Cameron et les vicious circle

Reportage tragi-comique de France 2 hier soir sur la "lutte", où plutôt l'affichage (dans tous les sens du terme) de la lutte, du gouvernement britannique contre l'immigration clandestine. Face à la crise économique et à la montée inquiétante du parti "xenophobe" de Nigel Farage, le gouvernement conservateur a décidé de durcir sa lutte contre le phénomène, notamment en incitant les clandestins à se rendre en quelque sorte afin d'éviter l'arrestation. Ainsi, les métropoles sont sillonnées de camions arborant de grands placards invitant les migrants à se dénoncer par sms ou en composant un numéro vert. Le reportage s'arrêtait sur la réaction des intéressés, lesquels semblaient très très très loin d'être impressionnés. Au contraire même puisque cette manifestation de la fermeté cameronienne ne suscitait qu'haussement d'épaules et le plus souvent franche hilarité (partagée par les quelques souchiens intérrogés quoiqu'il semblât que ce fût au second degré), à peine tempérée par une accusation de racisme (dont on sentait qu'elle était là pour le principe) tant le phénomène de l'immigration clandestine est installé, ancrée et devenu somme toute ingérable du fait du coût des expulsions et de la réduction des effectifs de police. Faute de moyens humains et financiers, la pauvre Angleterre en est réduite à supplier les migrants de se dénoncer en espérant par ailleurs qu'ils ne seront pas trop nombreux à le faire car il coûterait trop cher de les renvoyer chez eux. En outre le mérite du reportage était de montrer le second grand vicious circle de toute lutte contre les migrations aujourd'hui, l'existence du grand remplacement achevé en certains territoires, qui fait que toute façon le patronat local et les représentants de l'Etat (députés, élus municipaux) sont favorables à la conquête démographique et l'encouragent tant qu'ils peuvent pour des raisons économiques et identitaires. On voyait ainsi un brave député travailliste, d'origine pakistanaise semble-t-il, répondre au journaliste que ce genre de campagne était tout à fait infantile, voire débile, et que le gouvernement, au lieu de se compliquer la vie inutilement, ferait mieux de régulariser les centaines de milliers de dossiers en attente. Tout cela dit avec de grands sourires et dans un paysage peuplé de burkées en goguette poussant des poussettes. Certains soirs, le sentiment de l'inéluctabilité des choses est très pesant.

Ainsi, les métropoles sont sillonnées de camions arborant de grands placards invitant les migrants à se dénoncer par sms ou en composant un numéro vert.

La fantaisie des auteurs de science-fiction est décidément sans limites.

Un peu de Soleil Vert et de Fahrenheit...

Mon épouse et moi avons failli nous étouffer de rire en découvrant cette initiative pathétique. Notre monde est devenu un improbable mélange de celui des Bisounours et de celui dépeint dans 1984. Un monde qu'il était impossible d'anticiper.

Citation
Olivier Lequeux
Un peu de Soleil Vert et de Fahrenheit...

Précisément ce que j'avais en tête !