Cher Loik A,
Au début des années 2000, un certain nombre d'intellectuels, certes juifs, parmi lesquels Jacques Tarnero, Yves-Charles Zarka, Raphaël Draï et Shmuel Trigano, avait dénoncé le silence des médias et des autorités politiques face à la multiplication des actes antisémites. Jacques Tarnero avait mis en lumière le rôle de France 2 dans la multiplication de ces actes. La chaîne avait, en effet, diffusé en boucle les images de la mort de Mohamed Al Durah et les avaient offertes aux chaînes du monde entier pour, disait alors son président, "ne pas gagner d'argent en exploitant la mort d'un enfant". Charles Enderlin s'en était tenu à la version palestinienne des faits et avait refusé de confier ses "rushes" à la justice israélienne, "rushes" tournés par Talal Abou Rahmeh, fils d'un Palestinien considéré à Gaza et en Cisjordanie comme un héros de la guerre de 1948. Tout cela avait contribué à criminaliser Israël, et partant les juifs. Depuis lors, malgré de brèves accalmies, les agressions antisémites en France n'ont plus cessé. En maintes occasions, on s'est déchaîné contre "la France moisie", mais jamais on a voulu admettre que ces violences-là étaient la conséquence d'une présentation déformée du conflit israélo-palestinien et d'une certaine forme d'antisémitisme culturel d'origine arabe. Pourtant, Majid Cherfi, chanteur du groupe Zebda, souvent présenté comme un modèle de tolérance et d'intégration, a avoué dans une interview au
Nouvel observateur que, lorsqu'il était enfant, dans sa famille, comme dans beaucoup d'autres de la même origine, on n' aimait pas les juifs. On a, depuis lors, publié et réédité
Les Territoires perdus de la République. Un rapport de l'Education nationale a souligné l'augmentation considérable du nombre de propos antisémites au sein des établissements scolaires. Tout cela est resté lettre morte.
Ni les médias ni les hommes politiques ne veulent penser ces événements globalement parce qu'il préférent un mensonge rassurant à une effrayante vérité.