Le site du parti de l'In-nocence

Nous sommes contre la rétrocolonisation parce que nous aimons l'Afrique autant que l'Europe

Envoyé par Francis Marche 
Nous sommes contre la rétrocolonisation parce que nous aimons l'Afrique autant que l'Europe et parce que nous ne sommes pas racistes ! La lutte contre la rétrocolonisation de l'Europe par l'Afrique doit faire partie du combat pro-Afrique. Il s'agit d'une lutte pour l'égalité des chances de développement entre les deux continents, soit un combat qui qui s'appuie sur le respect de la race noire !

La ministre italienne d'origine congolaise s'était distinguée il y a quatre mois en déclarant vouloir faire de l'Italie un espace multiethnique, ouvert à l'Afrique. En termes clairs, Mme Kyenge ambitionne de faire "profiter" des centaines de millions de ressortissants de pays d'Afrique du régime d'immigration, de naturalisation et d'accueil dont elle a été bénéficiaire à titre individuel. Telle est la recette : généraliser au collectif des exceptions individuelles. Nous disons que cette recette, ce programme est une folie qui mène l'Afrique à l'impasse, droit dans le mur; nous disons aussi qu'il est un programme de dépendance et d'assujettissement des populations africaines aux Etats européens et à l'UE et qu'à cet égard, il est une insulte à la jeunesse africaine, démographiquement majoritaire dans ces pays. Il constitue par là même un injure à la race africaine, à ses ressources, à son génie. Nous avons dit que le programme de Mme Kyenge représentait la queue de comète ou queue de rat d'une ère coloniale et retro-coloniale révolue, dommageable à l'Afrique autant qu'à l'Europe :

En fait, cette ministre italienne d'origine congolaise n'aime pas l'Afrique. Elle la déteste. Si elle aimait tant soit peu l'Afrique, elle s'aviserait que l'émigration africaine en Europe n'est pas une solution à ses maux, qu'elle ne fait qu'entretenir la séculaire dépendance de ce continent envers l'Europe, que cette émigration entretient de graves inégalités sur le continent noir (seules les familles ayant un proche en Europe reçoivent des mandats, se paient le luxe incomparable de parader devant plus pauvre que soi, etc.). Dans la plupart des pays africains, 45% au moins de la population est âgée de moins de 25 ans. Ce qui veut dire en clair que cette génération qui attend son heure rendra anecdotique devant l'histoire cette fausse solution; par son action en Afrique, elle remettra cette dame italienne d'origine congolaise à la place qui est la sienne: celle d'une queue de comète, queue de rat, de l'époque coloniale, ou des rétro-coloniaux, en 2013, s'imaginaient encore pouvoir renouer avec une vieille dépendance, ou plus exactement, à l'échelle historique entretenir le continent africain dans la dépendance coloniale absolue (directe autant que rétro-coloniale) dommageable à toutes les parties.

[www.in-nocence.org]

Nous apprenons aujourd'hui que Mme Kyenge a été victime de violence, ou de menaces de violence :

[www.lefigaro.fr]

Nous condamnons fermement ces violences et les propos dégradants et scandaleux qui ont pu viser la personne de Mme Kyenge. Nous considérons cependant que la politique que prône ce ministre constitue un outrage à l'Italie et une injure à l'Afrique. Et que ce ministre, dans l'intérêt de l'Italie, de l'Europe et de l'Afrique doit, par tous les moyens démocratiques et constitutionnels à disposition, être mis hors d'Etat de nuire aux peuples européens et africains.
Je serais un joli faux-cul si je disais que j’aime l’Afrique autant que l’Europe... J’aime l'Angleterre ou l’Écosse presque autant que la France, et souvent beaucoup plus, mais, franchement, j’aime l’Europe dix millions de fois plus que l'Afrique.
Chacun à bien le droit d'aimer et donc d'aimer moins. Quelle que soit l'affection personnelle que l'on porte à ce continent, nous préférerions le voir se développer, s'assagir, et même s'embourgeoiser, en indépendance du nôtre et sans déverser sur nous ses populations. La dépendance, une présence à soi imposée, sans limite de durée, sans borne aucune, érigée en principe prétendûment humaniste, vous rendraient (datif éthique) détestable n'importe qui, n'importe quoi.
05 septembre 2013, 04:20   Heart of darkness
Quand on "aime l'Afrique", c'est précisément, ai-je remarqué souvent, pour son degré remarquable d'inaccomplissement et d'immaturité, son statisme, son absence patente de tout "progrès" significatif faisant émerger une fois pour toutes ce continent de l'étreinte aussi dangereuse que fascinante d'une "nature" encore toute-puissante et foncièrement réfractaire à toute radicale transformation positive vers l'état de "civilisation avancée", non ?...
05 septembre 2013, 07:39   Re : Heart of darkness
Citation
Renaud Camus
J’aime l'Angleterre ou l’Écosse presque autant que la France, et souvent beaucoup plus...

What ???? Je dépose illico une motion de censure visant à nommer un nouveau président pour le PI !

P.S. : Pour redevenir sérieux, quand, comment et pourquoi vous arrive-t-il d'aimer " souvent beaucoup plus" (fichtre !) l'Angleterre et l’Écosse ?
A propos d'Ecosse et d'Angleterre, le numéro d'Archéologia de septembre 2013 propose un article magnifiquement illustré sur les "brochs", tours de pierre sèche datant des débuts de l'ère chrétienne (et bizarrement qualifiées de préhistoriques), et qui rappellent parfois, malgré le paysage environnant, les nuraghe de Sardaigne. On les trouve à l'extrême nord, et dans les îles (Orcades, Skye, Shetland et Lewis). Je n'ai pas encore lu le texte (la prose archéologique est parfois un peu pénible), mais les illustrations sont merveilleuses. Dans le même numéro, un article sur "les objets du quotidien" trouvés à Stonehenge et exposés à Saintes peut intéresser. Enfin, des photos, belles mais moins frappantes à cause de la quasi monochromie du sujet, sont proposées dans un article sur les peintures rupestres de Rekeiz Lemgasem, dans le Sahara occidental (en Mauritanie) : à l'autre extrémité de ce désert, vers l'Egypte et le Soudan, on trouve aussi des grottes décorées, et les sites commencent à être fouillés, ce qui devrait jeter d'intéressantes lumières sur les origines de la civlisation pharaonique.
Comme critiques à ce texte, on pourrait peut-être dire :
1° Ce texte parle de l'Afrique noire. Pourquoi suivre la tendance contemporaine bizarre et politiquement correcte qui désigne celle-ci du nom du continent tout entier ?
2° Pour un mouvement politique européen, ne pas préférer l'Europe à l'Afrique noire est une faute.
3° Il paraît peu probable que la détestation de l'Afrique noire inspire cette ministre. Peut-être s'agit-il en effet d'un amour inintelligent et qui gagnerait à être éduqué, mais la détestation n'est pas probable.
4° Que l'émigration vers l'Europe soit nuisible à l'Afrique noire est possible, encore qu'il ne soit par exemple pas évident que l'émigration des Européens vers l'Amérique ait été nuisible à l'Europe, mais pointer comme seul inconvénient l'inégalité que crée l'émigration entre ceux qui reçoivent des mandats et les autres n'est pas très convaincant. Il y a là de plus une façon un peu sournoise de dresser les Noirs d'Afrique contre ceux d'entre eux qui ont des parents émigrés.
Les deux principales critiques qu'on peut faire à l'émigration, il me semble :
. Elle est souvent le fait des plus qualifiés et diplômés (tel pays d'Afrique noire à la situation sanitaire peu satisfaisante a plus de la moitié des infirmières qu'il a coûteusement formées établies au Royaume-Uni).
. Elle ruine l'Europe. Or la prospérité de l'Europe est d'une importance considérable pour l'Afrique noire.
5° Ce programme d'émigration massive manifeste en effet probablement une faible confiance dans les capacités de développement de l'Afrique noire. Si les raisons de la confiance étaient si considérables, alors on pourrait effectivement dire que cette attitude est insultante pour les Noirs africains. Mais est-ce que le scepticisme n'est pas, en fait, une attitude fondée ou, au moins, prudente ?

Je dirais qu'il est judicieux de parler aux Noirs africains, émigrés comme non émigrés, et qu'il est honorable d'avoir souci de leur sort, mais on peut se demander si, en particulier sur les points 2° et 3° et dans le point 4°, le texte est absolument de bonne foi.
ne pas préférer l'Europe à l'Afrique noire est une faute.

Oh une de plus une de moins, avec vous M. Frèche, on n'est plus à ça près n'est-ce pas ? Tant que vous n'avez pas déclaré que vous "m'avez entièrement détruit" ou que "je n'existe pas" comme vous l'avez déclaré à M. Eytan, je ne m'inquiète pas trop.
Peut-être s'agit-il en effet d'un amour inintelligent et qui gagnerait à être éduqué

Et pédagoque, et généreux avec ça !
Pour les paysages, pour la conservation des paysages, pour les villages, pour la campagne, pour les parcs, pour les collections privées, pour Turner, pour 1940, pour 1941, pour 1942, pour le degré de pénétration des mœurs, coutumes et comportements de la classe cultivée dans toutes les autres, pour Virginia Woolf, pour Winston Churchill, pour l’amour de la liberté, pour Shakespeare, pour la National Portrait Gallery, pour...
pour le degré de pénétration des mœurs, coutumes et comportements de la classe cultivée dans toutes les autres,

Ah les lager louts !, les football hooligans ! les records du monde de grossesses adolescentes dans les quartiers populaires (les vrais)! les beuveries sur la Costa Brava où l'on se fracasse le crâne à coups de bouteilles vides et où l'on pisse au milieu de la chaussée ! Les caisses d'alcools que l'on vient chercher pour s'économiser 10 pence sur le litre de bibine aux ports français (Boulogne, Cherbourg, Roscoff) avant de repartir avec le même bateau ! Les cambriolages à la chaîne lors d'expédition du Nord au Sud (aller-retour Midlands-Thames Valley en fourgonnette dans la journée); la franche et épaisse xénophobie anti-européenne, anti-française, anti-irlandaise; le punk-rock ! Ah redonnez-nous en, chers Anglais de la classe non-cultivée, qui, lorsque la classe cultivée vous rend visite, dans vos faubourgs de Manchester, de Leeds ou de l'Essex, se demande toujours un peu si elle n'aura pas besoin d'un interprète anglais-anglais!
"redonnez-nous en"
Si je peux me permettre sans subir certaine ire : redonnez-nous-en.
« les beuveries sur la Costa Brava où l'on se fracasse le crâne à coups de bouteilles vides et où l'on pisse au milieu de la chaussée »

Dans cet ordre ?
Il faut croire que la pensée anglaise à qui nous devons à peu près tout ce que nous déplorons a épargné... l'Angleterre.
L'Angleterre, le seul pays au monde qui peut vous faire aimer la République !
Aimer l'Ecosse, oui.

Aimer l'Angleterre, c'est impossible pour un étranger, à mon avis. On respecte tout ce que l'Angleterre a "de bien", on l'admire sur certains points mais l'aimer, cela me semble difficile.
Rien ne distingue la France de l'Angleterre, fors un peu d'eau salée.
Vous ne connaissez pas l'Angleterre, M. Delautremer. A peine un peu l'eau salé.
C'est peu dire, en effet, que je la connais, cette eau-là... un peu plus que "à peine un peu", ce qui ne ferait tout de même pas beaucoup pour un homme de ma race. Mais vous avez raison, Monsieur Marche (la prochaine fois, je prendrai soin de sortir ma petite pancarte "second degré", afin de ne point trop vous dépayser : je la tirerai de ma manche...), je ne connais pas l'Angleterre, ni même la France, car ce sont des pays qui n'existent plus depuis longtemps. Moyennant quoi, nul ne peut interdire quiconque d'aimer un pays qui n'existe plus, voire deux pays qui n'existent plus, ou à peine.
Mais sait-on jamais, compte-tenu des conditions atmosphériques : une loi moderne pourrait bien finir par être conçue en ce sens, qui interdirait toute nostalgie, toute mélancolie, toute rêverie sur l'estran, en direction des côtes britanniques, justement.

Il est vrai que vous qui aimez l'Afrique AUTANT que l'Europe devez vous sentir bien moins dépaysé que moi, et que bien des in-nocents, et que bien des lecteurs de Renaud Camus, chaque fois que ces deux pays qui n'existent plus se voient l'honneur incomparable d'être foulés par vos augustes pieds de voyageur ubiquiste.
Monsieur Marche, vous devriez avoir honte d'user de procédés aussi déloyaux. Contrairement à ce que laisserait supposer ce grossier photomontage, je n'ai jamais mis les pieds, fussent-ils de la sorte emberlificotés, dans ce pays exotique, qui figure en arrière-plan.
Cher Ami, Monsieur Camus, me permettez-vous d'ajouter à votre belle énumération, d'ailleurs non exhaustive en ses points de suspension, la vultuaire beauté d'éphélides des cupriques jeunes albionesques ?

(Gloups ! Message illico modifié. Merci Monsieur Dangle ! Trop la honte... Où avais-je la tête ? Mais il était fort tard, et la simple évocation des faciales somptuosités tavelées des rousses nymphettes outre-manchières me l'avait déjà fait tourner... Pardon Maître.)
(Cher Monsieur Camus ! ... Ô innocent ! (sans trait d'union)... Ou bien serait-ce là encore quelque second degré ?)
"Cher Monsieur"...

Ecrivez-vous comme Léautaud ?

Cher Monsieur Albert André, je doute fort de pouvoir me rendre à votre exposition à la Galerie Berès quai Voltaire. Depuis des années, je n’ai plus qu’un cinquième de la vue normale.

Lettre citée lors du procès "Perret".
Je me demande pourquoi on ne peut répondre aux sujets développés par Francis, sujets traités de façon fort intéressante par l'intéressé, autrement qu'avec agressivité. On n'est pas obligé d'être d'accord avec Francis, mais dans ce cas il faut débattre et dire pourquoi.

Je n'ai aucune affinité avec l'Afrique. En revanche, je me rends souvent en Amérique du Sud, partie de continent que j'aime AUTANT que l'Europe.

Il serait indigne, pour un Français, de préférer un pays à la France. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait préférer un autre continent à l'Europe prise dans son ensemble : l'Angleterre, pays de boutiquiers ; la Suisse, pays du coucou ; les pays balkaniques, sources de bordel...

Je préfère Rio à Manchester et Buenos Aires à Berne, et je pense ne pas être le seul dans ce cas.
« Mais d'où vient que les fautes, hapax, singularités, désuétudes ou idiolectes des écrivains de jadis me ravissent, alors que les barbarismes, l'ignorance, la fadeur et le bêtise des Modernes me font grincer des dents et déchirer des livres ? Mauvaise foi ou bien, ici comme là, étrange plaisir de voyeur ? »

(Richard Millet, Le sentiment de la langue)
"Il serait indigne, pour un Français, de préférer un pays à la France".
Encore, je pense, qu'à la France on doit la loyauté, à peu près comme on la doit aux membres de sa famille, mais on peut tout à fait préférer la vie, le climat, les moeurs, la population d'un autre pays. Disons qu'on aime son pays, mais qu'on peut préférer la vie dans un autre. Et qu'on peut tout à fait reconnaître à son pays moins de qualités qu'à un autre. Je suppose qu'un Mongol, par exemple, conviendra volontiers que son pays a moins de séductions que, disons, le Japon. C'est pour cela que j'ai trouvé que l'intervention de Renaud Camus (comparant son affection pour l'Angleterre ou l'Ecosse à celle qu'il a pour la France) conduisait la discussion sur de mauvais rails.

Doit-on loyauté à l'Europe ? L'Europe est-elle un peu devenue comme une grande patrie pour un Français ? Eh bien, pour la plupart d'entre eux, oui, je crois. Le manifeste par exemple le drapeau européen qui accompagne le drapeau français lorsque un dirigeant politique français s'exprime, ou le fait que le drapeau européen soit arboré au fronton de nombreuses mairies. "Le parti de l'In-nocence est profondément attaché à l'appartenance de la France au continent européen" [programme].
Cela dit, au Fn comme à l'extrême-gauche, il y a des gens qui n'acceptent pas cette identité européenne. Au Fn, par patriotisme français exclusif (et traditionnel) ; à l'extrême-gauche, par internationalisme ou tiers-mondisme - déjà peu enclins à se sentir des patriotes français, ils ne vont pas se sentir des patriotes d'une autre patrie, à moins que cette patrie soit patrie de la Révolution : l'Union soviétique, Cuba. Ou bien ils se sentent vaguement latino-américains parce qu'ils perçoivent l'Amérique latine comme la terre de l'anti-impérialisme.
Hé bien, si on trouve qu'un pays à plus de séduction que la patrie, alors on va y habiter, on renonce à la nationalité et on n'emmerde plus les Français (ou les Mongols).

Le Mongol peut penser que sa mère est flétrie, que ses seins tombent alors que la Japonaise est pimpante et fort séduisante. Cela étant, si le Mongol préfère la Japonaise à sa mère, alors le Mongol n'a qu'à aller en Grèce, pour s'y faire voir par les indigènes.

Vous faites, cher Monsieur Frèche, un nationaliste bien curieux. La France a des défauts, mais je n'aime pas que des étrangers les relèvent (je me souviens avoir provoqué une bagarre en Angleterre dans un pub. L'un de ces pourceaux roses et embierrés m'avait finement demandé : "Pourquoi les Français sont-ils sales ?", à quoi je lui avais répondu "Parce que les Anglaises adorent ça"). Je n'aime pas non plus que des Français trouvent que c'est mieux ailleurs. S'ils le pensent, qu'ils foutent le camp, ils ne valent pas mieux que les petits cons qui brandissent en France des drapeaux étrangers.
Attention là il va vous objecter, implacable (lui ou son double, la bierre dactylographe) que "rose et embierré" semble signifier que le cadavre a été mis en bierre encore rose. C'est donc une FAUTE ! Une de plus ! qu'il notera sur son calepin après avoir sauvagement rabattu son drapeau qu'il tenait droit levé (il n'a que deux mains).

Par contre, sortir une c*nnerie comme "L'Europe est-elle un peu devenue comme une grande patrie pour un Français? Eh bien, pour la plupart d'entre eux, oui, je crois. Le manifeste par exemple le drapeau européen qui accompagne le drapeau français lorsque un dirigeant politique français s'exprime, ou le fait que le drapeau européen soit arboré au fronton de nombreuses mairies". Là y a pas faute. Doit y avoir humour. Ne pas confondre.

Ah qu'il revienne enfin, le doux temps de la castagne sur ce forum. On commence à s'endormir.
Vous avez raison, avec "embierré" j'ai pris mes désirs pour des réalités.

Je vais être frappé de verges par le célèbre puriste Pissefroy de Maulbit...
A vrai dire, je ne vois pas ce que mon propos a de si dérisoire ou risible. C'est Mitterrand - après tout président de la République - qui disait il y a vingt ans, lors d'une campagne électorale conclue par la victoire de son camp : "La France est notre patrie, l'Europe est notre avenir", expression qui dit à peu près que l'Europe est en train de devenir notre patrie seconde. Moi je dis qu'elle est "un peu comme une grande patrie". Je ne vois pas que ce soit une idée différente.
Puisque Mitterrand a dit ça sans susciter de tollé, et que son camp a gagné la votation (c'était le référendum sur le traité de Maastricht), c'est que cette idée a été acceptée par beaucoup.
Et dire que ce sentiment est manifesté entre autres par la présence d'un drapeau européen au côté d'un drapeau français lors des conférences de presse du Président ou du Premier ministre (je ne sais pas de quand date cet usage : de la présidence de Giscard ou de celle de Mitterrand ?), là aussi, je ne vois pas ce que ça a de stupide.
» Je n'aime pas non plus que des Français trouvent que c'est mieux ailleurs. S'ils le pensent, qu'ils foutent le camp

Ce n'est tout de même pas si simple, Jean-Marc : on peut estimer qu'il est de son devoir d'être fidèle à des origines, sans pour autant éprouver à leur égard un goût ou une dilection particuliers, lesquels, comme le sentiment et l'appétence, ne se commandent pas, et peuvent d'ailleurs être divers et en apparence contradictoires...
Cher Alain,


Les plages françaises n'égalent par celles de Rio, les Alpes ne sont rien par rapport aux Andes et nos restaurants de viandes ne sont pas à la hauteur des argentins.

Cela étant, je viens de faire quelques travaux à mon caveau de famille. A quelques kilomètres de là repose mon grand-oncle, l'abbé ***, lieutenant d'infanterie, mort pour la France en 1917.

Pour ces tombeaux-là, à cause de ces tombeaux-là, je ne puis envisager qu'un pays soit meilleur. Un parti cratylien devrait défendre cette thèse, il me semble.

J'ajoute que tout pays a sa part d'ombre, et toute famille aussi. Immédiatement derrière le caveau se trouve un autre caveau, où repose un autre parent, mort très âgé et de sa belle mort. L'été 44, il fut pourtant arrêté car il portait un uniforme uniformément noir, celui de la Milice.

Ce cimetière, d'où on voit la maison où ma mère est née, ce cimetière, d'où on voit l'église où furent célébrés les obsèques de ma mère et de mes grands-parents, cette église où je fus enfant de choeur, tout cela fait que je ne puis ne pas être Français. Dans la balance des avantages et inconvénients, ce simple caveau pèse très lourd, et nulle qualité de nul pays ne peut lui apporter un contrepoids.
Aussi êtes-vous fidèle à vos morts par... fidélité et conception du devoir qui vous fait trouver "meilleur" le pays où ils sont enterrés, parce qu'ils y sont enterrés, et point parce qu'il serait en soi plus conforme à vos goûts et préférences, et en cela "meilleur" ?... C'est plutôt ce que je disais.

Mes morts à moi, du reste, sont dispersés un peu partout... Un grand-père maternel est tombé pour la France en 1940, quand le grand-père paternel a été, lui, grièvement blessé pour les boches, dans le camp adverse donc, et a reçu pour cela la Croix de fer ; ce fut, il va sans dire, lors de la guerre précédente, mais enfin, c'est presque comme s'ils s'étaient tiré dessus (pronominal réciproque d'un verbe transitif indirect, pas d'accord ?), n'est-ce pas ?
"Vous faites, cher Monsieur Frèche, un nationaliste bien curieux."

Précisément, je ne suis pas nationaliste.
La deuxième position que vous avez exprimée - on aime son pays parce qu'il est le sien et qu'on l'accepte pour tel - est la mienne et celle d'Alain Eytan, c'est celle du patriotisme.
La première position que vous avez défendue ou semblé défendre et qui a suscitée la réponse d'Alain Eytan relève du nationalisme : Je n'aime pas que les Français trouvent que c'est mieux ailleurs. Elle est cohérente avec la réflexion que vous m'avez adressée, qui semble impliquer que vous êtes un nationaliste.
Certes, la distinction entre nationaliste et patriote est un peu une distinction de degré, et n'est, dans la France actuelle, pas très aigüe.
Mais pensez par exemple aux Allemands contemporains qui sont de droite. Je pense qu'en général ils acceptent de dire qu'ils aiment leur pays. Mais si on leur demande de comparer leur pays à d'autres, du point de vue de sa valeur, souvent ils commenceront peut-être plutôt par dire que leur pays est en quelque sorte inférieur aux autres, parce qu'il est chargé d'une faute particulière. Bref, ils vivent avec une intensité plus grande que nous qu'on peut parfaitement aimer son pays sans pour autant le trouver supérieur aux autres. Un peu comme on peut aimer ses enfants ou ses parents, ou simplement se sentir des devoirs particuliers envers eux, sans pour autant les trouver plus dignes d'être aimés que les autres.
Mais je suppose que la distinction entre patriotisme et nationalisme vous est aussi bien connue qu'à moi...
presque comme s'ils s'étaient tiré dessus (pronominal réciproque d'un verbe transitif indirect, pas d'accord ?)

Elles se sont tirées d'affaire toutes seules, et se sont tirées comme des chefs du piège dans lequel elles s'étaient mises elles-mêmes après qu'elles se sont emberlificotées dans leurs stratagèmes et avant qu'elles se soient vues dans leur déchéance, puis, bêtement, alors qu'elles étaient sauvées, elles se sont disputé leur amant, et se sont tellement disputées qu'elles se sont tiré dessus. L'une s'est trouvée lâcher son arme, l'autre s'est alors tiré dessus : elle s'est suicidée.

[Quand on hésite sur emberlificoter, il n'y a pas besoin de se demander s'il est transitif direct ou bien s'il est purement pronominal (il est, en fait, transitif direct : emberlificoter quelqu'un), il suffit de voir qu'il n'est pas transitif indirect : dans les deux cas il y a accord.
Si l'on hésite sur se disputer, on voit que dans elles se sont disputées, se disputer n'est pas disputer (quelque chose) à quelqu'un mais se disputer (à propos de quelque chose). Qu'il soit pronominal réciproque (comme les verbes dans elles se sont attaquées, elles se sont attendues, elles se sont entraidées) ou qu'il soit pronominal non réfléchi sans que le pronom ait une fonction (et donc qu'on soit dans une situation qu'on peut rapprocher de celle des verbes essentiellement pronominaux) comme les verbes dans elle s'est aperçue que Pierre la trompait, elles se sont attaquées à plus fort qu'elles, elles se sont attendues à ce que ça se passe mal, elles se sont prévalues de leur naissance, dans les deux cas il y a accord. En fait, selon Le Petit Robert, il est pronominal réciproque (même si j'ai disputé Pierre n'est pas de bonne langue)].
25 septembre 2013, 14:30   Campagnes écossaises
"J'ai été deux fois candidat au Parlement. [...] Ma double école ne fut pas perdue. J'affrontai les deux collèges électoraux les plus taquins de toute l'Ecosse. L'odieuse et abusive coutume qu'on a, dans ce pays, de harceler le candidat sur l'estrade, me valut d'acquérir un sang-froid, un mépris des interruptions et des clameurs qui m'affermirent pour la suite. [...]

C'est une assez vilaine affaire qu'une compétition électorale, et néanmoins elle a ses bons effets. Je ne saurais mieux la comparer qu'à ces bains de boue que l'on dit salubres et purificateurs. Et cela est particulièrement vrai pour l'Ecosse, où est porté à l'extrême l'art de turlupiner le candidat. Passe encore si, en l'interrogeant, on obéissait au désir légitime de connaître son avis sur telle ou telle mesure publique. Mais ce n'est là qu'un cas exceptionnel. Les questions dont on le larde à l'envi ne tendent qu'à l'ennuyer, à le faire paraître ou ignorant ou ridicule. Souvent, après avoir parlé une heure, il me fallait subir pendant une autre heure des questions plus stupides les unes que les autres. Mais j'avais fait, en ce temps, l'apprentissage de la tribune, et il m'arrivait de riposter durement."

Arthur Conan Doyle - Ma vie aventureuse
Citation
Francis Marche
On commence à s'endormir.

A ce propos, cher Francis Marche, je me suis permis de vous écrire en privé. J'ignore si ce forum prévient les intervenants qu'ils ont reçu un message.
Je viens de vous répondre cher Henri Bès, parfaitement réveillé.
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