Henri écrit : [la tâche des religions, la chrétienne surtout] « est de guider les hommes vers l'autre monde. Donc, demander au Pape de changer d'avis sur la contraception est vide de sens, car son essence de Pape est de témoigner d'une révélation surnaturelle, éternelle et intangible qu'il a pour tâche d' enseigner aux hommes. »
L'emploi du « donc », dans cette phrase me paraît curieux. Si on tient à l'utiliser, ne devrait-on pas plutôt écrire : la tâche des religions « est de guider les hommes vers l'autre monde. /Donc/, demander au Pape de se prononcer sur la contraception est vide de sens » ?
Et pourquoi, comme l'écrit encore Henri, si « [l'Eglise] n'a pas en charge l'avenir temporel, quantitatif et terrestre de l'humanité : cet avenir-là n'est pas son affaire» devrait-on aussitôt illustrer ce propos d'un exemple flatteur où, précisément, l'Eglise est intervenue dans les affaires du monde en se dressant « contre le paganisme eugéniste des autorités nazies » ?
On comprend que l'Eglise et le pape entretiennent une relation complexe, dialectique et même bathmologique entre le temporel et le spirituel (relation complexe qui serait une extension de la relation corps/âme). Toutefois, cela prend quelquefois l'apparence d'une gymnastique intellectuelle toute attachée à l'art de retomber sur ses pieds, non sans l'assurance finale de « l'impénétrabilité des voies du Seigneur » ou de « l'infaillibilité du pape ».
Quant à la question démographique, jmarc écrit : « Si je résume mon sentiment sur la question des rapports entre église et natalité, je dirais que l'idéal est l'abstinence mais que, s'il y a mariage, alors il faut avoir le plus d'enfants possible. »
A supposer qu'il soit inquiet de l'accroissement démographique et qu'il veuille ne pas l'alimenter, l'adhésion d'un catholique au sentiment exprimé par jmarc le conduirait nécessairement à s'engager dans un célibat idéalement abstinent ou à devenir homosexuel puisque apparemment « chasteté, abstinence, fidélité » ne semblent envisagés que du point de vue de la fécondité, comme si, parlant de la démographie, les homosexuels étaient les bons élèves de la classe – et peut-être le sont-ils en effet, le plus pragmatiquement du monde.)