement faux, et procède d'une erreur de jugement, car ce n'est pas l'impéritie des dirigeants palestiniens qui est cause d'un conflit qui a des racines autrement profondes.
Donc vous n'avez pas le choix, avec ou sans occupation des territoires, les arabes ne veulent pas de vous. No way out!
Cela veut dire surtout qu'une coexistence pacifique des populations israéliennes et palestiniennes imbriquées est illusoire, dans l'état actuel des choses, sans préjuger de ce que donnera une réelle séparation des deux...
Pourtant, Israel compte 2 millions d'arabes sur son sol (sur une population de 7 millions et demi) et que je sache, il n y a pas de troubles notables avec cette importante minorité.
La solution de deux Etats est trés risquée car elle empêcherait Israel de répliquer, à l'avenir, à des tirs de roquettes (qui ne feront qu'augmenter). En attendant, c'est le blocage.
Citation
Rogemi
Malgré son caractère de cochon Guy Millière m'est sympathique.

Avoir un caractère de cochon, quand on est islamofuge, me semble tout de même la moindre des politesses.
Cher Miza, en effet, mais je parlai des Arabes palestiniens résidant dans les Territoires... Les Arabes israéliens sont des citoyens à part (presque) entière jouissant de (presque) tous les droits, vivant avec les Israéliens juifs depuis 48, et la cohabitation se passe plutôt bien. Mais pratiquement vingt pour cent de la population dans un Etat qui se définit par son appartenance au peuple juif, c'est déjà limite ; adjoignez-leur, d'une façon ou d'une autre, les Palestiniens des Territoires, et la majorité juive qui fonde l'essence même du pays, le caractère juif d'Israël, n'est plus que de l'histoire ancienne.

On peut éventuellement parer au tir de roquettes, et de toute façon dans le cadre d'un accord de paix les gens ne se tirent pas en règle générale des missiles sur la figure... mais une essence perdue, ça ne se retrouve pas si facilement.
Citation
Alain Eytan
de toute façon dans le cadre d'un accord de paix les gens ne se tirent pas en règle générale des missiles sur la figure

Cette affirmation n'est valable que pour nos pays occidentaux, pétris d'humanisme, de droits de l'Homme, de règles de guerre, de convention de la Haye etc etc
Mais dans le cas des pays musulmans, pensez vous vraiment qu'un traité de paix signifie la fin des velleités guerrières? Qui plus est si l'ennemi est Juif? C'est ce qu'on a vu avec le retrait de Gaza, operé par Mr Sharon. Immédiatement, la Bande de Gaza devenait une gigantesque rampe de lancement de roquettes.
Il est une évidence que l'on ne peut nier: l'objectif des arabes palestiniens n'est pas de vivre en paix aux côtés d'Israel mais de rejeter les Juifs à la mer (et encore, c'est un euphémisme). Cela est inscrit noir sur blanc dans la Charte nationale palestinienne, document toujours en vigueur et principal texte politique palestinien.

Que devrions nous faire? Quel avenir?
Utilisateur anonyme
25 novembre 2011, 09:45   Re : Guy Millière: Conversation avec un ami arabe
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Miza, cette affirmation n'est valable que si l'accord de paix met fin aux velléités guerrières, sans quoi ce n'en est pas un. Je ne sais s'il est réellement possible, mais si la génétique s'en mêle, c'est mal parti...
Utilisateur anonyme
25 novembre 2011, 22:02   Re : Guy Millière: Conversation avec un ami arabe
(Message supprimé à la demande de son auteur)
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