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Propos sur l'école

Envoyé par Daniel Teyssier 
21 mai 2013, 23:21   Propos sur l'école
I) La discrimination positive

Sus à l’élitisme, fruit de la méritocratie républicaine!
Car nos africains ne réussissant pas suffisamment dans ce modèle à responsabilité individuelle illimitée, pour lequel il est demandé donc à chacun de travailler afin d’être justement récompensé, la doxa progressiste pédagogo n’en a que pour la discrimination positive, c’est-à-dire pour la reconnaissance, comme chacun sait, non pas de l’individu et de ses mérites personnels, mais de son groupe ethnique d’appartenance (comme d’ailleurs c’est le cas dans presque toute l’Afrique noire où il est indispensable d’appartenir à la « bonne » ethnie du moment, c’est-à-dire celle détenant le pouvoir, pour prétendre réussir et avoir de bonnes places), étant entendu que les communautés noires et magrébines sont toutes désignées à se positionner à la pôle position des plus grandes victimes de l’exclusion et/ou du racisme, et donc doivent être favorisées par rapport à d’autres moins victimes qu’elles, ou même tenus pour coupables de ces mauvaises façons qui leur seraient faites.
Remarquons tout d’abord que la ligne de démarcation entre les « pour » et les « contre » ne se confond pas avec celle séparant la « droite » de la « gauche ». Elle est transversale aux partis politiques et, à mon sens, définit comme une frontière délimitant les Républicains de tous les autres.
Le problème se pose parce que seulement 9% d’étudiants issus de milieux boursiers (donc défavorisés) sont sur les bancs des Grandes Ecoles, ce qui effectivement n’est pas du tout satisfaisant.
Comment donc en sommes-nous arriver là ? Par quel sinistre processus ?
Il me semble que c’est assez simple à relater. Suivons donc pas à pas la chronologie des principaux faits marquants de ce désastre « annoncé ».
Tout d’abord il faut savoir que ce pourcentage avoisinait les 30% dans les années 70, et cela bien que le bric-à-brac pédagogiste ne sévissait pas encore exagérément dans nos écoles.
Selon un rapport du Sénat sur le recrutement des écoles préparatoires, publié en 2007, moins d'un élève sur dix (9%) était issu d'un "milieu défavorisé", contre 29% il y a 30 ans, ce qui serait bien un signe de la "panne de l'ascenseur social".
Bien entendu ce chiffre n’est jamais évoqué dans la plupart des ouvrages de référence ou dans les exposés « savants » des gourous du pédagogisme doctrinaire, des fois que cela pourrait porter ombrage à « leur école » à eux!
C’est alors qu’en 1970 le trop célèbre sociologue Pierre Bourdieu publia, avec son compère Jean-Claude Passeron, l’ouvrage : « La Reproduction », sorte de suite logique à son ouvrage antérieur : « Les Héritiers », dont vont s’inspirer jusqu’à plus soif toute une cohorte d’enseignants, pointant pour la plupart dans les milieux que l’on dit injustement « progressistes ».
Celui-ci jugea que ce résultat, proche de 30%, n’était pas du tout satisfaisant et qu’il traduisait une bien réelle injustice.
Et je dois dire que, sur ce point, je ne peux pas lui donner tort. On ne peut en effet se satisfaire d’un tel chiffre, même si ce dernier est le meilleur obtenu de toute notre Histoire et bien qu’il fût amené par une hausse constante et régulière. Mais comme on dit : « Peut mieux faire! ».
L’auteur y soutenait que les élèves se trouvant en échec scolaire ne possèdent pas les bons « codes culturels » (expression revenant dans sa prose à une fréquence élevée) et se trouvent ainsi, de ce fait, fatalement voués à une exclusion de ce qu’on nomme « le système ».
Ces très fameux « codes culturels » se nichant bien sûr dans les familles à fort potentiel culturel, c’est-à-dire dans lesquelles on dispose d’une bibliothèque, où les parents et les familiers usent d’une langue riche, à syntaxe correcte, et où surtout l’on acquiert, comme par mimétisme, les bons réflexes et les savoir-faire efficaces, modelant et façonnant l’enfant en « le bon élève » que l’Ecole académique réclamerait.
A ce stade rien de bien extraordinaire. Rien en tout cas de très profond et original. En effet on est à peu près tous convaincus qu’il vaut mieux être élevé au sein d’une famille cultivée, stable et protectrice avec des parents attentionnés plutôt que dans une autre proche de l’illettrisme et/ou ayant d’autres tares sociales désastreuses pour l’enfant (violences ; alcoolisme ; drogues ; polygamie ; misère).
Bien! Et alors que fait-on ? Que propose-t-on ?
On pourrait par exemple soustraire les enfants à leurs familles respectives et les placer dans des sortes de kibboutz.
Ou aussi les confier à des éducateurs fonctionnaires comme on a pu le connaître avec les Jeunesses Communistes et les Jeunesses Hitlériennes.
Mais notre modèle démocratique ne peut bien sûr s’accommoder d’une pareille radicalité.
C’est donc bien entendu à l’intérieur de l’Ecole qu’il faudra agir.
Afin de ne pas convertir et amplifier les inégalités de naissance dont bénéficient ceux qui se sont appropriés sans effort apparent les bons « codes culturels », on ne va rien trouver de mieux que la diminution drastique de la qualité des connaissances dites « académiques » (c’est-à-dire stigmatisées comme telles) dispensées à l’Ecole au motif que celles-ci tendraient gravement à conforter et consolider les « privilégiés » au détriment de tous les autres n’ayant pas eu la chance de bien naître.
Notons au passage que tout ce qui est qualifié d’académique (mot valise passe-partout utilisé comme repoussoir facile par les incultes ou les démagos) revêt bien-sûr un caractère nettement détestable et poussiéreux, que ce soit en Politique, en Art ou dans l’Education. Tel un tic de langage, cette stigmatisation est très choyée par toute une flopée de faux rebelles, de révolutionnaires en peau de lapin donnant dans des mini révolutions kitsch ou dans de fausses audaces en chambre, lesquelles n’impressionnent qu’eux. Prendre la posture leur suffit!
On va donc ainsi mettre en place, dans les écoles de France, tout un tas d’activités toutes plus ludiques les unes que les autres, permettant ainsi de « bien vivre ensemble » à défaut de « bien apprendre séparément ».
Ce qui aura pour effet salutaire de ne pas distinguer, ne pas STIGMATISER les mauvais élèves, ne pas les humilier (on déconseillera fortement l’utilisation de l’encre rouge pour les corrections).
« La réussite pour tous! » est décrétée d’autorité. Pas de hiérarchie admise! Le fascisme ne passera pas!
En « arts plastiques » que des génies en herbe! Les salles de classe sont tapissées de ces productions infantiles le plus souvent ennuyeuses au possible mais dont il est pourtant de bon ton de s’y pâmer tant il est bien connu que le spontanéisme immature tient lieu de pure création.
Les activités les plus iconoclastes font florès et bien-sûr au détriment de ce qu’on appelle les fondamentaux (Lire ; Ecrire ; Compter). Les heures d’enseignement de la langue vont ainsi progressivement passer de 11 h/semaine à 5h.
On va généraliser la méthode globale de lecture au détriment de la syllabique décrétée comme vieillotte, répétitive et ennuyeuse.
Cette méthode « idéo-visuelle » avait été créée pour les enfants sourds au tout début du XXème siècle avant de refaire surface à la faveur de nos pédagogismes éclairés. Elle avait été imposée aux Etats-Unis où déjà on en avait eu une bien cuisante expérience. Mais comme de coutume, en France on a le génie de reprendre avec grand enthousiasme ce qui a provoqué les pires cauchemars ailleurs.
La catastrophe ne s’est pas longtemps fait attendre, bien qu’une fois de plus (on en a l’habitude) les « Amis du Désastre » nous l’aient niée et cachée : près de 15% d’enfants entrant en classe de sixième sans aucune maîtrise de la langue! Les premiers chiffres annonçant le marasme, nous les devons à l’Armée, grâce aux tests dispensés à la jeunesse française lors des « 3 jours ». Nullement à l’Education Nationale!
Malgré ce retentissant échec la secte pédagogiste n’allait quand même pas se renier et faire amende honorable. Pas question de restaurer la « syllabique » si honnie et idéologiquement très incorrecte voire réactionnaire, certainement fasciste et, allons-y gaiement, au diable l'avarice, on peut le dire même nazi.
Non pas de ça chez Nous!! On proposa donc des méthodes hybrides dites semi-globales lesquelles se montrent toujours aussi pernicieuses que la méthode-mère de laquelle elles ont été enfantées.
Mais dans le même temps les concours d’entrée aux Grandes Ecoles restaient toujours aussi difficiles et sélectifs. Les élèves des milieux défavorisés ne pouvaient plus compter sur l’Ecole pour leur dispenser les solides connaissances nécessaires à une bonne réussite.
En outre, contrairement à certains de leurs camarades « privilégiés », ils ne pouvaient pas, eux, combler ce manque par le biais de leur famille.
Leur seul salut était l’Ecole et celle-ci leur faisait faux bond!
Ce phénomène se trouva démultiplié par l’arrivée massive d’immigrés africains (en particulier par le truchement du rapprochement familial), dont l’écart culturel avec le pays d’accueil était béant, nombre de familles flirtant avec l’analphabétisme.
C’est en de pareilles circonstances qu’il aurait fallu pouvoir compter sur un Etat fort, assimilateur et sûr de ses valeurs à proposer aux nouveaux venus ; et donc sur une Ecole exigeante, respectée et volontaire afin d’amener chacun au meilleur de lui-même, et non pas en proclamant bêtement et trompeusement la réussite pour tous.
Malheureusement non seulement l’Ecole a failli dans la transmission des savoirs mais aussi dans l’apprentissage à une véritable citoyenneté française, c’est-à-dire dans sa fonction institutionnelle!
Elle lui a préféré un catéchisme débilitant dont la matrice s’arc-boute sur une bien-pensance écolo, mâtinée d’antiracisme et de tolérance, le tout dans une présentation totalement dévoyée.
Or tout catéchisme, fut-il d'obédience progressiste, est une atteinte à la formation d'une pensée libre et complexe. Celle-ci ne peut se priver à faire le détour d'une étude des Grands Classiques de la littérature, lesquels offrent, tel un arc-en-ciel, une palette incomparable de nuances et de couleurs.
Et donc le désastre arriva très rapidement.
Notons au passage que malgré le désastre de leur « nouvelle école » les pédagogos sont toujours bien là! Si en politique se pratique un minimum d’alternance ici non! On veut bien s’afficher en chantre absolu de la démocratie mais pas question de laisser sa place même en cas d’échec avéré.
Face à cet échec patent, puisque de nos jours seulement 9% de boursiers pointent dans les Grandes Ecoles, qu’allait-on donc nous proposer, après avoir tant œuvré pour que celui-ci advienne ?
Le retour à un enseignement exigeant et véritablement formateur pour ceux, répétons-le inlassablement, qui n’ont pas la possibilité de compenser chez eux les carences de l’Ecole d’aujourd’hui ?
Non pas! Ce serait reconnaître combien on s’est lourdement trompé dans notre délire pédagogiste, et reconnaître aussi que la démocratisation de l’enseignement ne suffit pas à assurer la promotion et la réussite des « défavorisés » mais qu’il faut toujours et encore en passer par le travail personnel, la discipline et, horribilis, par l‘apprentissage de la culture générale que l‘on ne qualifie plus que de culture bourgeoise. Beurk!!
Alors des aides ou tutorats bénévoles permettant d’accompagner tous ceux qui veulent vraiment s’en sortir ?
Seulement à doses homéopathiques!
On nous propose une fois de plus une expérience foireuse, à bas racialiste qu’on le veuille ou non, dont plusieurs Etats américains sont en train d’en voir tous les effets pervers, j’ai nommé : la discrimination positive!
C’est comme si au saut en hauteur plutôt que d’entrainer tels athlètes à franchir la barre des 2 mètres, on décidait de la baisser à 1m50. On voudrait casser le thermomètre qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Evidemment c’est beaucoup plus facile de baisser la barre que d’entrainer intensivement les moins bons à hausser leur niveau.

De plus, on peut légitimement se demander, dès lors qu’on a passé sa jeunesse à sécher les cours, à mettre un point d’honneur à ne jamais ouvrir un livre, à insulter les professeurs et à terroriser ceux qui voudraient bien pouvoir travailler dans la sérénité, à trainer dans la rue au lieu de faire ses devoirs quand ce n’est pas à commettre divers larcins, si on est vraiment fondé en droit à réclamer à corps et à cris quoi que ce soit à la société ?
Laquelle on a tout fait pour rejeter et même violer.
Une fois adulte, ces « jeunes » n’ont de cesse d’incriminer la société qui ne fait rien pour eux, le racisme des profs et des flics, le rejet et la stigmatisation dont ils seraient victimes. Sans ne jamais remettre en question leurs comportements ni ne se montrer en aucune façon responsables de leurs actes.


II) Parenthèse à propos d’une certaine discrimination

Un mensonge mille fois répétés ne devient pas une vérité!
Non il n’y a pas de discrimination à l’embauche en France ou plus exactement si discrimination il y a celle-ci est positive! Globalement positive.
La preuve en a été rigoureusement apportée lors de la tentative malheureuse du CV anonyme. Contre toute attente, bien que personnellement je dois dire que je n’en ai été nullement surpris, le pourcentage de recrutés d’origine étrangère (essentiellement africaine), par le biais du CV anonyme, était moindre à ce qu’il était par le biais d’un CV non anonyme.
On peut donc facilement en conclure, que globalement, non seulement il n’y a pas de discrimination négative à l’encontre des africains mais tout au contraire une préférence. Ce qui bien sûr n’implique nullement qu’il n’existe pas de cas de discrimination négative à leur encontre.
Ce résultat est tout à fait intelligible et était parfaitement prévisible pour quiconque ne baignait pas dans cette psychose collective construite avec grande propagande sur un antiracisme complètement dévoyé et intellectuellement malhonnête.
Les jeunes de nos banlieues dites quartiers populaires (traduction en simple et bon français : quartiers à forte proportion d’immigrés africains) ne trouvent que difficilement un travail socialement valorisant uniquement du fait qu’ils ont accumulé maintes carences criantes : maîtrise très insuffisante de la langue (parlée comme écrite), peu de respect des horaires de travail (ils s’y étaient habitués dès l’école), tenue vestimentaire très relâchée, manque global de formation générale mais aussi souvent peu enclins aux formes civiles de politesse, de bienséance et de la parole donnée.
Il s’agit donc d’un problème à la fois éducatif et culturel . Nullement racial, contrairement à ce que s’empressaient de penser la Halde et SOS Racisme!!
Mais, en dépit de ces manques handicapant, certaines entreprises, se voulant plus « citoyennes » que les autres, ou voulant parader leur bon quota de la diversité dans leur brochure sur papier glacé, ont donné la préférence à ces jeunes-là!
J’ajouterai, en guise de boutade mais pas seulement, qu’un organisme tel que la Halde, se prononçant pour l’interdiction d’étudier en classe le poème : « Mignonne, allons voir si la rose », en raison de son message supposé discriminatoire envers les séniors et/ou homophobe, n’est digne que d’un grand éclat de rire, tant se trouvent ainsi convoqués toute la bêtise et l’inculture du Monde!

III) Le cours magistral

Dans les années soixante-huitarde feu Raymond Aron s’était vu reprocher vertement de ne faire que des cours magistraux sans aucune participation de ses étudiants. Or, une fois retombée l’excitation totalitaire et juvénile de la chienlit, maints étudiants, dont la plupart pourtant étaient très gauchisant, ont fait savoir l’inanité de cette accusation et en quoi, tout au contraire, son cours magistral baignait dans une extraordinaire vitalité, avec de fructueux échanges.
Le très redouté cours magistral est une des bêtes noires de la doxa pédagogo, bien que j’avais été agréablement surpris de sa pleine réhabilitation par le pédago en chef Gabriel Cohn-Bendit (frère ainé de l’autre et ex-négationniste proche de Faurisson mais surtout, en ce qui nous concerne ici, ancien directeur d’une école-pilote à Nantes ou quelque chose de ce genre), lors d’un débat déjà un peu ancien vue à la TV .
Il y expliquait combien ce type de cours peut être, pour les élèves à qui il s’adresse, d’un immense plaisir, d’une grande séduction, d’un incontestable profit, à condition bien entendu que le professeur se montre à la fois suffisamment compétent et d’un réel talent à captiver son auditoire et à provoquer donc une admiration et un désir d’apprendre, parfois même une véritable émotion.
Mais ce qu’il n’a pas dit, et qu’on entend presque jamais, c’est qu’il faut aussi que les élèves veuillent bien, en quelque sorte, « jouer le jeu », c’est-à-dire non seulement accepter de recevoir cette parole mais aussi la souhaiter et la désirer afin de s’élever et de s’émerveiller, ce qui se nomme en somme par : « Etre enseignable! ».
L'Ecole est le lieu où les élèves doivent être invités à se "dévêtir", non seulement de leurs marques mais surtout de leurs appartenances premières, de leurs identités culturelles, religieuses ou ethniques, à se départir d'eux-mêmes et de leur environnement immédiat afin d'être "enseignable", c'est à dire, par leur disponibilié, de rendre possible la rencontre avec des univers dont ils n'imaginent même pas l'existence et la saveur, avec des contrées de l'esprit qui leur sont totalement étrangères et dépaysantes.
C'est ainsi que la chenille deviendra chrysalide puis pourra un jour s'envoler.
Sans cet initial désir d’apprendre il n’y a pas d’enseignement possible.
Un véritable enseignement, avec toute l’attention et l’interactivité nécessaires, n’est possible qu’à cette condition.
Pour que la mayonnaise puisse prendre, il y a obligation à ce que les deux partis, professeur et élèves, soient au rendez-vous, et en particulier à ce que les élèves adhèrent de leur plein gré à cette aventure de l’esprit.
C’est pour cette raison qu’il est parfaitement ridicule de vouloir dogmatiquement maintenir en classe jusqu’à 16 ans des jeunes qui n’ont aucune envie d’apprendre les matières dites générales.
S’ils se montrent sérieux et désireux d’apprendre un métier, mieux vaut les orienter en ce sens dès 14 ans. Quand je dis « Mieux vaut », je pense d’abord à eux mais aussi à l’ensemble de la classe et des professeurs, lesquels pâtissent parfois durement de leurs présences imposées et non désirées.
On ne devrait garder en classe que les jeunes « enseignables », c’est-à-dire tous ceux qui ont un réel envie d’apprendre, qui considèrent comme une chance de pouvoir aller à l’école. Pour ceux qui se montrent violents, menaçants, parfaitement ingérables dans le cadre scolaire, il serait bien de rouvrir les anciennes maisons de correction. Bien entendu on en changerait l’appellation et à ce sujet on peut compter facilement je pense sur la novlangue ambiante.
Et cela non pas pour les punir ou les brimer mais tout simplement pour leur donner une nouvelle chance de départ dans la Civilisation, tout en sachant aussi que pour certains d’entre eux, leur cas relève prioritairement de l’hôpital psychiatrique!
Les professeurs sont là (et sont d’ailleurs payés par l’Etat à cette intention) pour enseigner, alors que les élèves y sont pour apprendre. On a un peu honte bien sûr d’avoir à rappeler pareilles évidences mais dans un Monde où la radicalité et la bêtise n’ont de cesse, tel un tsunami mental, d’altérer le simple bon sens des choses et de nous faire marcher sur la tête, il est toujours utile de le faire.
Contrairement à une grandiose ânerie proférée par nos pédagogos, le cours magistral n’implique absolument pas la passivité des élèves, des apprenants comme ils disent! Lesquels font preuve à cette occasion d’une grande concentration intellectuelle, d’une écoute attentive et réfléchie, d’une disposition cérébrale maximale.
Ce cours magistral est aussi doté d’un rôle majeur dans le symbolique des représentations des différents « acteurs » (mot très choyé dans la novlangue pédagogo). Il confère au professeur une position de supériorité dans la parole à diffuser, l’investissant et le responsabilisant pleinement dans sa fonction à assurer son magistère. Il suggère enfin aux élèves que, contrairement à la vie quotidienne et marchande, à l’Ecole, tout n’est pas négociable!
Sur ce dernier point il les rassure beaucoup par cette non-négociabilité, par cette solidité, par cette rectitude, par cette autorité, dont-ils sont secrètement très demandeurs.
En outre on ne peut nier (et il est de nos jours très difficile, pour un professeur, de se l’avouer, tant le pédagogisme le condamne avec virulence) dans le cours magistral le sentiment d’un véritable plaisir d’enseigner, d'une certaine jubilation intérieure quoique néanmoins très communicante et souvent même théâtrale! Les élèves étant souvent passionnés et subjugués par un bon cours ex cathedra, les rendant fiers et même pour certains amoureux silencieux de leur professeur.
Aucune pratique relevant des trop fameuses « sciences de l’éducation » ne pourra rivaliser en efficacité pédagogique avec cette aura-là!
Mais encore faut-il avoir à faire à des élèves au-moins « enseignables ».
Et surtout il ne faut pas considérer, comme « l’hyper-démocratisme » nous y harcèle, le binôme professeur/élèves, comme symétrique. Il doit y avoir forcément de la dissymétrie entre les deux, de la distance, de l’étrangèreté, parfois même de l’admiration et en tout cas du respect! Pas le respect « mafieux » dont on nous martèle constamment les oreilles! Mais le respect des élèves pour l’institution scolaire et ses professeurs, pour quelque chose qui est plus grand qu’eux ; respect aussi des professeurs pour leur fonction et en particulier ne pas venir faire cours habillés en quasi clochard et ne pas faire sien un langage trop relâché dans le but d’un copinage démago dont d’ailleurs les élèves ne sont pas vraiment dupes.
Les jeunes ne tiennent absolument pas à ce que leurs parents ou leurs professeurs les imitent bêtement. Ils ne veulent nullement de modèle adulte à la « Jack Lang », celui-ci toujours prompt à se défaire de son statut, de sa responsabilité, de son âge même s’il le pouvait. Ils veulent , et ont grand besoin, de vrais modèles adultes, s’assumant pleinement en tant que guide et éducateur, face auxquels ils peuvent s’inspirer afin de se construire et de s’élever.

IV) Maxime finale

De nos jours on met surtout en exergue le souci d’égalité, laquelle égalité on veut mettre à toutes les sauces, même dans celles où il était communément admis, jusqu’à il y a peu, qu’elle n’en était aucunement un ingrédient.
Les « hyper-égalitaristes » ne sont pas plus pour le respect de l’égalité que les autres. Ils sont seulement pour une utilisation dévoyée de ce concept, dans des domaines (Art ; Ecole ; Culture) où sa présence signe leur mort.
Ce sont de parfaits ridicules (au sens de Pascal).

Les élèves sont avant tout sensibles à l'injustice! Pas à l'égalité!

Ils aspirent à être reconnus pour la qualité de leur travail et combien souffrent en silence de voir leur professeur distribuer de bonnes notes à toute la classe afin de ne STIGMATISER personne!
Rendons à chacun son dû. Ce sont un monsieur Pascal Tisserant, maître de conférences à l’université de Metz, et une madame Anne-Lorraine Wagner, qui sont les les auteurs du rapport commandé par la Halde (et publié en 2008) sur les stéréotypes dans les manuels scolaires où « Mignonne allons voir si la rose » est décrit comme potentiellement discriminatoire anti-vieux. Je cite :


Nous n’avons pas eu la possibilité, faute de temps, d’étudier les textes des manuels. En effet, certains textes pourraient contenir des stéréotypes. Par exemple, en français, le poème de Ronsard « mignonne allons voir si la rose » est étudié par tous les élèves. Toutefois, ce texte véhicule une image somme toute très négative des seniors. Il serait intéressant de pouvoir mesurer combien de textes proposés aux élèves présentent ce type de stéréotypes, et chercher d’autres textes présentant une image plus positive des seniors pour contrebalancer ces stéréotypes. Il est logique que pour intéresser les élèves au contenu des manuels ces derniers privilégient les illustrations mettant en scène des personnages les plus jeunes possible (compte tenu du contexte). Mais cela se fait au détriment de l’image des seniors
Utilisateur anonyme
22 mai 2013, 10:43   Re : Propos sur l'école
La Cour des comptes a rendu ce matin un rapport très critique.

La phrase à retenir et déjà retenue : l'Éducation nationale «ne souffre pas d'un manque de moyens ou d'un nombre trop faible d'enseignants, mais d'une utilisation défaillante des moyens existants».
Merci pour ce lien.

Autre passage tout aussi important : "Il faut renverser la logique, issue de la massification de l’enseignement et de la pression d’un égalitarisme de façade, selon laquelle tous les enseignants sont interchangeables et tous les élèves ont les mêmes besoins. Enseignants comme élèves ont tout à y gagner."
22 mai 2013, 16:45   Re : Propos sur l'école
Un grand merci à Daniel Teyssier pour cet excellent "rapport" sur la situation de l'education nationale et les causes qui ont conduit à son désastre. J'ai particulièrement apprécié le passage sur le cours magistral.
Si on veut avoir une idée de ce qu'est la pédagogie moderne, il faut aller aux stages de l'éducation nationale. Les professeurs y sont "enseignés" non pas par un cours magistral du chargé de stage mais à la façon qu'on leur recommande d'utiliser pour leurs élèves, la devise étant : tout découvrir par soi-même en laissant les participants donner leur avis qui partent dans tous les sens sans que le chargé de stage ne définisse jamais la moindre ligne directrice. Résultat : ce qui prendrait une simple journée, voire une demie journée selon la méthode du cours magistral et qui resterait clairement compris et mémorisé, prend deux à trois jours et ne laise dans l'esprit qu'une confusion vite oubliée. Qu'est-ce que ça doit être avec les élèves quand on sait en outre leur dérisoire capacité d'attention et de concentration !!!
C'est le fameux slogan du pédagogisme : "L'enfant doit construire ses propres savoirs".
Pas de directivité de la part du maître! L'élève se doit de tout trouver par lui-même.
Toute tentative tant soit peu directive dans l'éducation étant fatalement considérée comme une pratique réactionnaire, attentatoire à leur petite nature toute déjà là, laquelle doit s'auto-construire dans la joie et la spontanéité.
Amen!
Ainsi les cours stagnent et les programmes, obligatoires pourtant, font du surplace.
Beaucoup plus grave, l'enfant se trouvant à un âge où il est tout prêt à apprendre et à faire sienne la parole du professeur, dans un enseignement digne de ce nom, s'en trouve empêché. Le ressenti en étant un abandon!
23 mai 2013, 16:09   Re : Propos sur l'école
J'ai retrouvé dans mes archives un texte que je m'étais amusée à écrire à la suite d'un stage sur la lecture auquel j'avais participé. Je me permets d'en faire un copié-collé. Je jure que je n'ai rien inventé.



" Nous sommes assis à nos tables et les formatrices, toujours au nombre de deux comme les témoins de Jehovah, debout sur l'estrade, attendent, armées de bienveillance et le sourire entre les dents, que la classe daigne faire silence. Le calme obtenu au bout de dix minutes d'indulgente patience, preuve qu'il n'est pas necessaire de faire acte d'autorité pour y arriver (suivez mon regard), la séance commence par l'évaluation du savoir des élèves, c'est-à-dire : nous, les professeurs stagiaires.
Première question de soeur Sourire numéro 1
- Lire, c'est quoi, d'après vous ?
Méfiance des "élèves" qui se regardent, pas très sûrs d'avoir bien entendu, mais un nouveau "Lire, c'est quoi ?" prononcé avec la même bienveillance souriante par soeur Sourire numéro 2 leur confirme que leurs oreilles ne les ont pas trompés : ça commence mal. Trop fastoche, ça sent le piège à plein nez.
Personne ne bronche. On s'observe, mine de rien. Chacun attend que l'autre se jette à l'eau. Soudain un téméraire lève le doigt, soeur Sourire numéro 1 le désigne.
- Lire c'est prendre connaissance d'un texte, bafouille en apnée le téméraire sans oser regarder les "collègues".
No comment de Soeur Sourire numéro 2 qui inscrit la réponse au stylo feutre sur des feuilles blanches grandes comme des pages de journal accrochées au mur. Le téméraire ne sait pas si c'est du lard ou du cochon. Il en est pour ses frais mais le soulagement gagne. Soulagement de courte durée.
- "Lire c'est prendre connaissance d'un texte". Mais encore ? persiste Soeur Sourire numéro 1 dont personne ne soupçonnait le sadisme.
Comment "mais encore" ? s'interroge in petto la bande de cancres. Ce n'est donc pas assez ?
Le silence s'éternise une nouvelle fois, le temps que nous mesurions l'étendue de notre nullité. Soeur Sourire numéro 2 sourit de plus belle, en vain. Alors Soeur numéro 1 se décide à nous mettre sur la voie :
- Lire c'est prendre connaissance d'un texte avec...
Nous sommes tous supendus à ses lèvres. Enfin nous allons savoir qu'est-ce que lire ! Mais Soeur Sourire ne va pas plu loin. Nous attendions une réponse , c'est une nouvelle interrogation :
- Lire c'est prendre connaissance d'un texte avec...? s'interrompt à nouveau SS numéro 1, soeur Sadique pour les intimes.
- C'est vrai, ça, "avec quoi"?" demande le fayot de service, débordant de bonne volonté.
- Avec un livre, s'enhardit à nouveau le téméraire.
"Avec un livre", écrit au stylo feutre sur sa page blanche SS numéro1, toujours sans commentaire.
- Pas d'accord objecte un contrariant. On lit DANS un livre ou DANS un journal mais pas "avec".
- Objection retenue ? demande à la cantonnade SS numéro 2.
Hésitation dans le public.
- Euh... ben...ou...i oui.
- Donc, je pose à nouveau la question : "Lire, c'est prendre connaissance d'un texte... avec quoi ?
Cette fois la suffocation guette. On se racle désespérément les méninges.
- Des lunettes, répond un binocleux.
Rires vite étouffés : SS 1 écrit "des lunettes" sur la feuille accrochée au tableau.
Vous brûlez, répond impertubable SS 2.
- Une loupe? une lampe ? avance en blêmissant un risque-tout.
Nouveaux rires étouffés. SS 2, sans un frémissement, écrit la réponse.
SS1 et SS 2 sourient de plus belle toujours sans commentaire.
L'heure tourne. Nous ne savons plus du tout ce qu'est "lire". Mon voisin regarde sa montre. Moi aussi. Il ne faut pas que j'oublie de passer prendre du pain à la boulangerie.
- Et si l'on commençait par dire ce que ça n'est pas, "lire" ? hasarde un original.
A notre grand soulagement, les soeurs sourires n'ont pas entendu ou font la sourde oreille.
Soudain SS 1 à moins que ce soit la 2 prend un inspiration et, l'air résolu, lance :
- Lire c'est prendre connaissance d'un texte avec... avec... les...
Le public s'arrête de respirer. Cette fois il va savoir ce que c'est cette foutue lecture. La vérité immine.
- Avec les yeux, expire une innocente, ma voisine de gauche, qui se presse aussitôt la main sur sa bouche persuadée d'avoir lâché une bourde.
Le public la regarde d'ailleurs avec commisération : on n'a pas idée de sortir des banalités pareilles ! Mais à ce moment retentit la voix triomphante des soeurs Sourire toutes dents dehors:
- Voilà ! avec les yeux! Lire c'est prendre connaissance d'un texte avec les yeux.
- Ah ? l'innocente avait bon !?
-Je le savais ! dit mon voisin myope.
Tout le monde le regarde de travers : Et vantard avec ça !
- Et les aveugles alors ? (re)lance un kamikaze qui ne saura jamais qu'il n'a été sauvé du meurtre de justesse que par le gong autrement dit la sonnerie.
La matinée de stage est passée. Nous avions bien travaillé : en à peine deux heures nous avions découvert PAR NOUS MËMES que lire c'était prendre connaissance d'un texte avec ... quoi, déjà ?... Avec les yeux !"


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Oh ! Mannes de Molière !!!!! On refait la même scène :

- A Pôle emploi : "Avoir un emploi, c'est quoi ?"

- Au service du patrimoine : "Le passé, c'est quoi ?"

- Au festival de Cannes : "être acteur, c'est quoi ?"

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