C'est ce qu'a expliqué mardi le ministre de l'Intérieur, en déplacement à Bruxelles. «L'action de Mohamed Merah a été le résultat d'une préparation minutieuse, d'un véritable processus d'apprentissage fait de contacts. (…) Il y a un environnement, qui peut être celui de la famille du quartier, de la prison…», a-t-il ajouté, selon Libération. «Le loup solitaire, en l'occurrence, c'est Breivik qui s'est formé à travers Internet tout seul. Ce n'est pas le cas de Merah», a-t-il ajouté.
Cette déclaration de M. Valls pourrait passer pour anodine. De fait elle énonce un changement de doctrine sur "le terrorisme". Souvenez-vous, quand l'affaire Merah a éclaté, sous la présidence précédente, la doctrine des Amis du Bien était simple, toute morale et parfaitement égalitaire: tous les terrorismes se valent, et images démonstratives à l'appui, l'on nous expliquait qu'il n'y avait pas de spécificité islamique ou musulmane dans les actes terroristes, soit, nommément, que
Merah égale Breivik et que c'est, comme dans la salle de sport quand on compte les points,
un partout entre les deux, que le "terrorisme d'extrême-droite", très meurtrier lui aussi, représentait un danger au moins égal au terrorisme islamiste, qu'un fou vaut un fou, etc...
Ce revirement dans le discours augure-t-il un début de prise de conscience dans le complexe médiatico-politique qui dicte la pensée commune sur l'évolution de la société et les dangers qui la guettent ? On ne saurait trop s'avancer sur ce terrain. Mais retenons en attendant que cette déclaration de Valls est désormais opposable à tous les sociologues organiques, petits prédicateurs en cour télévisuelle, tous prêcheurs, excusateurs adeptes du relativisme dans les faits habillé d'universalisme moral: le terrorisme islamiste est organisé, il dispose de réseaux, il forme complot, et il bénéficie encore de la complicité active de ceux qui s'appliquent à brouiller les cartes à son sujet, cependant que le terrorisme à la Breivik, c'est désormais officiel, produit des actes meurtriers de masse qui sont le fait d'individus isolés, de cas pathologiques sans soutien, ramification, prolongement ni principe de répétabilité.
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