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Pujadas devrait être content

Envoyé par Michel Le Floch 
10 février 2013, 15:20   Pujadas devrait être content
Le Monde consacre ce week-end un intéressant dossier sur ce qu'il appelle lui-même "le lent naufrage de la Protection judiciaire de la jeunesse". L'enquête illustre l'état des lieux par le cas du foyer de Savigny-sur-Orge, lequel passionnera notre ami Pujadas. Là, l'utopie est réalisée : les éducateurs sensibles s'occupent des voyous sensibles, et ce n'est pas triste :
A Savigny-sur-Orge, les jeunes avaient pris le pouvoir
LE MONDE | 09.02.2013 à 11h19 Par Franck Johannès

La directrice n'en pouvait plus. "Il me semble qu'un climat malsain, pervers, voire "maffieux" règne au sein de mon établissement. Je suis effrayée par tant de mal-être et par la souffrance de certains agents qui m'explosent littéralement à la figure." Elle a pris en charge le centre éducatif fermé (CEF) de Savigny-sur-Orge (Essonne) en septembre 2011 et envoyé, le 18 avril 2012, un long rapport alarmant à sa direction, rendu public par Libération.

"Ma mission devient très difficile sinon impossible, écrivait la directrice, lorsque je suis décrédibilisée et agressée par des attaques personnelles et par le comportement inapproprié de certains agents ; que des mineurs sont remontés contre moi car instrumentalisés par certains professionnels, que les problèmes récurrents d'hygiène et de sécurité mettent en danger le quotidien des mineurs, et que je suis sollicitée en permanence du fait des absences de certains agents" aux "insuffisances professionnelles manifestes".

A son arrivée, les jeunes avaient pris le pouvoir. Toutes les portes étaient ouvertes, les mineurs fouillaient dans les ordinateurs des éducateurs, buvaient dans les chambres, roulaient des pétards "sous les yeux indifférents de certains éducateurs", on jouait au foot dans le couloir.

"LIVRÉS À EUX-MÊMES"

"L'état du réfectoire était ahurissant. Pas de verres, pas assez de chaises, aucune discipline." Elle a dû aller se laver elle-même une assiette et trouver une chaise pour déjeuner. "Je constate avec stupéfaction que les mineurs vont boire directement au robinet et mangent directement dans le plat par manque de vaisselle." On lui explique que c'est parce qu'ils "cassent tout".

Elle remet de l'ordre, fait remplacer les portes, refaire les sanitaires. L'ambiance se détend, "mais cette amélioration ne dure pas. Très vite, je retrouve des mineurs livrés à eux-mêmes", qui se battent à table, mettent le feu au sac à pain sur la nappe, "sans qu'aucun éducateur ou cuisinier n'ait rien vu, ne soit intervenu ou même n'ait été présent".

Elle est en guerre avec une partie des éducateurs, ce qui se traduit, en langage PJJ, par "l'équipe éducative actuelle n'est pas en capacité de poser un cadre éducatif contenant et structurant". L'absentéisme, massif, oblige à faire appel la nuit "à des intérimaires sans formation".

"Certains agents restent axés sur leur confort personnel, proteste la directrice, oubliant totalement leur mission de prise en charge éducative", ils se disputent devant les jeunes, "il semblerait même qu'une des éducatrices en poste ait été sciemment pointée du doigt par certains de ses collègues auprès des mineurs comme étant une fille facile". Elle est depuis en arrêt de travail.

En avril 2012, rien n'était réglé. "Le travail engagé reste titanesque", écrit la directrice, et l'équipe de direction "ne pourra pas indéfiniment maintenir un tel effort", alors que "l'intégrité physique et psychologique des mineurs est en jeu, ainsi que celle de certains professionnels".

Elle n'a pas été vraiment entendue. L'un des éducateurs qui la menaçait et faisait du prosélytisme musulman a été muté au CEF de Bures-sur-Yvette (Essonne). Un autre, dont Bures ne voulait plus, envoyé à Savigny en dépit d'une "demande expresse de non-réemploi" de sa responsable. "Nous vous prions de bien vouloir nous indiquer la valeur accordée aux avis des directeurs de service, autorités hiérarchiques chargées de la gestion ressources humaines de proximité", ont écrit avec rage les deux directrices en juillet à leur direction.
C'est tout le dossier qui est stupéfiant (trois articles) : allez voir !
Utilisateur anonyme
10 février 2013, 18:39   Re : Pujadas devrait être content
Utilisateur anonyme
11 février 2013, 19:58   Re : Pujadas devrait être content
Wow... Un commentaire, Davoudi ?
Utilisateur anonyme
11 février 2013, 20:53   Re : Pujadas devrait être content
Ah, vous ne connaissiez pas ce film ? Vu au cinéma naguère, très impressionnant, quoique d'une rare violence.

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