Dans certains pays, probablement dans une très grande minorité des pays du monde, l'achat de biens fonciers n'est pas autorisé aux étrangers, comme c'est le cas en Chine, en Thailande, au Cambodge; dans ces deux derniers pays, un étranger est autorisé à acheter un bien immobilier
à condition que ce bien ne touche pas le sol. Vous voulez acheter un appartement au Cambodge ? Bien sûr vous le pouvez,
à condition qu'il ne soit pas situé en rez-de-chaussée.
En France, on ouvre le territoire à la terre entière, à tout être humain porteur d'un compte en banque, qui peut l'acquérir comme il le souhaite. Le droit du sol est aussi
un droit au sol français pour tous et n'importe qui prêt à payer un tant soit peu. Un village du Limousin est mis en vente, une pièce du territoire national, minuscule certes, mais que l'on aurait pu croire inaliénable va être acquise par des Coréens, peut-être des Qataris, si on a de la chance ! Les acquéreurs se soumettront aux lois de la République, certes, quant aux Français qui s'étaient crus chez eux dans l'espace national, qui s'étaient naïvement figurés qu'une parcelle du territoire n'intéressant aucun acquéreur français pouvait se reposer dans sa friche, accueillir les oiseaux et les lapins, ils n'auront qu'à aller se pendre ailleurs, partir négocier leur existence dans des pays qui ne les autorisent pas à se porter acquéreur de leur sol, qui ne les autorisent à rien de ce que la France autorise aux ressortissants de ces pays. Les Français qui ne peuvent se porter acquéreurs de leur sol national n'ont qu'à vivre hors-sol et basta ! Tel est le message de "l'intérêt économique local" dans la France d'après, dans l'économie d'après. Le pays est à vendre. Les Qataris sont sur l'affaire. Les cireurs de babouches peuvent se réveiller de leur sieste napolitaine en plein Limousin: ils vont avoir du turf, ça va être la fête à "l'économie locale" ! Chic alors! et vive la France ! Allah Akhar Y'a bon dinar !
I C I, dans le Figaro.fr d'aujourd'hui