Vendre les prés

Je ne peux m'empêcher de poursuivre mon prosélytisme. Jean-Louis Murat est un grand chansonnier contemporain, le dernier certainement.

Voici sa dernière chanson, la conclusion parlera particulièrement à Renaud Camus et aux in-nocents, je le présume.




Vendre les près

Belle chanson et belles images. Il ne reste plus qu'à écrire une autre complainte : "vendre les prêts".

Lâcher le près pour le loin, n'est-ce pas finalement ce que nous sommes en train de faire ?

Affectueusement, nous ne sommes pas tous prêts à accepter cela.

Ah ! Jean-Louis Murat, vous avez raison Jean-Philippe, ce chanteur est d'une rare originalité. J'aime particulièrement ses chansons les plus mélancoliques et ses mises en musique de Baudelaire.
Il a aussi mis en musique des textes d'Antoinette Deshoulières, collaborant avec Isabelle Huppert pour prêter une voix à cette Précieuse. Isabelle Huppert qui pour décrire Murat l' a nommé "poète auvergnat". C'est joli, n'est-ce pas ?

Il n'est guère étonnant qu'un mélancolique parle du monde rural. Un autre monde qui disparaît.

video: [www.wat.tv]


"Réversibilité" de Baudelaire mis en musique et interprété par le poète auvergnat.

Tout à fait d'accord ! Que les heureux propriétaires de hangars en tôle et autres adeptes des fertilisants de synthèse, des intrants chimiques et des semences F1 vendent les prés !

Ah Véra, vous me complétez ! You made my day. Je partage votre goût pour Antoinette Deshouilière et l'album " Charles et Léo ". Lors d'un " forum " à la Fnac, l'année dernière, Jean-Louis Murat m'a répondu connaître et aimer Renaud Camus. Puis-je vous encourager également à découvrir l'album " 1829 " construit sur des chansons de Pierre-Jean de Béranger. On en retrouve également certaines sur l'album " Mokba ".

La bacchante

Cher amant, je cède à tes désirs :
De champagne enivre Julie.
Inventons, s'il se peut, des plaisirs ;
Des amours épuisons la folie.
Verse-moi ce joyeux poison ;
Mais surtout bois à ta maîtresse ;
Je rougirais de mon ivresse,
Si tu conservais ta raison.
Vois déjà briller dans mes regards
Tout le feu dont mon sang bouillonne,
Sur ton lit, de mes cheveux épars,
Fleur à fleur vois tomber ma couronne.
Le cristal vient de se briser:
Dieu ! baise ma gorge brûlante,
Et taris l'écume enivrante
Dont tu te plais à l'arroser.

Verse encor ! mais pourquoi ces atours
Entre tes baisers et mes charmes !
Romps ces nœuds, oui, romps-les pour toujours :
Ma pudeur ne connaît plus d'alarmes.
Presse en tes bras mes charmes nus.
Ah ! je sens redoubler mon être !
A l'ardeur qu'en moi tu fais naître
Ton ardeur ne suffira plus.

Dans mes bras tombe enfin à ton tour :
Mais hélas ! tes baisers languissent.
Ne bois plus, et garde à mon amour
Ce nectar où tes feux s'amortissent.
De mes désirs mal apaisés,
Ingrat, si tu pouvais te plaindre,
J'aurais du moins pour les éteindre
Le vin où je les ai puisés.

Ah, que la valeur du chansonnier Murat soit reconnue par quelques-uns ici, voilà qui est une très bonne chose. Je peux confirmer moi aussi que l'homme est lecteur de R.C., et pas seulement pour extraction géographique commune. Je vous parlerai peut-être un jour de l'Anglais Morrissey, qui n'est pas lecteur de R.C. selon toute probabilité, mais qui m'a toujours paru être quelque chose comme le R.C. de la pop britannique — si si, c'est possible — et ça y est, me voilà totalement grilled sur ce forum...

Le dernier mot de Didier Goux paru sur son blog me régale.

Je suppose, Monsieur Boursier, que vous faites allusion à ce billet. Comme il n'est déjà plus le dernier, je le mets en lien afin d'éviter aux In-nocents des lectures inutiles…

Ils sont comiques, les Innogoux...

Le Point.fr : Vous vous tenez en marge du système. Pourquoi refuser de participer aux opérations caritatives, comme Les Enfoirés ?

Jean-Louis Murat : Je trouve ce système dégoûtant. Les jolis coeurs, les plus-généreux-que-moi-tu-meurs, je n'y crois pas du tout. Tous ces artistes sont des monstres d'égoïsme. La vraie générosité, elle est silencieuse. Tu fais, mais tu fermes ta gueule. Ça ne doit pas devenir un élément de promotion.

[...]

Vous faites malgré tout des choix politiques, comme tout le monde...

Idéologiquement, j'aime beaucoup Léon Bloy, Bernanos. Ils ont une façon de penser dans laquelle je me retrouve. Ce sont des pré-communistes, des pro-chrétiens. Si je doute de quelque chose, il suffit de quelques pages de Bernanos, ça me remet à cheval ! Mais ce n'est pas tellement de la politique, c'est plutôt une façon d'envisager la vie et l'individu.


[www.lepoint.fr]

"J'aime aussi les gens qui, comme Bernanos, vont vers le surnaturel ou le mysticisme. Hector, Achille, Léon Bloy, Bahamontès et Usain Bolt, c'est un mélange de tout ça. Mais j'aime pas les lopettes, ce qui semble être la particularité du monde politique : fabricant de lopettes. Même Proust pouvait provoquer quelqu'un en duel et aller au coin du bois. Dans le monde politique d'aujourd'hui, pas un seul serait capable de le faire !"

Il devrait quand même changer de picrate, l'Auvergnat.

Dites, il ne serait pas possible de changer, dans le titre du fil, ce è qui m'agace l'œil depuis un bout de temps ? Si rien n'est fait je quitte le PI et je rejoins Mèèèèlenchon.

Oui, ce è est pénible.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Aaaaahhhhh... (merci)

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Vous êtes bien aimable.