Petit événement et réflexion banale

Tout à l'heure, de la fenêtre du bus qui passe le pont Caulaincourt, les passagers voient cinq ou six jeunes en train de malmener plus ou moins une jeune fille. Ils la menacent du poing. On voit s'éloigner d'un grand pas un autre jeune, une main sur le visage. Ambiance électrique sur ce pont touristique.

Mais le plus intéressant ce sont les paroles entendues dans le bus ; deux jeunes femmes qui parlaient cinéma et prochains tournages : "Ah les hommes sont devenus des lopettes... Ils voient trois garçons en train de maltraiter une fille et pas un homme pour réagir !" (On se demande où est le féminisme, mais c'est un autre débat...).

Cette parole mille fois entendue - en gros, à chaque agression dans un métro ou un bus - laisse perplexe. D'un côté on prétend qu'il faut un Etat de droit, et de l'autre on demande aux citoyens de "réagir".

Je crois qu'en cas d'agression, à 2cm devant soi, le mieux est de ne surtout pas réagir. Même de sourire béatement., de siffloter. C'est l'Etat qui dispose de la violence légitime, et non les citoyens ; car les même filles qui se plaignent de la non réaction des "hommes", seront les premières à condamner les milices populaires.

Pourtant, cher Loïk, dans une démocratie véritable, les citoyens sont en armes.

Citation
Jean-Michel Leroy
Pourtant, cher Loïk, dans une démocratie véritable, les citoyens sont en armes.

Oui et seuls les esclaves sont désarmés. Mais ne sommes-nous pas...

Paradoxe de notre société actuelle : seuls les citoyens honnêtes sont désarmés.

Et n'importe quel néo-Spartiate peut jouer à la chasse aux Hilotes.

"Cette haine des Spartiates pour leurs Hilotes vient en fait d'une peur réciproque : les Spartiates, en petit nombre par rapport à leur population servile, craignent que les hilotes ne cherchent à les détruire, c'est pour cela qu'ils les maltraitent".

D'où vient cette phrase, cher Brunetto ?

Citation
Loik A.
Je crois qu'en cas d'agression, à 2cm devant soi, le mieux est de ne surtout pas réagir.

Réagir ou pas, ce n'est pas aussi simple que pile ou face...

Raison profonde: l'état a le monopole de la violence
Raison pratique: je risque un cocard (ou pire, si j'essaye de faire le justicier avec un coupe-ongle, un parapluie, une lacrymo)

Je crains que, dans le feu de l'action, la deuxième obscurcisse la mise en oeuvre de la première.

Raison pratique II: les textes de loi sont délibérément écrits pour desservir celui qui ose une escalade. Utiliser un savoir faire de karaté, à mains nues, est une circonstance aggravante.

Raison pratique III: les jeunes à capuche rejouent plusieurs fois par jour dans leur tête des scénarios d'agression, de revanche et d'intimidation, n'ont rien à perdre et baignent en permanence dans la violence. Le français de souche moyen est tout aussi incapable de rentrer dans un rapport de force progressif que de: sauter un portique comme une gazelle, mendier comme un chien, fuir la police comme le fennec.

Si on a un réel savoir-faire de karaté assuré, on est capable de désamorcer une situation dangereuse (face à un seul individu, bien sûr).

"Ah les hommes sont devenus des lopettes... Ils voient trois garçons en train de maltraiter une fille et pas un homme pour réagir !"


Les mêmes qui condamneraient vertement tout mot ou geste "viril" émanant d'un "homme blanc" (du seul "homme blanc" faut-il le préciser...).


F. Parker Yockey, dans Imperium, avait énoncé une loi qu'il appelait la "loi de constance du pouvoir". Il estimait qu'au sein d'un ensemble social, d'une nation, d'une civilisation, la quantité de pouvoir, de puissance, d'énergie, restait en fin de compte pratiquement constante pour une population donnée. C'est à dire que toute quantité d'énergie virile (par exemple) perdue pour les uns devra se retrouver automatiquement portée au crédit d'un autre individu, ou d'un autre groupe d'individus.

Cette loi semble se vérifier jours après jours sur notre territoire, dans ses grandes lignes du moins. Ce qui fait la faiblesse des uns fait la force des autres. Le déclin des cultures "faibles", "de souche", vieillissantes, ne fait qu'accélérer la montée des cultures "fortes", non "de souche".

Je dois dire que le terme de "lopettes" m'a choqué, il me semble du registre sexiste voire homophobe... cela dit avec une telle spontanéité par de présumées étudiantes en cinéma. Fallait-il leur faire remarquer qu'elles pouvaient tomber sous le coup d'une plainte pour injure homophobe ? Quel est le statut du terme "lopettes" ?
Sinon, comment F. Parker Yockey pouvait-il "mesurer" le degré de puissance disponible ? Je vois mal des critères pour une telle "mesure"...