- Cioran : « En pleine rue, tout à coup saisi par le "mystère" du temps, je me suis dit que saint Augustin a eu bien raison d'aborder un tel thème en s'adressant carrément à Dieu : avec qui d'autre en débattre ? »
- Saint Augustin : « Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais : mais que je veuille l'expliquer à la demande, je ne le sais pas ! Et pourtant - je le dis en toute confiance - je sais que si rien ne se passait il n'y aurait pas de temps passé, et si rien n'advenait, il n'y aurait pas d'avenir, et si rien n'existait, il n'y aurait pas de temps présent. Mais ces deux temps, passé et avenir, quel est leur mode d'être alors que le passé n'est plus et que l'avenir n'est pas encore ? Quant au présent, s'il était toujours présent sans passer au passé, il ne serait plus le temps mais l'éternité. »
Pour répondre à votre question, et afin de préciser ma pensée, je me référerais à Plotin. Dans son traité
Sur le temps, il conçoit que sans l'ensemble des virtualités du futur, le temps
réel - dans la perspective d'une participation possible de l'être - s'abolirait. Sur ce point, je le suis.
(Dialogue entre un vendeur d’Almanachs et un passager, Ermanno Olmi, d'aprés "Les Petites Oeuvres Morales" de Giacomo Leopardi)