Nos émotions collectives sont-elles sincères ?

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La pudeur n’est plus de rigueur, Vous pensez à quoi ?

l’heure est au grand déballage émotionnel. Les yeux rivés sur nos écrans, nous explosons de joie ou pleurons tous à l’unisson. Ces émotions sont-elles vraiment les nôtres ? Pouvons-nous nous fier à ce que nous ressentons ? Pas si sûr…

" Le 25 juin 2009, la nouvelle éclate : Michael Jackson est mort. Elle est aussitôt diffusée par tous les médias, nourrit les blogs ; les sites d’actualité nous tiennent au courant minute par minute des compléments d’information, les internautes s’épanchent dans les forums. En quelques minutes, près de six milliards d’individus sont submergés par une vague mondiale de tristesse, un tsunami psychologique. « J’ai résisté, résisté, confie Clara, 37 ans. J’avais honte de verser des larmes pour un chanteur que je n’appréciais pas particulièrement et sur qui planaient des accusations de pédophilie. Mais quand la petite Paris est apparue à la télé, évoquant son père “formidable”, j’ai craqué. » Dans la rue, au bureau, entre amis, tout le monde a été contaminé. « Même moi, avoue Gérald, 51 ans. Parce que ce type est né en 1958, comme moi. Il avait mon âge et il est mort : le choc ! » Sont-elles sincères, ces émotions que nous n’éprouverions sans doute pas sans télé ni ordinateur ? En réalité, c’est toujours sur nous que nous pleurons, pour nous que nous espérons, que nous sommes fous de joie, lors de ces rassemblements émotionnels planétaires. Ils nous ramènent à notre histoire, à nos désirs conscients et inconscients, à nos plus chères attentes. C’est bien parce que Barack Obama rouvrait en chacun de nous les portes de l’espoir – « Yes we can » – que, le 4 novembre 2008, lorsqu’il a été élu à la présidence américaine, autant de gens se sont rassemblés pour danser, chanter, pleurer de joie."

» Ces émotions sont-elles vraiment les nôtres ?

Question qui a une drôle d'allure : à supposer que vous ressentiez quelque chose, comment ce sentiment pourrait n'être pas "vôtre" ?
La marque de la "propriété" d'une émotion est bien de l'éprouver, non ? ou y a-t-il autre chose ?
Considérez par exemple tel homme qui se fait une haute idée de lui-même, et se répute très courageux ; lors d'une circonstance particulière il ressentira une grande peur, jusqu'à en être paralysé : diriez-vous alors que son sentiment soit insincère ?

Il s'agit bien d'émotions collectives et d'impudeurs, c'est pourtant évident :
Les émotions de masse et d'impudeur qui caratérisent ces mouvements religieux, alors que la foi comme le sexe devraient rester intime !
cette question est posée par un Psy .

Évident, évident, comme vous y allez, cher Dardanus : connaissez-vous des collectifs, c'est à dire des ensembles d'hommes en tant qu'ensemble, qui ressentent des émotions ?
Ce que je veux dire, c'est que pour éprouver quoi que ce soit, il faut en principe être un organisme vivant doté d'un système nerveux baignant dans un certain milieu chimique, autrement dit un individu : cela veut dire que toute émotion est privée, les émotions ne se baladant pas telles quelles dans la nature, en disponibilité et en attente d'un corps collectif qui s'en emparerait.
E si toute émotion doit d'abord être ressentie par quelqu'un en particulier pour être, nous en revenons à la question précédemment posée : quel sens peut bien avoir une phrase du type : "Ce que vous ressentez n'est pas vôtre, est donc insincère".
Bref, je défends l'idée que tout ce que ressentez, seul dans votre baignoire ou au cours d'un happening collectif international, est dans la même mesure à vous, puisque vous l'éprouvez.

Je ne dis pas qu'un tel sens soit nécessairement introuvable, mais il faut l'aller chercher, psy ou pas...

Citation
Alain Eytan
Évident, évident, comme vous y allez, cher Dardanus : connaissez-vous des collectifs, c'est à dire des ensembles d'hommes en tant qu'ensemble, qui ressentent des émotions ?
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Oui des collectifs en somme des communautés : de croyants de musiciens de politiques de sportifs de Soubirou ou de Mohamed .....
Donc des émotions multipliés par X fois pouvant aller jusqu'au délir ou extase type derviche tourneur
NON les émotions collectives ne sont pas miennes en tant "qu'organisme vivant doté d'un système nerveux baignant ma baignoire " Non mes émotions sont intimes, et il est bien rare de pouvoir les partager totalement .
Ce même psy vat ouvrir le 6 novembre une journée sur radio classique consacrée aux émotions en musique, thème que je développe sur une radio locale depuis 2 mois ( pour en finir avec le pouvoir d'Orfé ) de l'Orféo, en exliquant que la musique est impropre à décrir quoi que ce soit "et surtout pas une truite ou une saison " mais une infinité de sentiments !

Cher Dardanus, j'éprouve de la sympathie pour les derviches tourneurs, en ceci qu'ils sont réputés pouvoir susciter certaines émotions d'une façon qui m'est, jusque là, demeurée inaccessible : bien qu'il m'arrive, plus souvent qu'à mon tour, de tourner en rond, je n'en ai jamais éprouvé aucune illumination.

Quant à la nature des "émotions collectives", je reste sur mes positions : dès lors que vous ressentez quelque chose, c'est à vous, cela vous appartient, et je ne vois pas très bien comment le type de rapports possessifs que vous pouvez entretenir avec telles ou telles de vos émotions pourrait varier, tout au moins si vous continuez d'être normalement "conscient" de votre état.

Enfin, concernant la musique, ça dépend : le début du quatuor de Lutoslaswki, pour faire chic, me rappelle irresistiblement un moustique emmerdeur, j'ai d'ailleurs coutume de le mettre en hiver, pour me réchauffer un peu en souvenir des saisons chaudes ; quand j'entends les premières notes du Combattimento... et que le Tancrediiiiii !!!!! retentit dans mon salon, je me mets aussi sec au garde-à-vous, et c'est à un Horse Guard que je pense, je pourrais multiplier les exemples... Sincèrement, la question de la synesthésie visuo-auditive est loin de pouvoir être tranchée si facilement. Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait y avoir un Parti pris des choses musical...

Cher Alain Eytan ,
Cà, je l'avait un peu oublié ces jours ci je suis sur l'orféo, et puis les moustiques je ne l'ai entends plus guére, au moins Lutoslaswki ne bidouille pas les générateurs de son mais pour la plupart ce sont des génés de mélodies qui leurs manquent . A cet égard Varése en restant dans l'instrumental arrive lui à reproduire de l'électronique !!! et Vangelis encore de la musique .

mais j'aurai bien voulu quelques ligne sur l'impudeur collective.