Je n'aime pas Eva Joly, mais je trouve le traitement qu'Elkabbach lui inflige d'une grossièreté odieuse. Il n'interroge pas n'importe qui, il interroge une candidate choisie par un parti et validée par le Conseil constitutionnel à l'élection présidentielle. Je pense qu'un communiqué ne serait pas de trop.
Elkabbach n'est odieux qu'avec les faibles et ceux qu'il n'aime pas (en général les mêmes que les faibles). Ce n'est pas du journalisme et ce n'est pas sain dans une démocratie. Pascale Clark fait la même chose sur France inter (ce qui est encore plus odieux, puisque c'est le service public). Au fond Hollande a eu raison de fuir le Figaro - raison stratégiquement, car ce n'est pas très courageux malgré tout.
Nos journalistes sont hargneux, mais nullement efficaces quant au fond. La vérité leur chaut peu : le spectacle d'humilier des élus du peuples, ou des candidats à l'élection, spectacle dont ils sont les artisans, leur permet de faire de juteuses carrières. Ils nous demandent ensuite de les admirer pour cela.
L'autre conclut mensongèrement "Merci M. Elkabbach pour vos questions" : ce n'était pas des questions, c'était des pièges empoisonnés. Cet homme parvient presque à rendre Mme Joly sympathique à force d'être si mauvais avec elle.