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Grande-Bretagne : l'autre 68

Envoyé par Michel Le Floch 
Il y a cent ans naissait Enoch Powell :



Utilisateur anonyme
20 juin 2012, 16:33   Re : Grande-Bretagne : l'autre 68
Merci, cher Petit-Détour, pour cet intéressant morceau.
Je vous en prie. Il semble que ce documentaire, qui a été réalisé en 2008 pour commémorer le discours de Powell, ait été diffusé sur la BBC. Malgré le politiquement correct qui règne en Angleterre, il reste donc quelques enclaves libres. En France, la diffusion d'un tel documentaire sur une chaîne publique serait impossible. Il faut dire aussi que la droite n'a pas engendré d'Enoch Powell.
C'est du sur-réchauffé car le texte de cet extraordinaire discours de E. Powell est devenu un classique dans les milieux nationalistes.

Etonnant de voir à quel point il avait vu juste.
Ce documentaire met en relief une réalité qui dépasse le débat politique français le plus récent: le désastre britannique est commun au désastre français qui est commun au désastre allemand, lui-même commun au désastre que connaissent l'Italie, la Belgique, la Suède, le Danemark et dans une certaine mesure la Suisse. L'union européenne est à venir, la naissance de son unité est inscrite en négatif dans ce phénomène pan-continental que les gouvernements nationaux et la Commission européenne s'appliquent et s'emploient à nier ou à minimiser. La voie nationale, celle que proclamaient ou revendiquaient Powell et ses soutiens, ou que revendique encore le FN en France sans le moindre écho notable (deux élus à l'Assemblée nationale, à savoir l'héritière d'un clan inamovible et un hurluberlu en campagne d'auto-promotion permanente pas même membre du parti qui l'a investi), est absolument caduque, sans avenir aucun. Cette voie nationale compte une ère historique de retard par rapport au réveil pan-continental qui devra s'opérer en réaction à un désastre et une agression eux-mêmes uniformément pan-continentaux et transnationaux. L'adversaire des peuples européens ne connaît pas de frontières et face à lui les nations qui se cabrent comme nations sont désormais impuissantes. Powell est dépassé, le FN est dépassé et il reste à apporter à l'adversaire qui s'organise et précise sa stratégie pan-continentale une réponse à sa mesure, aussi défrontiérisée et à ambition aussi universelle et globale que les formes et les armes que se donne cette agression.
Citation
La voie nationale, celle que proclamaient ou revendiquaient Powell et ses soutiens, ou que revendique encore le FN en France sans le moindre écho notable (deux élus à l'Assemblée nationale, à savoir l'héritière d'un clan inamovible et un hurluberlu en campagne d'auto-promotion permanente pas même membre du parti qui l'a investi), est absolument caduque, sans avenir aucun.

Avec presque 50 % d'abstentions aux législatives on ne peut que constater le désenchantement total du peuple francais et sa conviction intime que le parlement ne le représente pas. Quant à la famille Le Pen vous tenez là un discours que j'entends de manière récurrente depuis 40 ans. L'hurluberlu et sa fille sont toujours là.

Citation
Cette voie nationale compte une ère historique de retard par rapport au réveil pan-continental qui devra s'opérer en réaction à un désastre et une agression eux-mêmes uniformément pan-continentaux et transnationaux.

Vous avez vu ce qui s'est passé avec l'Union soviétique quand elle s'est éffondrée cher Francis. Chacun a repris ses billes et les provinces ont déclaré leur indépendance.

Dans l'UE ca craque de tous côtés et on verra un des quatre matins le même phénomène se produire. On n'arrive même pas à se mettre d'accord sur le plus petit problème sans avoir recours à l'OTAN et à nos amis états-Uniens et vous voulez une solution pan-continentale !
Celui que je désignai comme "l'hurluberlu" n'est pas Jean-Marie Le Pen, cher Rogemi, lequel n'a pas été élu à l'assemblée nationale, que je sache, mais Me Collard.

La solution pan-continentale que j'évoque n'est nulle part et d'aucune manière esquissée dans les institutions européennes actuelles. L'Europe, comme à peu près toute entité politique nouvelle, ne pourra se construire que contre ce qui la menace directement.
Citation
Celui que je désignai comme "l'hurluberlu" n'est pas Jean-Marie Le Pen, cher Rogemi, lequel n'a pas été élu à l'assemblée nationale, que je sache, mais Me Collard.

Là vous avez raison Collard est un vrai pied nicklé. C'est lui qui avait défendu la soi-disante fille d'Yves Montand et qui avait obtenu l'exhumation de sa dépouille en novembre 1997. Résultat négatif.
"L'Europe, comme à peu près toute entité politique nouvelle, ne pourra se construire que contre ce qui la menace directement."
Je le crois aussi et ce serait une belle revanche sous forme d' ironie de l'histoire : le rejet de l'islam que les européistes ont encouragé et vanté au point que beaucoup d'entre eux veulent y voir un ferment décisif de notre civilisation, servant de ciment identitaire aux Européens et à l'Europe.
Utilisateur anonyme
23 juin 2012, 13:21   Re : Grande-Bretagne : l'autre 68
"La voie nationale, celle que proclamaient ou revendiquaient Powell et ses soutiens, ou que revendique encore le FN en France sans le moindre écho notable (deux élus à l'Assemblée nationale, à savoir l'héritière d'un clan inamovible et un hurluberlu en campagne d'auto-promotion permanente pas même membre du parti qui l'a investi), est absolument caduque, sans avenir aucun".

Certes, mais pour l'instant l'Etat-nation reste encore à bien des égards un cadre privilégié d'identification et d'appartenance symbolique, et il faut en tenir compte, cher M. Marche, même si dans les faits il semble se disloquer un peu partout : trop grand pour régler les petits problèmes, trop petit pour régler les grands. Malgré tout, il n'est pas impossible que les patries charnelles en arrivent à reprendre le dessus, du fait même de la menace communautariste et de la mondialisation des problèmes. Mon sentiment, et là je vous rejoins, est que nous nous dirigeons vers un monde multipolaire dont les acteurs essentiels seront de grandes zones continentales, qui constituent aujourd'hui le niveau de maîtrise de situations le plus adapté aux circonstances. De telles zones ne pourront se construire que selon le principe impérial de l'"unité dans la diversité", si cher à Denis de Rougemont.
23 juin 2012, 23:50   Les parties charnelles
La chair est faible, elle succombe toujours, mais rarement comme le voudrait l'idiome. En fait, on le voit partout, la chair, la "patrie/partie charnelle" succombe à l'esprit. Cratyle perd inexorablement nous disait Renaud Camus. Il perd tous ses combats en donnant la victoire à l'esprit, à l'universel, à l'aspiration et à la séduction universelle. L'esprit, avec l'Islam, dans ses avatars modernes, l'emporte sur la chair patrimoniale. L'heure n'est pas à une victoire des patries. Si une force doit vaincre la poussée de ce qui se donne pour esprit, cette force doit lui renvoyer le miroir en un combat spiriturel où l'esprit nôtre écrasera l'esprit leur.

L'ennemi garde l'initiative, nous pouvons certes le combattre par la patrie et par ce truchement ne point périr tout à fait, ne point disparaître entièrement, mais cependant sans pouvoir jamais le vaincre ni en venir à bout. La patrie n'aboutit qu'à la patrie, elle finit où elle commence. Nous ne pouvons vaincre cet adversaire qui piétine toute patrie dans son principe que par l'esprit et le glaive bien sûr -- les armées, en Egypte aujourd'hui, en Turquie hier, semblent ne rien vouloir céder aux Frères qui restent sans armées véritables, qui sont encore aujourd'hui de grands désarmés, de "purs esprits", dans l'ensemble du monde que vise leur volonté de conquête.

L'Islam moderne est un grand impuissant militaire -- les armées ne le suivent pas. Partout, les Frères trouvent sur le chemin de leur ambition les militaires, qu'ils doivent affronter à mains nus partout où l'Occident ne les arme point.

La patrie nouvelle d'Occident, celle qui se mettrait en marche et en constitution, qui ne s'arrêterait point où elle commence, qui ne mourrait point dès l'affirmation de soi, reste à naître dans cette électricité -- l'éclair qui traverse aujourd'hui les patries arrêtées, les nie et les foudroie, pourrait servir à ce réveil et à ce renouveau. A vrai dire, s'il ne le peut point, rien ne le peut.
Utilisateur anonyme
24 juin 2012, 00:31   Re : Les parties charnelles
M. Marche vous nous donnez un remarquable exemple de la fécondation de la vie la plus concrète, la vie quotidienne, «terre à terre» et politique, par les grandes rêveries de l'imaginaire... Merci.
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