Après Camus 2012, Kony 2012...
Depuis quelques jours, il est beaucoup question sur les
réseaux sociaux virtuels du vidéogramme suivant :
...vidéogramme qui, vu plus de quatre-vingts millions de fois sur YouTube, provoque des effets considérables au sein du Nuage.
Trois millions de personnes
aiment la page du Carnet de visages des
Invisible Children, l'association à l'origine de ce petit film d'édification des masses.
Parmi nombre de mes camarades, les effets sont ravageurs : grands sentiments humanistes, haine du Mal, envie d'
agir, amour soudain de la mondialisation heureuse, admiration devant ce que les
résaux sociaux permettent etc.
Plus que le film lui-même, ses effets me semblent participer de la
fatigue du sens dont parle Richard Millet, de la
perte de sens dont parle Renaud Camus (je laisse aux nocentologues le soin d'éclairer la nuance), de l'abrutissement total par l'émotivité (il faut bien admettre que c'est tout à fait triste, que le film est proprement réalisé et que le fils du réalisateur est tellement mignon).
Tout de même, dans l'enthousiasme général, il a été publié ceci : [
www.acholitimes.com]
Aussi me demandé-je ce qui est le plus nocent : Joseph Kony et ses enfants-soldats ou bien
Invisible Children et ses enfants-écran ?