[
www.lemonde.fr]
On a parfois relevé ce trait, à l'In-nocence: le migrant clandestin ("sans-papiers"), célébré comme un athlète et récompensé par un titre de séjour-trophée lorsqu'il est parvenu dans une capitale européenne où il sera accueilli par des belles âmes émues de son exploit, cette geste et cette figure faisant ainsi du trafic d'êtres humains une espèce de "jeu de cirque" dont l'arène serait tout un continent.
La triste histoire de cette athlète somalienne semble décidément vouloir donner chair cette image.
Deux remarques:
1. On lit dans les commentaires des lecteurs de cet article du Monde des choses plus folles les unes que les autres -- le "mur de Schengen" aurait ainsi
tué plus que le Mur de Berlin!... Nous devrions rétorquer à ces délires que c'est précisément ce jeu de cirque qui tue, ce système de la "récompense due à l'athlète, au navigateur héroïque" qui provoque des morts en masse dans ce passage clandestin par la Méditerranée à bord de "charrettes flottantes"; que les bons samaritains, y compris ceux qui, détenant les rênes du pouvoir en Europe, prônent la régularisation des "sans-papiers" et qui invitent et appellent ainsi silencieusement ces malheureux à risquer leur vie en échange de leurs bienfaits,
sont les tueurs !
2. Rien, bien évidemment, n'est évoqué des circonstances de la mort de cette jeune femme, aucune interrogation de cet ordre n'est jamais formulée par les journalistes français d'abord et avant tout préoccupés de morale et d'émotion, et bien entendu de sainte colère contre l'Occident. Comment sa disparition est-elle survenue ? En clair : des hommes l'auraient-elle poussée par-dessus bord comme l'on croit savoir que cela se pratique lorsqu'il s'agit d'alléger l'embarcation et de hâter l'arrivée à Lampedusa ? Comptez sur les journalistes du Monde pour enquêter sur la question et attendez longtemps. Les assassins
ne sauraient en aucun cas être de ses compatriotes ou correligionnaires (chez lesquels se recrutent les pires pirates hauturiers modernes) mais forcément "les bâtisseurs du Mur de Shengen", coupables, forcément coupables...