Des bribes de réel se faufilent parfois dans le Spectacle édulcoré. Les "reportages d'investigation" de l'émission
Enquête d'action, diffusée deux ou trois fois par semaine sur W9, font partie de ces percées involontaires de la vérité crue et cruelle (malgré leur caractère fondamentalement putassier). En regardant hier soir un reportage saisissant sur l'insécurité dans les transports franciliens, dans le métro notamment, je me suis demandé comment "ils" pouvaient laisser passer ça -- ils, je veux dire les Censeurs professionnels de la Pensée bonne. On y voyait à chaque image se révéler un principe évident, pourtant récusé de toutes parts dans les médias : neuf délinquants sur dix sont issus de l'immigration afro-maghrébine. Ou bien, si ce n'est pas du tout le cas, les reporters sont vraiment très mal intentionnés, ou malchanceux, ou guidés par des policiers eux-mêmes mal intentionnés ou malchanceux. Il semble que ce type de reportage bénéficie d'une audience assez remarquable ; ce qui signifie que des millions de Français, chaque semaine, assistent impuissants au spectacle de leur propre viol par des agresseurs remplis de haine et de mépris pour ce qu'ils sont, capables de les humilier ou de les frapper sans scrupule sur un quai de métro, pour un téléphone portable ou simplement pour rire. Les images sont pénibles : un homme s'approche d'une dame par derrière, tandis qu'elle est penchée sur son sac, et se colle violemment à elle en simulant une sodomie ; deux jeunes s'en prennent à un homme paisible en costume, l'un deux le soulève tranquillement par les jambes et l'emporte, sans doute pour le dépouiller dans un coin plus discret -- l'homme ne réagit même pas, et se laisse porter dans cette situation grotesque devant une foule indifférente -- ; trois jeunes "bolosses" se font ruer de coups pendant de longues minutes par une véritable meute déchaînée à la descente d'une rame ; une jeune femme se fait rudement gifler, etc. Les jeunes à capuche, lorsqu'ils sont arrêtés et interrogés par la police, jouent les petits caïds irrespectueux et montrent une absence totale de remords. L'impuissance de la police et de la justice face à cette violence inadmissible est flagrante ; l'impunité générale est amplement illustrée. Chacun de ces reportages est un plaidoyer pour une action politique urgente et musclée. Il est à prévoir qu'"ils" s'arrangeront pour les faire disparaître. Déjà, on peut lire sur la notice de Wikipédia consacrée à l'émission, dans la rubique "Controverses" :
"Du fait des nombreux numéros de cette émission consacrés à la délinquance, filmant les forces de l'ordre en action, une partie des téléspectateurs reproche à cette émission d'être anxiogène, de favoriser la peur de l’autre, le sentiment d’insécurité collective et en conséquence le sécuritarisme." On appréciera ce "sentiment d'insécurité collective"... En attendant, ces enquêtes à sensation, par leur cynisme même, fournissent la preuve en images (si cette expression a un sens !) de ce qui advient dans notre pays, et montrent clairement à quel sort l'immigration incontrôlée a condamné le peuple français.