Chers intervenants,
Lecteur quotidien de ce forum, je me permets d'intervenir sur ce sujet que je connais assez bien, pour être de la partie. Tout d'abord, je tiens à préciser que je n'ai pas choisi de pseudonyme, mais que mon prénom est bien celui indiqué ci-dessus. Je n'y peux rien. N'y voyez aucune prétention, seulement un manque d'imagination certain.
Le système scolaire public est assez décourageant. Enseignant dans un collège moyen, je dois me battre contre le glissement des exigences qualitatives vers le strict minimum : notre inspecteur nous a parlé de "SMIC culturel" (sic) pour les élèves "en difficulté". Tout en maintenant les programmes "pour les autres", et ceci dans une même classe... Tout en discréditant la notation chiffrée, trop subjective et "traumatisante" (re-sic)...
Nos élèves de sixième - onze ans - arrivent sans savoir bien conjuguer le présent de l'indicatif et le futur simple.
Nous perdons des heures et des heures à devoir les adapter au travail régulier, et ce n'est qu'après un trimestre qu'une partie apprend correctement ses leçons... Je pourrais multiplier les doléances, évidemment...
Et pour ce qui est des textes, même les oeuvres de "littérature jeunesse" s'avèrent difficiles d'accès... (Il faut dire aussi que j'ai pu entendre certaines collègues de français s'exclamer que "Croc-Blanc, c'est ch..." (rime à deviner)).
Quand on arrive au brevet, quatre ans plus tard, il faut rester modeste - en somme, nous avons l'impression que l'épreuve ne sanctionne aucune progression depuis la sixième. Un texte de vingt à trente lignes, si possible pas un "classique", une dizaine de questions où les connaissances littéraires, historiques, stylistiques, sont évacuées au profit de notions grammaticales ponctuelles et d'analyses de sens évidentes.
Mais vous savez déjà tout cela.
Cependant, les dérives - les orientations, devrais-je dire, - idéologiques que vous signalez, cher M. Bily, ne me sont pas apparues aussi évidemment que le manque d'exigences, en français tout au moins. Il en va différemment en histoire.
Bien à vous.