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Communiqué n° 1597 : Sur l’égorgement du père François Mourad et sur le silence médiatique

Communiqué n° 1597, lundi 1er juillet 2013
Sur l’égorgement du père François Mourad et sur le silence médiatique

Le parti de l’In-nocence est littéralement écœuré, certes par l’ignominieuse mise à mort, par des rebelles syriens, du père franciscain François Mourad — mais presque autant par le silence presque complet, à ce sujet, des grands médias occidentaux et de l’Occident naguère chrétien, alors que le supplice de ce martyr est montré depuis des jours sur une bande vidéo insoutenable qui fait le tour de la Toile. S’il s’agit d’une manipulation, qu’on la dénonce comme telle. Si le film montre bien ce qu’il montre atrocement, il est abject que la presse écrite et audiovisuelle lui donne si peu d’écho, au motif sans doute qu'il compromet, ô combien, l’image irénique qu’elle tient à toute force à donner des relations entre Occident et islam, sur fond d’éradication des chrétiens d’Orient et d’islamisation précipitée de l'Europe.
La mort du Père Mourad, Le Point

Voici, en effet, le seul article issu de la presse "traditionnelle" que j'ai pu trouver. C'est peu !
Il me semble qu'il y a erreur au sujet de "la bande video insoutenable qui fait le tour de la toile".

La vidéo est certes d'une horreur absolue, non pas tant par les images elles-mêmes, qui sont floutées mais par les bruits, les cris et la mise en scène. Il ne s'agit cependant pas de l'exécution par les islamistes de l'Armée Libre Syrienne, du père franciscain François Mourad, quoique le titre de la vidéo en français le laissât supposer mais de trois civils syriens, comme leur costume l'atteste et comme l'article du Point le corrobore.

Cette vidéo d'une dizaine de minutes montre une barbarie inimaginable. Pour éviter aux âmes sensibles cette épreuve, il suffit de dire qu'une foule mêlant combattants et civils, adultes et enfants, s'est regroupée dans un champs autours de trois malheureux à genoux, un sac plastique sur la tête, qui attendent calmement leur exécution.

Une sorte de boucher chevelu avec une drôle de tenue qui n'est pas sans rappeler celle des Talibans ou celle des Hashashins descendus de leur citadelle d'Alamut et qui a aussi quelque chose de l'ordre de Conan le Barbare pousse le premier condamné la face contre terre après lui avoir ôté le sac du visage, puis l'égorge, comme il l'aurait fait d'un animal de boucherie à l'Aid.

La foule s'est resserrée insensiblement au fur et à mesure qu'approchait le moment non d'une décapitation mais du premier égorgement. Elle fait cercle en hurlant Allah Akbar. La plupart des spectateurs filment la scène avec leur téléphone portable ou une caméra.

Avec le même couteau notre assassin tranche la tête du premier supplicié, ce qui prend assez longtemps, la foule continuant à hurler des Allah Akbar, puis sa découpe achevée, il dispose du chef sur le dos de ce qui reste du cadavre, toujours en position agenouillée. Les deux autres condamnés ont suivi tout cela en direct, aveuglés, leur sac sur la tête. Je n'ai pas regardé les deux autres exécutions. J'en tremble encore.

Qui peut douter après ça de l'existence du clash des civilisations, ou plus précisément d'une lutte à mort entre eux, les barbares, et notre civilisation européenne, chrétienne, occidentale ?




S'il en était besoin, la vision de cette scène ô combien ignoble, et propre à donner la nausée, me renforce plus que jamais dans mon horreur viscérale de la foule en général et des foules vindicatives en particulier, lesquelles m'ont toujours épouvanté au suprême, et ce dès mon plus jeune âge. Ces images de sanglants égorgements et fort maladroites décapitations (ce qui devrait faire quelque peu réfléchir au scandaleux sort que subissent chaque jour dans notre pays ces pauvres bêtes mises à mort dans les abattoirs destinés à approvisionner l'importante filière de la viande halal...), quand bien même celles-ci sont en partie charitablement ''floutées'', nous laissent imaginer ce que furent, il y a plus de deux siècles, les plus ardentes heures de la Terreur révolutionnaire française. Où l'on mesure, tristement, qu'en effet l'invention française de la guillotine fut une manière de progrès humain, si l'on peut dire, dans l'ordre des moyens techniques de procéder à une exécution capitale...

Certes, l'Histoire nous apprend qu'extrêmement rares, et même tout à fait exceptionnelles, je crois bien, furent les révolutions et les libérations nationales qui ont pu faire l'économie de telles scènes d'épuration sauvage et de lynchages populaires. Encore faut-il ajouter que dans le cas qui nous occupe, en l'occurrence celui de la Syrie, ne serait-ce qu'à l'aune des dites "Révolutions arabes" et de leurs déplaisants lendemains qui déchantent sur le mode de l'islamisation croissante de la société civile, mais plus encore dans la mesure où l'on nous dit que la rébellion engagée contre la dictature de Bachar Al-Assad est désormais largement aux mains des islamistes, des combattants djihadistes, des émules d'Al-Qaida, il reste difficile de se convaincre qu'il s'agit bel et bien là d'une insurrection susceptible de déboucher un jour sur la libération du peuple syrien au sens où nous l'entendons en Europe. Entre d'un côté un régime autoritaire soutenu par l'Iran intégriste et les terroristes du Hezbollah (ainsi que la Russie de Poutine), et de l'autre une armée dite "libre" composée de fous d'Allah que financent le Qatar et l'Arabie saoudite (sans oublier la Turquie), je laisse bien volontiers à de plus savants que moi le soin de décider où se trouve l'intérêt de l'Occident et d'Israël.

Pour en revenir aux images insoutenables de la décapitation de supposés opposants par l'armée dite "libre" de Syrie, et si l'on est encore capable de prendre un tant soit peu de recul une fois dépassé (s'il est possible) le dégoût qu'elles ne manquent pas de provoquer dans nos cerveaux civilisés, on peut même faire l'hypothèse - bien entendu tout à fait invérifiable - que les trois individus massacrés de la sorte, devant cette foule masculine hurlant en choeur ''Allah Akbar'', n'étaient peut-être pas d'innocentes victimes dignes de la compassion que nous inspire spontanément l'affreux traitement qu'on leur fait subir sous nos yeux, ni ne s'étaient auparavant pacifiquement comportés à l'égard des hommes venus assister à leur exécution, de sorte qu'eux aussi avaient peut-être du sang sur les mains ; il n'en demeure pas moins qu'il faut plaindre, plus encore que redouter, le nom de ce dieu, soi-disant de paix et d'amour, que de tels bourreaux visiblement improvisés invoquent sans vergogne en accomplissant leur atroce besogne, comme d'ailleurs un peu partout sur la Terre où l'on pose des bombes, où l'on assassine, où l'on persécute et où l'on opprime au nom d'Allah.

Moyennant quoi, il ne manquera sans doute pas de belles âmes entichées des droits de l'homme et partisanes de la repentance à sens unique pour nous rappeler - fort opportunément - que toutes les civilisations se valent, qu'aucune n'est supérieure à une autre, et que tous ceux qui croient encore au choc des civilisations, devant de telles images, ne sont que des fomentateurs de guerre civile et des islamophobes invétérés.
D'après un rédacteur dont l'article est publié sur le site Boulevard Voltaire, les trois hommes égorgés et décapités au couteau, par des membres de la rébellion opposée au régime alaouite de Bachar Al-Assad, seraient bel et bien des chrétiens de Syrie, ce qui reste, me semble-t-il difficile à vérifier, et qui de toute façon n'ajoute rien à la répugnante barbarie des images et des actes commis. Certains font également remarquer que l'un des égorgeurs (à la trogne chevelue) serait un mercenaireTchétchène, comme il en existerait tant dans la région, supputation elle aussi invérifiable, quoique vraisemblable. Ce qui semble cependant de plus en plus clair, c'est, nonobstant l'horreur que nous inspire de telles boucheries (qui ne sont pas rares dans le monde islamique en guerre inter-ethnique et inter-confesionnelle : les amateurs pourront s'aventurer sur dreuz.info), l'intérêt que nous aurions à voir s'affaiblir l'un et l'autre des deux camps en présence en nous gardons soigneusement d'intervenir - à moins bien sûr d'avoir l'ambition passablement anachronique et on ne peut plus périlleuse de procéder à une nouvelle colonisation militaire de l'ensemble du Proche et du Moyen Orient musulman, qu'à Dieu ne plaise, afin d'y imposer l'universalité des droits de l'homme et la paix occidentale...

[www.bvoltaire.fr]
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