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Quelques angles d'attaque contre les sociologues et Bourdieu

Envoyé par Loïk Anton 
Comme chacun sait ici, un des adversaires redoutables, car détenteur du pouvoir, est le Sociologue.
Celui-ci récuse la notion de Grand Remplacement, car il considère que le sens commun - ce que chacun voit dans sa rue, ou ressent - est formé de préjugés, de notions pré-scientifiques, de "sentiments" et autres fantasmes etc.
Il y a la fameuse "coupure épistémologique" : ce que dit l'homme de la rue ne vaut RIEN, il ne s'agit que d'opinion ; seule vaudrait une réflexion fondée sur la science, c'est à dire les statistiques, les procédures reproductives, etc. Le discours sur le Grand remplacement n'est que du vent pour une telle école sociologique, qui, répétons-le, détient le pouvoir.

Il s'agit donc d'abord de s'attaquer à cette école sociologique, de réhabiliter par exemple "le bon sens", le sens commun, et ce à partir d'arguments eux-mêmes validés par l'université. C'est le point d'Archimède pour contrecarrer le socle fondamental sur lequel s'appuie l'idéologie des Amis du Désastre.

Un des angles d'attaque est fourni par la pensée de Raymond Boudon. Celui-ci attaque sur son terrain - la rigueur - cette sociologie dominante ; il montre en gros que les raisons données par "les gens" sont les mêmes que les raisons données par les scientifiques ; que le prétendue "coupure épistémologique", faisant des savants les seuls habilités à dépasser l'opinion, est un mythe, et ainsi de suite...
Un autre angle d'attaque est Popper, en ce qu'il montre que les théories qui ne proposent pas de prédictions, mais consistent à aligner des constats triviaux, à "décrire" le monde avec des statistiques, sont vides. Or il semble qu'en général, les envolées des sociologues en vogue ne fournissent pas de prédictions, mais seulement des "explications" (ce qui, Popper le montre, n'a aucune valeur et renvoie ces sciences à des pseudo-sciences...).
Popper dirait qu'une théorie qui permet de prévoir précisément des événements est valable, même si elle n'utilise aucun formalisme, alors que les sociologues patentés impressionnent le badaud avec leurs statistiques pour dire des choses aussi inintéressantes que "les fils de bourgeois ont plus de chances d'obtenir du capital que les fils de prolétaires" ; "le capital culturel est un avantage" etc.
En montrant l'aspect de pseudo-science d'une telle "sociologie", on la renversera ; c'est je crois une des tâches essentielles, permettant par effet domino de casser l'idéologie entière des Amis du Désastre.
Méfiez-vous d'une chose : les sociologues (ceux de gauche) disent des sottises non parce que les statistiques seraient fausses et la parole du peuple vraie, mais tout simplement parce qu'ils biaisent les statistiques ou du moins qu'ils les interprètent de manière fautive.

Considérons par exemple un pont-aux-ânes de la sociologie : "il n'y a pas davantage d'étrangers en France qu'autrefois, en proportion". C'est vrai, statistiquement. Mais une autre proposition est vraie, statistiquement : "Il y a davantage d'habitants en France qui ont au moins un grand parent né à l'étranger qu'autrefois".
C'est que le sociologue méconnaît l'histoire et ses effets cumulatifs, eux-mêmes entraînant des effets de bascule lorsque certains seuils de saturation sont atteints quand n'intervient aucune dissolution, aucune purge des états sociaux antérieurs. Les cumuls de phases historiques, leur empilement dans une vie humaine -- quand une vie humaine, dans les sociétés traditionnelles, ou dans celles qui sont marquées par la tradition, ne se déroule à l'intérieur que d'une phase historique unique, en mordant parfois, comme dans la première moitié du XXe siècle en Europe, sur la phase suivante -- sont tels que la valeur de permanence relative d'une observation sociologique est dissoute, se trouble dans l'instant même où l'on en consigne le relevé du fait du parasitage que crée en elle la co-existence de strates historiques non effacées, caduques mais non révolues. La précipitation moderne de l'histoire, l'allongement de la durée de vie des hommes retirent à la sociologie sa valeur épistémologique. En 2012, quatre à cinq strates historiques, modes d'être, de gouverner sa vie et de la penser, coexistent dans un pays comme la France, ce que n'avait ni prévu ni laisser spéculer la sociologie de Durkheim. L'Europe de Durkheim était marquée, ou forgée par des révolutions dont l'ampleur et la permanence des effets ont été inégalées dans l'espace européen du dernier demi-siècle, chacune de ces révolutions venant purger cet espace de ses états antérieurs. L'Europe, depuis cinquante ans, n'a pas été refaites et la méthode sociologique s'y noie comme dans un marais rendu putride et trop complexe par défaut d'une bonne vidange.

La notion de "purge", inaugurée par les premières révolutions modernes en Occident, servait à merveille les finalités de la sociologie. N'étant plus à l'ordre du jour, la sociologie ne lit plus rien, ne comprend plus rien à un monde surchargé de lui-même, qui prend tout, tout le temps de toute l'humanité et ne rejette rien, ne distingue plus rien et dont l'âme est enfouie dans le fond vaseux et inerte de ses eaux mortes.
La sociologie et les statistiques peuvent faire de grandes choses quand elles restent de simples techniques et ne cherchent pas à faire ce qu'elles n'ont pas à faire.

Par exemple, les découvertes de Kaplan et de Meier qui conduisirent à leur fameux "estimateur" sur les séries incomplètes révolutionnèrent les essais cliniques. Il est vrai que ni Kaplan ni Meier n'expliquaient le monde, ils faisaient leur métier, et fort bien.
Il n'empêche, une notion comme la "coupure épistémologique" dessine bien deux humanités, celle des sachants et celle des ignares... Il est paradoxal que toute une intelligentsia de gauche adhère à cette bipartition, qui semble constitutivement inégalitaire.
Cette coupure n'est pas forcément dérangeante pour une science comme la physique, mais elle pose de sérieux problèmes en "sciences" humaines, étant donné qu'elle conduit à considérer que l'individu lambda n'est pas apte à parler de ce qui le concerne, de sa vie, de ses motivations, de sa rue, de ses désirs... Il est dé-saisi de lui-même. Seul le sociologue peut vous dire ce que vous avez devant les yeux.
La fameuse incapacité à voir ce que l'on voit, que Renaud Camus dénonce, découle alors de façon nécessaire de cette sociologie. (Ou plutôt : le sociologue l'attribue par définition à tout non-sociologue.)
Les statistiques ne sont pas du domaine des sciences humaines, c'est leur interprétation qui l'est.
Utilisateur anonyme
18 avril 2012, 15:24   Re : Quelques angles d'attaque contre les sociologues et Bourdieu
Je suis en plein cours de sociologie sur le thème : Les inégalités scolaires...
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