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Mérite-t-on de survivre ?

Envoyé par Loïk Anton 
22 mars 2012, 11:21   Mérite-t-on de survivre ?
Sur ce Forum, un point semble indiscuté : la France "éternelle" mérite de vivre, ou du moins d'échapper à sa submersion.
Mais est-ce bien le cas ? Les français, tels qu'on les connait et qu'on les voit réagir jour après jour, valent-ils tellement la peine de continuer ?
Partout s'étale la stupidité, la vulgarité, la doxa, l'étroitesse d'esprit, la pseudo-fête accompagnée d'une réelle fermeture d'esprit ; le travail et la "réussite" qui ne marchent que par les réseaux ; architectes et urbanistes qui arasent les lieux ; catholiques ultra-conformistes, qui ne parlent plus de Dieu mais sont devenus une annexe de la CAF ; libraires incultes ; profs pavloviens et dépressifs ; étudiants qui font des fautes d'orthographe à chaque mot ; villages déserts et sinistres, où tout est fermé à 19h30 ; magasins criards de fringues ; bars sombres, avec musique d'ambiance ; aéroports sales, avions cheaps avec leurs petits sièges et TGV usés ; églises à l'abandon qui n'attendent plus qu'à être vendues pour devenir des supermarchés ; ondes qui véhiculent des chansons tellement mauvaises que Claude François apparaît un génie ; oubli de toute culture populaire de qualité ; mensonges et vérités partielles érigés en enseignement et en recherches ; refus de la discussion, de l'écoute, du débat, remplacés par les slogans y compris chez les "chercheurs" et intellectuels ; amour sans recul du foot ; humoristes conformistes ; désertion de la philosophie, Onfray étant devenu le plus haut dans le pays de Descartes ou même de Lacan...
A part des vestiges architecturaux et des livres, que reste-t-il à sauver ? Que reste-t-il de vivant ?
Les amis du Désastre, ne sont-ce pas simplement les français actuels, tout simplement ? Cette belle expression cachant la réalité : il n'y a plus que des amis du Désastre. Nous sommes morts mais nous ne le savons pas.
La France n'est pas et n'a jamais été l'ensemble de sa population à un moment donné.
De là à écrire “les français”, tout de même...
Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 11:40   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Citation
Loik A.
A part des vestiges architecturaux et des livres, que reste-t-il à sauver ? Que reste-t-il de vivant ?
Mais, comme l'écrivait De Gaulle: "une certaine idée de la France" dans l'esprit et dans le coeur d'un certain nombre de Français. Tant que cette flamme brûle, la résurrection est possible.
L'exemple du général est ici pertinent avec le saisissant contraste entre son amour respectueux et sans limite pour la France et son cynisme sans illusions et presque méprisant pour les Français concrets.
Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 13:42   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Messieurs, croyez bien qu'il existe toujours de nombreux jeunes gens de bonne volonté qui, dans la mesure de leurs moyens, continuent d'essayer de faire vivre la certaine idée, de s'en montrer dignes, et d'écrire le français proprement.
Des individus égarés et atomisés, sans doute, existent ; mais existe-t-il l'équivalent des monastères de l'Antiquité finissante ? Et s'ils existent, pourront-ils perdurer au fur et à mesure de la catastrophe ?
L'équivalent, ce sont les laboratoires de recherches.
Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 14:16   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Sans doute sommes-nous atomisés mais nous ne sommes pas égarés.
Les monastères sont constitués d'"individus atomisés" dont le chapitre est virtuel qui a nom la Toile, celle des blogs et des réseaux sociaux. C'est maigre, c'est léger, c'est une toile de mots et d'idées, sans pierre. Mais au fond, les magasins de la consommation, les "temples" de ladite consommation sont eux-mêmes désormais tout aussi virtuels tout aussi sans pierre et leurs enseignes n'existent que sur écran. En ce sens oui, nous sommes morts, mais nous ne le sommes pas davantage que ceux qui nous ignorent, nous abominent et que nous abominons.

L'inventaire de la laideur du monde analogique, non virtuel, s'il était dressé pour de bon, révélerait que cette laideur est elle même transitoire, sans plus d'avenir que nous autres. La concurrence entre le feuilleté du sens, qui, moins que mort, n'est que dormant, et la laideur plate et partout répandue, n'est pas si inégale qu'on le prétend parfois: la laideur n'est que de surface, non point qu'elle dissimulerait une profondeur meilleure, mais précisément parce qu'elle est sans corps durable désormais, sans substance ni épaisseur: les enseignes de la consommation sont des plaques sur des murs, des surfaces sans locaux, sans caverne, et le seul monde en trois dimensions dont ait accouché ce monde désespérant, est celui des images 3D. C'est presque une bonne nouvelle.
Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 17:26   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Et oui, les Français sont des veaux.
Il n'aurait pas voulu dire : "dévots" (dans le sens péjoratif du terme) ?
Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 17:37   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Il n'y avait à l'époque de la Nouvelle Religion (hédonisto-consumméristo-droit-de-l'hommiste) que les prémices...
Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 19:38   Re : Mérite-t-on de survivre ?
La NRF : Nouvelle Religion Française !
(Si seulement elle n'était que française...)
Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 21:13   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Tenez, cher Loik A., pour vous remonter le moral :



Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 21:31   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Cher Jean-Michel, vous êtes un sadique

Cher Loik, je partage pleinement votre pessimisme. Si nous étions encore un pays hautement civilisé, peut-être que les barbares n'auraient eu de cesse que de s'assimiler.plutôt que de chercher à nous imposer leurs moeurs frustes et le règne de leur sauvagerie.
Utilisateur anonyme
22 mars 2012, 21:42   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Les barbares cherchent-ils réellement à nous imposer leurs mœurs ou ne s'imposent-elles pas à nous malgré eux, sans qu'ils agissent pour cela ?

Et si j'ai mis l'e dans l'o en gras, c'est que j'ai récemment pris conscience de sa préciosité devant l'émission franco-allemande d'Arte Karambolage où une jeune Allemande exprimait son attachement à cette petite lettre qu'elle voit disparaître, d'autant plus que l'Académie française a autorisé que l'on s'en passe.

Le raccourci sur azerty : Alt + 0156.
Il y a quarante ans, il y avait Claude et ses Claudettes, je note qu'il y a maintenant Renaud et ses renaudeuses...
« Les barbares cherchent-ils réellement à nous imposer leurs mœurs où ne s'imposent-elles pas à nous malgré eux, sans qu'ils agissent pour cela ? »

Utilisez l'e dans l'o, mais alors retirez l'accent grave du ou !
Au fond, se sent-on plus solidaire (hum) d'un bobo, allez de Mucchielli ou de Bénabar, que d'un esstranger ? Pourquoi préférer le premier au second ?
Et pourquoi déplorer la disparition de la France, alors qu'elle a déjà disparu, étant donné que le peuple-à-remplacer n'est plus que celui des bobonabars...
Utilisateur anonyme
23 mars 2012, 00:01   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Done, Francmoineau.
Quant à votre question, Loïk A, Jean-François Chemain, dans Kiffe la France (hum !) se la pose également.
Je préfère, en effet, un étranger, en quelque sorte "de papiers", que je sens proche d'un Français de cœur, qu'un français de papier que je sens proche d'un étranger de cœur.
Utilisateur anonyme
23 mars 2012, 12:31   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Waouff ! Magnifique formule, chère Cassandre !
» la laideur n'est que de surface, non point qu'elle dissimulerait une profondeur meilleure, mais précisément parce qu'elle est sans corps durable désormais, sans substance ni épaisseur

Pourtant, cher Francis, l'informité semble si primordiale et infiniment puissante, et la mince beauté toujours en attente d'un ciel...
Alain, j'ai cru comprendre qu'ici on croyait au siel!
Oui oui Loïk, c'était compris dans le prix, si j'ose dire...
Utilisateur anonyme
25 mars 2012, 10:00   Re : Mérite-t-on de survivre ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Il y a quarante ans, il y avait Claude et ses Claudettes, je note qu'il y a maintenant Renaud et ses renaudeuses...

On remarquera que pour dire des insanités JM répond toujours présent, mon adjudant !
Oui, je trouve de l'inspiration en vous lisant.
Je souscris hélas, au constat pessimiste de Loik A - et de Renaud Camus- sur le phénomène de décivilisation qui affecte notre pays, mais il me semble que même si notre haute culture n'est plus transmise, même si la laideur nous envahit de partout, il reste, de notre civilisation, un noyau dur formé par mille modestes habitudes, certaines dispositions d'esprit ainsi qu'une mémoire collective rudimentaire qui se perpétuent mystérieusement d'elles-mêmes et lui permettront peut-être, un jour, à l'instar de l'action des cellules-souches, de se régénérer.
En effet ( et chacun pourra allonger la liste à sa guise ), tant que des hommes fréquenteront des jeunes femmes sans éprouver l'impérieuse obligation de les violer, qu'ils aimeront bavarder, banqueter autour d'une bouteille de bon vin et trinquer avec elles, que les allusions finement lestes continueront à faire rire les dames, que l'exposition de leur beauté dénudée sans vulgarité ne choquera pas les messieurs, qu'elles pourront danser dans leurs bras sans passer pour des putes, qu'on moquera le mari cocu plus qu'on ne s'indigne de l'infidélité de sa femme et que la liberté au sein nu brandira le drapeau français, tant qu'on chantera que boire un petit coup c'est agréable, que dans le lit de la marquise il y avait quatre-vingt chasseurs qui n'avaient pas peur et autres paillardises, que le ciel bleu peut bien s'effondrer sur les amoureux et autres hymnes à l'amour, tant qu'il y aura des pêcheurs à la ligne muni de leur litron de rouge et des joueurs de pétanque, des bricoleurs du dimanche, des jardiniers amoureux de leurs trois fleurs et de leur bout de gazon, tant que nous nous sentirons du côté de l'agneau et pas du méchant loup, que l'humble talentueux sera préféré a au "m'as-tu-vu" incapable, la bonté du simplet pas si bête que ça à la dureté de l'arrogant, que l'on ne réduira pas l'homme aux simagrées imposées par sa religion, tant que l'on éprouvera le plaisir d'entendre ronronner un chat sur ses genoux et de lire la fidélité inaltérable dans le regard d'un chien béatement couché à ses pieds, que se poursuivra notre séculaire histoire d'amour avec les animaux, qu'on sera ému par la grâce de leurs petits, le pépiement des oiseaux ou le chant du rossignol, tant qu'on aimera les chemins buissonniers, les sources, les forets profondes et les nuits étoilées, tant que les enfants se régaleront aux histoires du chat botté, de Blanche-neige ou de la Belle au bois dormant et pleureront sur la mort vaillante au premier frisson de l'aube de la chèvre de monsieur Seguin, tant qu'il fera bon auprès de leur blonde, qu'en passant par la lorraine avec leurs sabots ils rencontreront les trois capitaines, que la fille du roi regardera à sa fenêtre passer les trois jeunes tambours, tant que le laboureur préviendra ses enfants de travailler et de prendre de la peine, qu'il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs, que rien ne sert de courir, que la vie de tout flatteur dépend de celui qui l'écoute, que la cigale ayant chanté tout l'été dansera l'hiver venu, que mignonne allons voir si la rose, que demain dès l'aube, que les ferrets de la reine et d'Artagnan, que pauvre Martin, que "croix" de bois, "croix" de fer, que travail de "Romain" et paroles d'"évangile", que "gauloiseries" et "franc" parler, que l'été de la saint martin et le bal du 14 juillet et j'en passe, tant qu'enfin il nous restera des esprits libres qui ne s'en laissent pas compter, des marginaux magnifiques et des fous sublimes ne rêvant que de franchir, pour la beauté de la chose, la crête des himalayas, les océans à la rame dans des coquilles de noix ou les déserts à cloche-pieds, notre civilisation si dénaturée qu'elle soit mériterait de survivre, c'est du moins ce que j'ose encore espérer.
Vive Henri IV, vive ce roi galant...
C'est ma religion, chère Cassandre, que vous décrivez, seulement quand je vois l'arsenal d'électrodes qu'il faut brancher pour faire sourire ces jeunes générations, j'ai des craintes.
Mais le temps des horreurs est venu. Le chanteur et son petit cheval blanc ne furent rien. Ils furent accusés d'avoir trompé le temps, et les sourires de leurs enfants forcés de descendre jusqu'à terre pour demeurer éteints sur la route, comme une poussière qui a défailli au hasard et par erreur. La maison des anciens fut pillée, le poème déchiré, les quelques rôdeurs priés de taire ce qu'ils avaient vu. Le monde moderne cru à son arrogance, à sa force, à son corps, et les prières moururent. D'ailleurs elles furent interdites, sauf en direction d'une certaine...
Autrefois votre monde existait, il était gravé comme la racine superbe qui poussait derrière les jardins, il demeurait immobile au cœur des silences là où dans l'ombre rafraîchissante, l'heure portait des sons chatouillant l'air paisible, ramenant l'audace auprès des cœurs les plus tranquilles. En ce temps là les vieux jouaient à la pétanque, aux cartes, et leurs mains dégrossies, douces dans les creux, femelles dans leur toucher fébrile donnaient confiance aux enfants rebelles quand leurs visions complotaient des miracles.
On savait vivre et se donner le change, être choqué de l'aspect rude du grand-père sans songer un instant à remettre en question le respect qu'il inspirait. Les bals de village n'étaient pas la honte des jeunes qui auraient pourtant parfois préférés rester à Paris près de leurs amis. Les bohémiennes sales aux yeux vert brûlants fascinaient alors que les petites choses qu'elles osaient voler chez l'épicier passaient sous nos yeux statufiés. Derrière, il n'y avait pas d'endoctrinement fatal, rien qui put nier le passé avec autant de hâte sordide, rien qui puisse annoncer aux gosses faiseurs de leurs milles bêtises le triste état de tout cela, dégradé, tué. Nous nous en remettions à la protection de nos lois, naïfs croyant en la force inébranlable de nos pères, incapables de songer un instant, pris dans la vision d'une étoile splendide, la lecture d'un livre passionnant, le jeu de la découverte des sens au cœur de la conscience troublée, notre émotion occupée à répondre aux amours, que tout cet acquis merveilleux serait de nouveau remis en question par l'ignorance, encore une fois, des pires.
Comme elle est belle votre ballade! Je l'ai faite moi aussi. J'ai connu quelques uns de ces hommes qui en imposaient encore en ce temps contre toute forme de terreur adverse. Et je vous l'avoue, j'ai peur. Non pas devant la mort, mais qu'il ne se trouve pas assez de femmes et d'hommes pour défendre leur mémoire. Cela, je ne pourrais jamais m'y résoudre.
Citation
Didier Bourjon
On vous a connu plus spirituel...
Stupide.

Quand vous le prenez de si haut, cela fait mouche.
Et vous Alain, quelle mouche vous pique?
... la mince beauté est aussi en attente d'un sol.
Ah mais chère Marie, c'est pas moi qui ai commencé !
Alain, il ne me semblait pas.
Le sol est très largement déjà occupé par les puissances chthoniennes, dont certaines sont réputées révulsantes. La laideur semble bien être un tuf, qui vous arrime ici-bas par la plus terrible des pesanteurs ; le mouvement qui vous porte vers la beauté est toujours ascendant, comme vers l'échappée possible.
Alain, comme on dit maintenant, vous abusez !

A peine l'ontologie (donc chacun a une vague idée, on se dit, avant d'aller gougler ouiquipédia, que cela a un rapport avec la mâchoire ou les oreilles, enfin dans cette zone) révélée au peuple, vous exhibez chthonien...

Définition de chthonien :

1) Maladie vénérienne auvergnate.

2) Logis de Cthulhu.

3) Langage informatique proche du COBOL.

4) Nom de cheval (lequel est dans l'antiquité symboliquement associé au monde chthonien).

5) Ville du Pays-de-Galles.
Certes, Jean-Marc, et je rends grâce au passage au correcteur orthographique de l'explorateur, sans quoi j'aurais écrit la chose n'importe comment, mais le "chthonien" me semble tout de même bien plus situé que l'"ontologique", qui chaque fois que j'ose le prononcer fait résonner autour de moi comme de lourds, très lourds pas de mastodonte dont la provenance exacte reste à déterminer.
25 mars 2012, 23:54   Re : Mérite-t-on de survivre ?
Chut! Surtout ne pas stigmatiser les adeptes du nécronomicon.
26 mars 2012, 07:35   Turf... et monarchie
La beauté serait un grand monarque se posant sur les labours.

26 mars 2012, 10:03   Re : Turf... et monarchie
J’ai bien conscience, chère Marie, de me raccrocher à des branches bien peu solides mais c’est que j’aimerais tant entretenir un peu d’optimisme. Ce que je voulais dire c’est que les représentations de l’enfance jusqu’à environ l’âge de douze ans restent profondément imprimées dans la mémoire ou l’inconscient et marquent à vie les adultes. Or nous avons la chance de posséder un riche patrimoine de culture enfantine composé de chansons, de contes, d’histoires , de poèmes, de « récitations » qui aujourd’hui encore se transmettent tant bien que mal par le bouche à oreilles, le livre, le disque et le film. Enseignants et parents, puisent encore largement dedans parce qu’il a fait ses preuves et continue à plaire aux enfants. Et s’il plaît c’est qu’il véhicule, accommodées à la française, des représentations archaïques nées dans la nuit des temps et qui quoi qu’on en dise structurent toujours de façon inconsciente la morale, une morale pure, quintessentielle, non diluée dans les sophismes idéologiques, et les mentalités. C’est pourquoi je pense que ce patrimoine peut jouer un rôle non négligeable dans la conservation de notre identité, qu’il fait partie, avec un certain nombre d’habitudes modestes mais profondément ancrées, du terreau français. Bien entendu, depuis la « modernité » il s’est ajouté à ce terreau toutes sortes d’éléments nouveaux généralement affligeants. Mais pour employer une métaphore usée jusqu’à la corde, c’est souvent du fumier que naissent les plus jolies fleurs. Il me semble, d’ailleurs, que le peuple est encore parfaitement capable de faire la différence entre la laideur et la beauté à condition qu’on lui propose celle–ci avec le même tapage publicitaire que celle-là. Dans ce cas, il ne s’y tromperait pas : sons choix serait vite fait.
Cassandre, c'est très beau, encourageant même, car je suis sûre que la beauté s'entretient. Tendue comme, tendue vers, l'autre de l'autre, elle est rencontre, respiration, raison d'être.
Plus politiquement, car l'heure me paraît être plus politique, je ne décolère pas de l'absence de défenseurs de mémoire française – cela corrobore parfaitement vos suggestions – ce manque de position ferme sur le bonheur de vivre en France autrefois dénaturant l'âme française que vous retrouvez dans ces contes, histoires et chansonnettes, qui nous ont marqués je le reconnais d'un certain esprit français, ce manque donc, permet ainsi à d'autres peuples de s'installer sans vergogne et surtout sans résistance. J'irai même plus loin, je vois de la perversité dans l’accommodement au saccage, à la détérioration, à la violence contre les français. Comme si nous n'existions déjà plus, comme si nous ne méritions pas, aux yeux de certains qui se gaussent doucement (j'en connais), de vivre.
Je garde mes souvenirs, je connais ceux qui m'ont permis de vivre la beauté d'une France magnifique, mais je ne peux rien dire pour les défendre, car ma parole n'a plus aucune valeur dans la guerre, justement parce que c'est la guerre.
Cela dit, je reconnais que la plupart de ceux qui ont détruit cet héritage possible l'ont fait inconsciemment, simplement en évitant de prendre leur responsabilité quand ils le devaient, trop occupés à se regarder le nombril briller au soleil sous l'huile de bronzage, s'occupant même de tuer dans l'œuf toute parole risquant de les contredire, et abandonnant d'abord leurs femmes plutôt que de remonter fermement les bretelles à leurs frères, déjà.
Et aujourd'hui, Jean-François Chassaing a raison de le souligner, c'est encore aux femmes qu'on s'en prend lâchement plutôt que de s'occuper des véritables responsables, les hommes.
Les gauchistes nous ont assez bercé comme ça de leur esclavage occidental, rendant les musulmans "esclaves des esclaves". Le problème est politique, et il ne rencontrera de bon adversaire que politique.
Si et uniquement si un tel adversaire existe...
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