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Révo. Cul.: rétablir le réalisme socialiste dans ses droits

Envoyé par Francis Marche 
Ca commence, c'est parti, nous y sommes; le retour du héros social positif est annoncé:

L'Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) lance le 1er prix du roman social, qui sera décerné le 20 juin parmi sept ouvrages, pour récompenser "le regard le plus authentique et le plus juste sur la société actuelle".

La suite est I C I (non ce n'est pas le Quotidien du Peuple du 10 mai 1971 mais le Figaro en ligne d'aujourd'hui)

Il est temps que le budget de la culture retrouve enfin sa seule vrai fonction avouable en régime du Bien socialiste: l'édification des masses !

A quand le prochain concours de sculptures pour remplacer le lion de Denfert-Rochereau par "la Statue/le Statut du Sans-Papier" ?

Admirez mes amis, comme il nous était dit jadis dans les manuels qu'il fallait admirer Bossuet, le retour en grâce et en grandeur de ce regard le plus juste, de cet épithète juste, qui fleure bon sa militance des années 70 (quand les idées et les valeurs étaient filtrées en "justes" et en "fausses" par les apparatchiks de l'ultra-gauche) en plein premier quart du 21e siècle...
Le prix du roman social ou prix Staline...
Le roman, le cinéma, le théâtre, rien n'a changé au fond.

Ce qui est absurde, c'est de décider à l'avance, le contraire de l'art.
Un prix social, en juin ? Septembre absolu, dont j'ai lu les premières pages, a ses chances.

« Le jury est coprésidé par Claude Alphandéry, président d'honneur du Laboratoire de l'Economie Sociale et Solidaire, et Martin Hirsch, président de l'Agence du Service Civique. Ses membres comptent parmi eux le directeur général de l'Afpa Philippe Caïla et des écrivains. »
Un roman est social, selon Martin Hirsch, lorsque l'un des personnages y nomme son fils Mohammed.
"Un homme jetable" d'Aude Walker

Une convergence avec un récent discours ?
Et si j'essayais de raconter l'histoire du jeune Fahim Alam, champion d'échecs des moins de douze ans, menacé d'expulsion et finalement sauvé par une grande mobilisation médiatique, vous pensez que j'aurais mes chances ? Il s'agirait de montrer en quoi le renvoi des clandestins est une chose ignoble et absurde, puisqu'en tout enfant d'immigré sommeille peut-être un génie dont les oeuvres serviront la grandeur de la France. La régularisation des sans-papiers comme principe de précaution.
C'est ça, le droit n'est qu'une manie et le moment venu on se paye un champion d'échecs ou des nageuses roumaines à seule fin de rafler quelques médailles. La Presse a bonne conscience et les affaires continuent. Attendez le prochain gouvernement, vous allez vous marrer.
Olivier, je vous prédis un Goncourt ! Allez-y ! On pourrait peut-être co-signer ? Je ne cracherais pas sur un prix littéraire, pour me renflouer...
J'ai peur, Cher Bruno, de ne pas trouver l'inspiration militante nécessaire à la construction d'un tel récit, et de ne jamais mériter une critique comme celle-ci : « Une intrigue passionnante qui soulève la problématique délicate des clandestins et invite à poser de nouvelles questions de société. Un livre qui interroge en nous le citoyen, sur son action et son positionnement » (lu sur le site du "roman social").

Pour revenir au jeune champion d'échecs, il est amusant en effet de constater que, dans un tel cas, tout le monde prône l'"immigration choisie", même ceux qui la considèrent en temps normal comme une idée monstrueuse. Il est implicite que l'enfant bangladais doit rester parce qu'il est plus doué que ses petits camarades, parce que son talent honore et enrichit la France. Cette régularisation "au mérite" (c'est-à-dire, selon les performances) n'est-elle pas "nauséabonde" ?
Cher Olivier Lequeux, vous avez un message privé.
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