L'immigration en Espagne était encore une immigration de travail, la crise économique provoque donc un reflux. Le phénomène qui touche la France ou l'Italie est tout autre, l'immigration n'y est pas "de travail" : c'est un tsunami irrationnel, en tout cas irraisonné, millénariste, à peine différent de ce que pouvait être le
mythe du Cargo décrit par les ethnologues. Travail ou pas, cela ne change rien : on s'embarque, on verra après et sur place; l'Union européenne est une idée
que seuls épousent avec ferveurs des peuples extra-européens. L'attrait qu'elle exerce sur eux ne s'embarasse d'aucune rationalité économique. Les pays d'Amérique latine qui fournissaient l'immigration de travail en Espagne ne sont pas plongés dans des situations politiques, économiques,
environnementales, sociales et psychologiques aussi désespérées que ceux, principalement d'Afrique, qui laissent filer et s'embarquer leurs ressortissants de Libye pour l'Italie, par exemple.