Je me permets d'intervenir, et ce pour la première fois, sur ce sujet qu’est l’Égypte, que je connais bien (mon épouse est copte). Je reviens en outre d'un nouveau séjour d'un mois, le premier depuis le renversement du régime de Moubarak, dans ce beau pays, ou du moins ce qu'il en reste, tant l'islam de fait, c'est-à-dire l'agressif, le décervelant, l'hostile à tout, sera parvenu à en défigurer tous les traits. Ce que nous y avons vu, mon épouse et moi, nous a bien évidemment anéantis. La saleté au Caire, qui n'est pas chose nouvelle, s'est terriblement aggravée, en particulier place Tahrir, véritable antre de la folie où s'agglutinent des barbus fiévreux (ce sont eux qui contrôlent les lieux), quasi en transe et dont plus personne ou presque ne parvient à saisir le sens, s'il en est un, des revendications.
Si j’insiste d’emblée sur la saleté et ses corolaires barbares - enlaidissement de l’espace et des corps -, c’est parce que, dans le cas de l’Égypte, elle est l’ultime offense que pouvait réserver l’islamisation à une telle civilisation, raffinée à l’extrême, obsédée par la santé et le rayonnement. Il y a vraiment une intention vengeresse au cœur du processus d’islamisation, une volonté de recouvrir de poussière et de sueur tout ce qui brille, aère l’esprit et remplit le cœur d’émotions.
Alors bien sûr que les Égyptiennes, les pauvres, toujours plus grosses et couvertes, continuent de payer au prix fort l’involution des mœurs musulmanes…
L’excision fait des ravages en Égypte, cette pratique, relativisée comme il se doit dans nos universités, étant finalement l’expression du commandement imposé à toutes les femmes en terre d’islam : Tu ne désireras point.
Un mot sur Mona Eltahawy : elle fait partie des résistants de l’extérieur (elle vit à New York où j’ai moi-même habité et travaillé pendant 10 ans), qui ont l’art de ménager la chèvre et le chou : tantôt elle fait mine de croire en un islam moderne et éclairé, tantôt, reprise de volée par le réel, elle reconnaît en creux l’absurdité de cet espoir.