La "gauche", qu'elle soit socialiste, communiste ou autre, a pour pré carré ou pour "chasse gardée" la liberté de pensée, de l'art, de la presse, de la pédagogie, de la recherche, etc. et elle est sans cesse en train de suspecter ou d'accuser ses adversaires, "l'Autre", de vouloir attenter à cette liberté ou d'en limiter la portée.
Or, au cours des vingt dernières années, ces mêmes hommes "de gauche", si sourcilleux, si chatouilleux, si pointilleux sur ces libertés publiques et démocratiques, ont tenté de faire interdire des livres et y ont parfois réussi, ou sont intervenus auprès de la justice pour que les auteurs d'un livre soient condamnés. La famille de Mitterrand a obtenu que soit interdit le livre du médecin qui avait, à la demande de Mitterrand qui l'employait, publié des bulletins de santé mensongers et que soient mis au pilon les exemplaires retirés de la vente. M. Strauss-Kahn a demandé que la justice condamne à une forte amende l'auteur d'un livre, son éditeur et le journal qui en a publié "les bonnes feuilles", ce pour quoi il a obtenu gain de cause, et que le livre soit interdit à la vente, ce qui a été refusé. Il y a quelques mois, M. Hollande, président de la République, avait adressé à un juge une lettre dans laquelle il prenait parti contre deux journalistes dans un procès que leur intentait Mme de Maintenant.
On a observé les mêmes errements dans les collectivités locales ou régionales : au Conseil régional d'Aquitaine ou au Conseil général de la Dordogne, et tous ceux qui doivent être soigneusement cachés.
Pendant cinq ans, des livres, souvent injustes, parfois diffamatoires, ont été publiés qui prenaient à parti M. Sarkozy. Je ne sache pas qu'il ait demandé que ces livres soient interdits. De Gaulle, qu'il ait été ou non au pouvoir, n'a jamais fait interdire de livre critique à l'encontre de sa personne ou de la politique qu'il inspirait à ses ministres.
La gauche, elle, est différente : elle est sans doute, de toutes les forces politiques et idéologiques, celle qui est la plus hostile à la liberté (de pensée, de l'art, de la recherche, de l'économie, etc.), comme le prouvent les interdits qu'elle pose partout (procès, mais aussi sujets, mots, propos, discours interdits ou tabous; écrivains, comme Dantec ou Millet, qu'elle pourchasse ou persécute de sa haine). Mais elle n'a pas le courage ou l'inconscience de se présenter pour ce qu'elle est véritablement : une nouvelle censure ou une nouvelle inquisition. Elle se grime en déesse de la liberté et se vêt de l'ample manteau de la liberté pour mieux dissimuler ses noirs desseins. C'est sans doute ainsi, par la censure et l'hypocrisie étroitement mêlées, que se constituent les "classes dominantes" ou que se fige la domination sociale d'une caste ou d'un groupe....