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L'argument central

Envoyé par Loïk Anton 
07 décembre 2012, 22:42   L'argument central
Sur un blog intéressant, un interlocuteur exprime avec constance et talent l'argumentaire des antiracistes ; je me permets de soumettre à votre sagacité ce raisonnement qui a le mérite de la clarté :

Ph. écrivait :
Le discours des islamophobes ou des xénophobes consiste à dire : les immigrés sont un danger car, un peu partout, les agresseurs (voleurs, violeurs, délinquants de toute espèce) sont des immigrés !

Non, ce sont des voyous ! Personne n’aurait l’idée de d’imputer à l’origine indienne de Lakshmi Mittal ses comportements de forban. Non, il n’agit ainsi qu’en patron : il agit comme un vulgaire Bernard Tapie ou un non moins vulgaire Mitt Romney en achetant et en dépeçant les entreprises pour se faire un maximum de fric en un minimum de temps.

Lorsqu’on se fait attaquer par un délinquant et que, dans les multiples déterminations sous lesquelles on range un être humain, on privilégie son origine comme cause de sa délinquance, on opère un choix arbitraire - et non fondé - parmi toutes les causalités. Et, surtout, on privilégie cette cause à partir d’un jugement a priori. [Un peu comme si on disait que Tapie est voyou parce qu’il se prénomme Bernard].

Fin du message de Ph.

J'invite par ailleurs les in-nocents à faire un tour sur la (longue) discussion, qui montre les difficultés pour certains à reconnaître le racisme anti-blancs et les trésors argumentatifs qu'ils déploient. On voit aussi des positions nuancées, qui reconnaissent ce racisme mais cherchent à le minorer...

[blog.mondediplo.net]
08 décembre 2012, 11:33   Re : L'argument central
Oh, il ne me semble pas bien difficile de répondre à cet argument, et sans avoir besoin d'avoir recours à un quelconque essentialisme ou culturalisme : s'il est vrai qu'une grande proportion de voyous en France sont des immigrés ou d'origine immigrée récente, eh bien c'est une raison suffisante pour renvoyer chez eux ceux qui sont déjà en France et arrêter l'immigration en provenance de ces pays. La France a déjà suffisamment de voyous sur son territoire.

Que chacun garde ses voyous : vous voyez, inutile de rentrer dans des considérations qui risquent d'alarmer les bonnes âmes des lecteurs du Monde diplomatique...
08 décembre 2012, 13:32   Re : L'argument central
Ne craignez-vous pas, cher Jérôme Reybaud, d'essentialiser un max en appelant ces gens des voyous ?
08 décembre 2012, 21:39   Re : L'argument central
En fait le contributeur dont je cite les posts me semble révéler à nu l'inconscient de "la gauche", qui est aussi celui de l'intelligentsia. Et ses messages sont d'une pertinence rare pour l'in-nocece lorsqu'il annonce ceci, où les masques tombent :

Ph écrivait :

- Dans toutes les situations que je vous ai décrites (Etats-Unis, Antilles, Australie, France), la situation des Blancs à l’égard des peuples du Sud - Africains, Aborigènes, Arabes - la situation est sans nuances : depuis les débuts de l’expansion européenne, au 16e siècle, la domination n’a toujours été que d’un seul côté, celui des Blancs.

- Aujourd’hui, juridiquement, cette domination n’existe plus : les anciennes colonies sont devenues indépendantes et, en théorie, entretiennent des rapports d’égalité avec les anciennes métropoles. De même, à l’intérieur, en théorie, les Noirs aux Etats-Unis, en France métropolitaine, aux Antilles, en Afrique du Sud, les Aborigènes en Australie ont exactement les mêmes droits que les Blancs.

- En réalité, vous le savez très bien, il n’en est rien. Les anciennes métropoles dominent toujours, politiquement, économiquement et militairement les anciennes colonies. Et, à l’intérieur, les populations noires - ou arabes, ou aborigènes en Australie - sont encore au bas de l’échelle, socialement, politiquement, médiatiquement. Et elles sont toujours l’objet de campagnes de haine de la part d’une portion non négligeable de l’opinion publique.

- En Europe, si le mot esclave (slave en anglais, Sklave en allemand, esclavo en espagnol, escravo en galicien, schiavo en italien, escravo en portugais, sclav en roumain...) a remplacé le "servus" latin, c’est en raison du très grand nombre de Slaves des Balkans réduits en esclavage, durant le haut moyen âge, par les Germains et les Byzantins. Entendez-vous, PierredeParis ? Par les Germains et les Byzantins, c’est-à-dire par des peuples chrétiens ! Pas par des Arabes, pas par des musulmans...

- En Méditerranée, de tout temps, la piraterie a été le fait de tous les riverains de la Méditerranée, du sud... comme du nord. De 1592 à 1609, période de prospérité de la course barbaresque, les piratages de navires dans l’Adriatique n’étaient pas - et de très loin ! - le fait des Turcs, comme en atteste une carte publiée par Fernand Braudel dans sa célèbre thèse (tome 1), page 103.

- Et, je vous le signale, entre le monde musulman et le monde chrétien (Europe + Etats-Unis), depuis l’expédition d’Egypte, en 1799, l’agression a été constante, ininterrompue et à sens unique. Et cette agression s’est faite sans aucune provocation de la part des musulmans. Et elle dure toujours..."

Voilà donc l'inconscient qui se déroule sous nos yeux... Voilà la pensée des Amis du Désastre, cette volonté sans frein de réparation, et je ne vois ce qui l'arrêtera à part le suicide des méchants absolus, "les Blancs". Je remarque que le discours déroulé ne prend plus de gants, il parle sans aucun scrupule de "Blancs", tout à coup voilà qu'il use de concepts pour le mieux essentialistes, le retour des civilisations, si ce n'est des races...

Anthologique.
08 décembre 2012, 23:03   Re : L'argument central
Je suis toujours ébloui de voir des Européens déployer autant d'efforts pour cracher sur eux-mêmes. A moins, finalement, que ce Ph. nous vienne lui-même de l'autre côté de la Méditerranée ? En tout cas, pour quelqu'un qui, juste avant, insistait sur son refus de cautionner le déterminisme ethnique, racial, comme élément d'appréciation d'une situation, je le trouve cette fois très enclin à ne raisonner qu'en ces termes.

Pourquoi les "islamophobes et les xénophobes" commettent une erreur en désignant comme immigré le coupable d'un délit sous prétexte qu'il est certes immigré mais surtout et seulement un auteur de délit, alors que lui, le grand Ph., peut sans aucun scrupule désigner comme Blancs les auteurs de toutes les forfaitures dont il dresse un bilan esquissé, alors que de son point de vue, il ne devrait les considérer qu'en auteurs de forfaits, qu'importe la couleur., le fait qu'ils soient Blancs n'étant pas plus déterminant dans leurs actes que le qualité d'immigré l'est dans la commission de forfaits par quelque Sensible.

Finalement, sa thèse est fondamentalement raciste si l'on s'arrête sur les termes qu'il utilise. Lorsqu'il parle des Blancs, il appuie le fait qu'être Blanc est l'explication des forfaits commis. Sinon, il devrait dire "colons", car en utilisant ce terme il pointe non plus une caractéristique raciale mais une condition sociale, conquérante, bref un assemblage d'actes. Lorsqu'il parle d'immigrés, c'est sans considération d'appartenance raciale, un immigré n'étant finalement qu'une personne s'étant déplacée de son pays vers un autre. Pourtant, ce déracinement est autrement plus crédible, lorsqu'on recherche des explications, que le déterminisme racial, sauf si l'on est raciste et que l'on considère qu'être d'une race en particulier est l'explication centrale, comme il le fait en parlant de Blancs.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2012, 23:12   Re : L'argument central
Ce Ph a l'esprit tordu (c'est un pervers)
mais moins que moi, et je le prouve :

Si personne n'impute à l'origine indienne de Mittal ses comportements de forban, c'est tout simplement par ce que la grande majorité des patrons voyous ne sont pas d'origine indienne. Si cela était le cas, il serait légitime de s'interroger sur l'éventualité d'un lien entre "indiennitude" et "forbanterie".
Idem bien entendu pour cette histoire de Bernard :
Si dans les trois quart des cas de meurtres à l'arme blanche, un dénommé Bernard (ou un roux à moustache) tenait le manche, il serait assez stupide de ne pas regarder de plus près les autres points communs que pourraient bien avoir les Bernard (ou les roux à moustache).


Quand à ses arguments sur le blanc méchant, forcément méchant, la réponse est facile :
Si seul le blanc est dangereux, c'est qu'il n'a pas de prédateur... ce qui fait de lui le roi des animaux : bien entendu seul un suprématiste blanc pourrait penser de la sorte n'est ce pas ?
08 décembre 2012, 23:44   Re : L'argument central
On peut ajouter un élément génétique susceptible de dédouaner les Blancs tellement méchants : si, depuis si longtemps, ce sont toujours les Blancs les méchants, c'est que la méchanceté doit être inscrite génétiquement chez eux, et se transmet de façon héréditaire. Un gène racial de la méchanceté. Par conséquent, comment, finalement, en vouloir aux Blancs pour leur cruauté atavique puisqu'ils n'y peuvent rien, c'est dans leurs gènes ?

Comment expliquer autrement que par l'implication génétique le fait qu'une race, toujours la même, répand le mal de génération en génération ? Comment Ph. l'explique ? Il faut lui poser la question.

Il va de soi que mon propos ici est comique, et n'a d'autre prétention que d'apporter de l'eau au moulin à contradictions de notre ami Ph.
09 décembre 2012, 01:12   Re : L'argument central
Oui mais Ph. a débité son propos sans que personne ne relève cet aspect "essentialiste". Il aurait tenu les mêmes propos avec un autre signifiant à la place de "Blanc", il y aurait des réactions. Pourtant je ne pense pas qu'il y ait une vision raciale ou racialiste dans son esprit ; le problème se situe ailleurs.
09 décembre 2012, 10:40   Re : L'argument central
"si, depuis si longtemps, ce sont toujours les Blancs les méchants, c'est que la méchanceté doit être inscrite génétiquement chez eux, et se transmet de façon héréditaire. Un gène racial de la méchanceté."
Ils formeraient alors une race nuisible. Mais alors, mais alors ... les nazis auraient eu raison ? il existerait donc des races ...inférieures ?
A voulour trop prouver ...
09 décembre 2012, 10:45   Re : L'argument central
Je ne pense pas non plus qu'il soit convaincu qu'être Blanc est la raison de toutes les forfaitures qu'il attribue aux Blancs, bien que ses mots le disent pourtant. Mais s'il est un sujet où la Novlangue, l'amalgame langagier, le raccourci lexical et le brouhaha d'idées sont les plus confus, c'est celui-là. L'impact émotionnel a tellement pris l'ascendant sur le raisonnement intellectuel et rationnel qu'on ne dit plus rien pour expliquer mais seulement pour émouvoir. Et dans la démarche émotionnelle, un trémolo dans la voix suffit à faire avaler n'importe quelle couleuvre. On le voit sur les plateaux de télévision notamment, lorsqu'un Remplaciste ou un autre, dès qu'il aborde la question du racisme dont sont sujets les malheureux Remplaçants, n'oublie jamais d'avoir la mine grave, la voix débordante de sentimentalité, le regard désolé.

Ce brave Ph. a toutes les chances d'être un européen blanc converti à l'islam. Une intuition, comme ça.
09 décembre 2012, 10:47   Re : L'argument central
Citation
Cassandre
"si, depuis si longtemps, ce sont toujours les Blancs les méchants, c'est que la méchanceté doit être inscrite génétiquement chez eux, et se transmet de façon héréditaire. Un gène racial de la méchanceté."
Ils formeraient alors une race nuisible. Mais alors, mais alors ... les nazis auraient eu raison ? il existerait donc des races ...inférieures ?
A voulour trop prouver ...

En tout cas, certains semblent déjà convaincu de la nuisibilité des Blancs, tant ils s'échinent à assurer les conditions de leur remplacement, c'est à dire de leur disparition.
09 décembre 2012, 11:08   Re : L'argument central
Ce monsieur pêche d'abord par ignorance crasse. Il paraît ignorer l'existence d'Arabes et de noirs chrétiens, dont les comportements, à condition économique et conjoncture égales, sont infiniment moins violents que ceux des mêmes quand ils sont musulmans. Il ignore ou feint d'ignorer que dans certains départemetns bien plus pauvres que nos banlieues mais peuplés exclusivement de " blancs ", Français de souche, la délinquance est infiniment plus faible. Ce n'est donc ni la race, ni la misère qui sont en cause mais la culture c'est-à-dire principalement la religion. Or il se trouve que, en France, l'écrasante majorité des délinquants est musulmane en même temps que d'origine africaine, d'où l'amalgame parfaitement compréhensible entre la race et la délinquance puisque on ne met jamais l'accent, le sieur PH, le premier, sur la différence entre race et religion, entre nature et culture. Comment voulez-vous que le pauvre "Blanc" de ces banlieues ne mettent pas en cause la race de ces Africains musulmans d'autant plus que les PH et consorts ne cessent d'assimiler l'islamophobie au racisme ? Nouvelle inconséquence entre des dizaines d'autres, de ce pseudo antiracisme totalitaire qui intoxique le pays.

les Aryens antisémites qui molestaient les juifs et détruisaient leurs magasins dans les années trente, situation très proche de ce que vivent , par la faute de jeunes Africians, les petits blancs en première ligne de front (sans jeu de mot) n'étaient-ils donc que des voyous aux yeux de monsieur PH ?
09 décembre 2012, 23:14   Re : L'argument central
Quelqu'un peut-il nous dire si, dans l'état actuel des connaissances, il est seulement envisageable de commencer de répondre à la question de savoir si les différences génétiques spécifiques responsables des typologies "ethno-raciales" humaines pourraient avoir une incidence statistique quelconque sur les comportements observés au sein de ces groupes ?
10 décembre 2012, 00:06   Re : L'argument central
Euh en lançant ce fil, je souhaitais plutôt trouver quelques clefs du comportement mental des Amis.
10 décembre 2012, 03:44   Re : L'argument central
Je souhaitais quant à moi seulement pointer l'emplacement d'un gouffre, cher Loïk.
10 décembre 2012, 18:24   Re : L'argument central
Citation
Alain Eytan
Quelqu’un peut-il nous dire si, dans l’état actuel des connaissances, il est seulement envisageable de commencer de répondre à la question de savoir si les différences génétiques spécifiques responsables des typologies “ethno-raciales” humaines pourraient avoir une incidence statistique quelconque sur les comportements observés au sein de ces groupes ?

C’est très simple : constituez un groupe de quelques milliers de personnes présentant le comportement que vous voulez analyser (avec une quantification de ce comportement et une typologie ethno-raciale), un groupe témoin de quelques milliers de personnes également, récupérez l’ADN de chaque individu, faites une étude d’association entre les traits quantitatifs et les caractéristiques génétiques et voilà ! (Cela se fait désormais couramment pour étudier les maladies en partie héréditaires ; votre projet aura vraisemblablement quelques difficultés à passer devant les divers comités d’éthique et les commissions de financement…)
10 décembre 2012, 21:31   Re : L'argument central
Alain,

Vous ouvrez là un gouffre dangereux.

Les doctrines "essentialistes" en général me posent problème : qu'il y ait, génétiquement, prédisposition à telle ou telle maladie, c'est indéniable. Dire qu'il peut y avoir, génétiquement, prédisposition à tel ou tel comportement déviant, c'est suivre une pente très dangereuse.

Des liens de cette nature furent à la mode autrefois, et bien des grands esprits (qui ne disposaient pas de nos techniques) furent tentés de rechercher si telle ou telle "race" supposée avait tel ou tel comportement ou, plutôt, prêtant à cette "race" tel ou tel comportement, ils cherchèrent si telle ou telle apparence pouvait indiquer que cette personne appartienne à cette "race".
10 décembre 2012, 21:46   Re : L'argument central
Citation
Benoît Kammerer
Citation
Alain Eytan
Quelqu’un peut-il nous dire si, dans l’état actuel des connaissances, il est seulement envisageable de commencer de répondre à la question de savoir si les différences génétiques spécifiques responsables des typologies “ethno-raciales” humaines pourraient avoir une incidence statistique quelconque sur les comportements observés au sein de ces groupes ?

C’est très simple : constituez un groupe de quelques milliers de personnes présentant le comportement que vous voulez analyser (avec une quantification de ce comportement et une typologie ethno-raciale), un groupe témoin de quelques milliers de personnes également, récupérez l’ADN de chaque individu, faites une étude d’association entre les traits quantitatifs et les caractéristiques génétiques et voilà ! (Cela se fait désormais couramment pour étudier les maladies en partie héréditaires ; votre projet aura vraisemblablement quelques difficultés à passer devant les divers comités d’éthique et les commissions de financement…)

Oui, mais vous décrivez une méthode éventuelle, alors que je m’enquérais de la possibilité théorique — mettant en cela la charrue un peu avant les bœufs, j'en conviens — d'obtenir un résultat probant en la suivant, compte tenu de l'extrême difficulté qui semble exister dans l’établissement de corrélations entre la génétique et tels comportements spécifiques impliquant l'agressivité, la violence, la délinquance, etc., qui ne peuvent être si facilement détachés de facteurs environnementaux déclencheurs et qui plus est se retrouvent parmi tous les groupes humains...
10 décembre 2012, 22:02   Re : L'argument central
Jean-Marc, mon propos était plutôt de suggérer qu'une telle réduction du comportement, chez des êtres aussi complexes que l'homme et dotés d'une machinerie cérébrale aussi vertigineusement non encore élucidée — car après tout, tout comportement n'est que l'expression du fonctionnement cérébral — qu'une telle réduction donc à des facteurs strictement génétiques était en fait impossible, actuellement...
10 décembre 2012, 22:16   Re : L'argument central
Alain,

C'est que la génétique ne s'intéresse pas au comportement : un Japonais au Japon mange avec des baguettes et conduit à gauche, un descendant de Japonais né et vivant aux Etats-unis mange avec des couverts (ou avec les doigts) et conduit à droite.

De la même façon, le descendant d'une famille juive de Galicie habitant à Londres et exerçant une profession libérale aura a priori peu d'enfants, alors que son cousin inconnu habitant Jerusalem et portant chapeau et caftan sera a priori entouré d'une descendance innombrable. On ne pourra rien en déduire du point de vue génétique quant aux facultés de procréation.
10 décembre 2012, 22:36   Re : L'argument central
Pardon, Jean-Marc, mais si l'agressivité, par exemple, dépend en partie (ou entièrement) de la chimie du cerveau et de l’endocrinologie, et si les gènes sont responsables de la production des substances y impliquées, et si la monstration de cette agressivité fait partie des phénomènes dont on peut rendre compte en termes de "comportement", alors la génétique s'intéresse bel et bien aussi au comportement.
10 décembre 2012, 22:51   Re : L'argument central
Plus précisément.

Il y a des facteurs génétiques, des facteurs personnels et des facteurs de comportements appris.

Par exemple, pour les facteurs génétiques et personnels, certains patrimoines génétiques exposent davantage à une maladie que d'autres (classiquement le cancer du sein). Or, toutes les femmes qui ont un patrimoine "à risque" n'auront pas un cancer du sein, et certaines femmes qui ne partagent pas ce patrimoine l'auront. On dira que ce patrimoine est plus sensible, d'une sensibilité à quantifier, mais non spécifique.

Dans ce cas, le facteur personnel est supérieur au facteur génétique.

Prenons maintenant le cancer du poumon. Il a sans doute des facteurs génétiques et personnels, mais le facteur comportemental (la tabagisme) est de toute évidence très supérieur, et il "écrase" les autres.
Utilisateur anonyme
10 décembre 2012, 23:03   Re : L'argument central
Citation
Alain Eytan
Pardon, Jean-Marc, mais si l'agressivité, par exemple, dépend en partie (ou entièrement) de la chimie du cerveau et de l’endocrinologie, et si les gènes sont responsables de la production des substances y impliquées, et si la monstration de cette agressivité fait partie des phénomènes dont on peut rendre compte en termes de "comportement", alors la génétique s'intéresse bel et bien aussi au comportement.

Mais où voulez-vous en venir?

Admettons par exemple que les «supermâles», porteurs de l'anomalie chromosomique XYY, qui restent pour la plupart indétectés, fassent preuve d'une plus grande agressivité en moyenne (je crois que c'est faux --- mais c'est une expérience de pensée --- ceux-là, on ne se gênera pas pour les désigner ou les stigmatiser puisqu'ils sont invisibles). Que voulez-vous en faire?
10 décembre 2012, 23:30   Re : L'argument central
Mais les parquer en lieu sûr avant qu'ils n'aient eu le temps de nuire, ou les expédier à Boyberik, c'te question !

Cela dit, "où je voulais en venir", c'est plus ou moins dit à 22:46 plus haut...
10 décembre 2012, 23:51   Re : L'argument central
Ce qui m'étonne, c'est l'état des sciences de la vie... Comparées à la physique, elles semblent encore à un stade de développement archaïque.
Je songe au téléthon ; on veut faire croire que par les dons, on arrivera à "quelque chose" d'ici quelques années. Bien sûr, ces dons aident les malades, et je ne critique pas cet aspect très important. Mais en ce qui concerne les recherches génétiques, pour obtenir un résultat notable, j'ai l'impression qu'elles demanderont encore 50 ans et plus... avec de la chance ! Regardez le sida ; cela fait presque 30 ans que l'on a isolé le virus, et on arrive pas encore à guérir cette maladie.
Les biologistes sont des bricoleurs perdus dans un magma d'observations, de données brutes, de fragments de théories dont certaines assez incertaines (par ex. le darwinisme ; qui a compris l'évolution ? Les neurosciences avec la conscience ? On a au moins 5 modèles explicatifs, avec ceux qui nient la conscience, et ceux qui voient un dualisme esprit/cerveau comme Eccles...).
Alors vouloir construire une explication des comportements à partir d'un machin aussi peu abouti que la génétique... Il y a bien sûr des raisons morales, politiques et historiques d'être plus que réservé sur ce genre de projet, mais même en dehors des considérants moraux et historiques, il paraît épistémologiquement vain.
11 décembre 2012, 17:48   Re : L'argument central
Citation
Alain Eytan

Oui, mais vous décrivez une méthode éventuelle, alors que je m’enquérais de la possibilité théorique — mettant en cela la charrue un peu avant les bœufs, j'en conviens — d'obtenir un résultat probant en la suivant, compte tenu de l'extrême difficulté qui semble exister dans l’établissement de corrélations entre la génétique et tels comportements spécifiques impliquant l'agressivité, la violence, la délinquance, etc., qui ne peuvent être si facilement détachés de facteurs environnementaux déclencheurs et qui plus est se retrouvent parmi tous les groupes humains...

Ce qui est extrêmement difficile n’est pas d’établir des corrélations entre génétique et comportement mais de définir précisément et de mesurer, de quantifier des comportements. Les modèles animaux dans des environnements très simplifiés ne donnent pas encore de résultats bien convaincants…
11 décembre 2012, 18:21   Re : L'argument central
Citation
Loïk Anton
Je songe au téléthon ; on veut faire croire que par les dons, on arrivera à "quelque chose" d'ici quelques années. Mais les recherches génétiques, pour obtenir un résultat, prendront encore 50 ans et plus... avec de la chance !

Vous oubliez que grâce au téléthon et à la recherche qu’il finance on est arrivé à un résultat considérable : un eugénisme privé redoutablement efficace. L’objectif affiché est peut-être encore de soigner des malades mais, concrètement, aujourd’hui, on supprime de potentiels futurs malades. Une bonne partie de l’argent récolté sert néanmoins, heureusement, à améliorer la vie quotidienne des malades qui ont échappés aux divers dépistages.
12 décembre 2012, 00:12   Re : L'argument central
Oui j'ai fait dans la provocation, car le soutien aux malades est un résultat éminemment positif du téléthon. J'ai modifié mon message précédent pour intégrer cette précision très importante.
Ce qui me paraît moins évident, ce sont les retombées proches en terme de traitement ; là je crains qu'on alimente des espoirs qui seront déçus...
12 décembre 2012, 00:21   Re : L'argument central
» Les neurosciences avec la conscience ? On a au moins 5 modèles explicatifs, avec ceux qui nient la conscience

Je dois avouer, Loïk, que ma préférence va sans conteste aux théories qui finissent par nier, flemme ou passion espiègle de l'escamotage, l'existence de ce dont elles se proposent d’établir le modèle...
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