La campagne d'Hugo Chavez au Vénézuela

L'article vers lequel renvoie ce lien, publié sur le blog de Paulo A. Paranagua, journaliste du Monde qui s'occupe de l'Amérique latine, est très intéressant. Non certes pour ce qu'il nous apprend sur la campagne électorale vénézuélienne — dont il n'est, en somme, que fort peu question — mais plutôt, comme d'habitude, pour ce qu'il nous apprend du Monde, du journalisme et de la décadence des deux.

D'abord, cette phrase : « La disqualification est une ressource commode pour ceux qui refusent la contradiction et le dialogue. »
Elle est digne d'un petit blogueur “antifa”, c'est une généralité sans intérêt.

Ensuite, ce paragraphe : « Chavez se présente lui-même comme « candidat de la patrie ». Il a donc désigné son opposant comme le « candidat de l’anti-patrie ». C’est un classique du répertoire nationaliste : ainsi, « l’anti-France » désignait pêle-mêle les juifs, les maçons, les communistes... »
Pourquoi est-il question de la France dans cet article ? Cette mention n'est pas qu'une simple illustration ; est une piqure de rappel : la France est nationaliste, sachez-le !

Cette autre phrase, un peu plus bas : « Une autre limite est franchie lorsque Chavez traite Capriles de « porc ». La bestialisation et la déshumanisation de l’ennemi sont courantes dans la rhétorique des nationalismes. »
Quid d'une insulte comme « vipère lubrique » ? Fait-elle partie de la rhétorique des nationalismes ?

Ensuite : « Le signe du dollar incrusté dans le nom en renforce la connotation antisémite. »
Cela veut-il dire que tous les billets de banques américains sont antisémites ? Non, plus sérieusement, c'est vraiment tiré par les cheveux, là !

Dans la suite de l'article, le “journaliste” cite des twittos (les utilisateurs de Twitter — quelles sources intéressantes !) et évoque le négationnisme et les Protocoles des Sages de Sion, un peu n'importe comment, l'essentiel étant de bien faire passer le message : Chavez = antisémite.

Certains commentateurs du Monde ne s'y trompent pas et voient bien la piètre qualité de cet article. En effet, ce n'est pas brillant !

L'article n'est sans doute pas très bien écrit mais il me semble que l'auteur a raison sur le fond. On aurait aimé un vrai article dans le journal sur la question.

En effet, cher Marcel Meyer. Je ne discute pas ici le fond de la question, mais son traitement...