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Communiqué n° 1590 : Sur une exposition photographique parisienne contre l'homophobie

Communiqué n° 1590, lundi 24 juin 2013
Sur une exposition photographique parisienne contre l'homophobie

Le parti de l’In-nocence juge scandaleuse l’exposition, conçue avec l’aval et sous le contrôle de la Ville de Paris qui, par des mises en scène photographiques à motifs attendrissants, invite la population à corriger son homophobie supposée et à apprendre à "aimer" les homosexuels.

Le parti de l’In-nocence estime que les autorités de la Ville n'ont pas dans leurs attributions de dispenser une éducation sentimentale à la population vis à vis d'une catégorie de citoyens. Les homosexuels n’étant ni des trisomiques ni des enfants frappés par la mucoviscidose pour qui il faudrait solliciter des dons, et encore moins des pensionnaires d'un chenil de la Société protectrice des animaux en manque d’affection humaine, mais des citoyens sains de corps et d'esprits jouissant de toutes les prérogatives de droit attachées à la citoyenneté, il voit dans cette exposition une campagne de communication grotesque et insultante pour les homosexuels. L'homophobie, qui est un sentiment, ne doit pas être jugée ni être tenue pour pénalisable, quand bien même ce sentiment serait odieux et, symétriquement, les homosexuels ont le droit de n’être point attendrissants, voire de nourrir tout sentiment hétérophobe dont ils auraient la faiblesse et qui ne saurait leur être reproché ailleurs que dans la sphère privée.

Le parti de l’In-nocence affirme que le droit de chacun de vivre ses sentiments, y compris les plus négatifs, est indissociable de l’état de citoyen libre d’une démocratie, et il rappelle que le rôle de l’Etat est de veiller à ce que l’expression des sentiments et des idées ne nuise en rien à la paix civile et au pacte d’In-nocence et qu’à ce titre, seule doit préoccuper la Ville de Paris et la puissance publique la répression des agressions physiques aux personnes homosexuelles, victimes parce qu'elles sont homosexuelles ; ces agressions doivent être sévèrement jugées par l'appareil judiciaire et punies avec la plus grande rigueur, tout autant, mais non point plus particulièrement, que les agressions dont sont victimes les prostituées parce qu'elles sont prostituées, les chauffeurs de bus parce qu'ils sont chauffeurs de bus, les professeurs parce qu'ils sont professeurs. L'absence de rigueur judiciaire dans la sanction des coupables d'agressions ne saurait être palliée par des campagnes de communication déplacées et humiliantes pour les intéressés, lesquelles, en masquant l'impuissance des pouvoirs publics sous des sommations à actionner une police des sentiments, relayées par des officines spécialisées clientes du pouvoir, mettent en œuvre un procédé qui, pour être dérisoire, n'en est pas moins typique de ceux qui distinguèrent les pires régimes totalitaires du XXe siècle.
Dans l'Empire du Bien, les homosexuels ont cessé d'être une minorité sexuelle pour accéder au rang, supposé plus enviable, de minorité politique. Après avoir quitté la sphère intime et privée, ils sont, comme ces oeuvres désormais libres de droits, pour ainsi dire tombés dans le domaine public. C'est à ce titre qu'ils doivent désormais servir à la propagande du régime - à l'égard duquel ils sont sommés de se montrer dociles et reconnaissants.
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