I'll be your miror
Hier soir, Nathalie Arthaud (dont la progressive métamorphose en Arlette Laguiller a quelque chose de stupéfiant) a dégoisé son chapelet qui, on s’en doute, aura fait lever les yeux au ciel à plus d’un ou aura été retrouvé par d’autres comme une basse continue de la vie politique française, une sorte d’exception française toujours propre à éberluer les étrangers. C’est quand même dingue ! Elle en est encore là ! Les mots n’ont même pas changé ! C’est certain, Nathalie Arthaud et ses partisans n’ont pas remonté leur pendule depuis bien longtemps.
Malheureusement, on s’aperçoit qu’en définitive elle n’est pas si éloignée, dans son « arrêt sur image » idéologique, de n’importe quel autre candidat de cette présidentielle. Quelle messe a-t-on rabâchée inlassablement, quelle ambition s’est-on unanimement promis de réaliser – les méthodes seules pouvant varier -, quels sommets de l’existence humaine s’est-on engagé à faire atteindre au plus grand nombre, sinon à TOUS (eh oui) : l’empoi, l’empoi, l’empoi ! La cause nationale ! L’indépassable rimedio a tutto.
Pas un traître mot n’aura été prononcé, pas le moindre début de débat n’aura été ouvert sur le thème du travail à l’ère de machines et de robots dont personne n’aura signalé la présence ni voulu réfléchi un instant à ce en quoi cette présence changeait un brin la donne, très éventuellement, allez savoir, et ce qu’elle aurait à nous dire de nos choix. Belle performance ! Vraiment, chapeau ! Seule la mauvaise langue et les non moins mauvaises manières signalent que nous ne sommes pas en 1920.
Alors on peut bien dauber sur Nathalie Arthaud et ses vieilles lunes. Celles qui ont été agitées par tous ses autres concurrents sont à peine moins dignes du XIXème siècle et c’est de nous voir si bêtes en ce miroir que nous rions.