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Le conseiller, le Prince et l’État impuissant

Envoyé par Marcel Meyer 
Sous le titre Le conseiller, le Prince et l’État impuissant Éric Zemmour rend compte dans Le Figaro d’aujourd’hui, d’un ouvrage de Maxime Tandonnet, Au Cœur du Volcan.

« Une plongée au cœur du quinquennat sarkozyste. Sous le prisme de l’immigration et de la sécurité. Où l’on saisit les raisons profondes de l’échec du Président. » Extraits :

(…) Ce haut fonctionnaire, fin et subtil, était chargé à l’Élysée des questions d’immigration et de sécurité. (…) soudain, pour un texte qu’il n’a pas rédigé seul (le fameux discours de Grenoble de Sarkozy en 2010) et dont il avait même contesté -véhémentement les aspects les plus polé¬miques (déchéance de nationalité des assassins de policiers) il se retrouve au cœur d’une polémique d’une rare violence, traité de fasciste et de raciste sur les réseaux sociaux, tandis que la presse de gauche mettait sa tête au bout d’une pique médiatique.
(…)
Tandonnet nous plonge au cœur du dérèglement originel de l’État sarko¬zyste : le président joue le rôle du premier ministre, mais l’appareil d’État, tenu par Matignon, ne suit pas. Et d’innombrables décisions se noient dans la Seine.
Nicolas Sarkozy a pris les questions d’immigration et de sécurité à bras-le-corps
(…). On ne pourra pas dire que Sarkozy ne s’est pas démené, houspillant collaborateurs, ministres, magistrats, remuant ciel et terre, multipliant lois et instructions, endossant les habits de premier flic de France qu’il n’avait jamais quittés. (…) [Mais] le karcher - jamais passé - a fini en 2012 par balayer le sortant.

Tandonnet nous livre la clé de cet échec. Les juges relâchent à tout va des multirécidivistes et les immigrés clandestins ; le Conseil constitutionnel cen¬sure la loi trop répressive ; la Cour européenne interdit une protection des frontières, et Frontex (la police euro¬péenne) ne fonctionne pas. La machine immobilisante est bien huilée. Autrefois, l’État de droit assurait la protection du citoyen contre un État trop puissant et tenté d’abuser de son pouvoir ; désormais, l’état de droit interdit à l’État de tenir son rôle de protection des citoyens. La chaîne judiciaire a fait de l’État un Gulliver ligoté. Pour le défaire de ses liens de fer, Sarkozy ne disposait que de l’arme du référendum dont il a refusé de se servir. Peut-être, marqué par le non au référendum européen de 2005, craignait-il plus le peuple qu’il ne l’avouait. Après cinq ans d’échec du sarkozysme, la preuve est faite : il est impossible, dans le cadre de l’état de droit actuel, de contenir la pression migratoire et de lutter efficacement contre la violence délinquante.
(…)

Après avoir fermé le livre de notre énarque, on comprend que notre seul choix est le suivant : au nom d’une conception extrême de l’État de droit, garantie de nos libertés individuelles, acceptons-nous de sacrifier la souveraineté de notre État, sa capacité à protéger les citoyens et à incarner la nation ?

La question ne sera sans doute jamais posée.


Cette intéressante analyse me rappelle l'impuissance de Gilles de Robien, ministre de l'Éducation nationale de Villepin, à imposer le retour à l'apprentissage de la lecture par la méthode syllabique, le retour à l'apprentissage systématique de la grammaire et à celui du calcul. Son ministère ne suivait pas et a réussi à littéralement saboter la volonté pourtant constante et obstinée du ministre.

Au XVIIIe siècle la noblesse de robe, farouchement attachée aux privilèges, a réussi, tout en se posant en héros de la lutte contre l'absolutisme, à saboter systématiquement les tentatives de réformes en matière de fiscalité menées par la monarchie, rendant ainsi inévitable la Révolution Française. Nous savons aujourd'hui que si nous voulons échapper au choix sordide entre la disparition rapide ou la guerre civile, il faudra imposer aux robins d'aujourd'hui les mesures de salut public par l'appel démocratique au peuple, le référendum.
Utilisateur anonyme
04 septembre 2014, 12:00   Re : Le conseiller, le Prince et l’État impuissant
Cher Marcel, l'appel démocratique au peuple, c'est d'abord les élections. Et élections après élections, les réformes proposées, qui constituent l’État de droit dénoncé, sont acceptées par les électeurs et votées, ensuite, à l'assemblée nationale. De sorte que cet appel au peuple n'est pas la panacée.

A la pratique plébiscitaire, je préfère un parti qui propose un programme qui va corriger les dérives que dénoncent fort justement Zemmour : les fameuses peines plancher, une réforme de l'application des peines pour éviter que les JAP libèrent à tours de bras, la construction de prison, la dénonciation de Schengen, etc.
C'est effectivement une analyse très intéressante et probablement pertinente.

Cher Christophe, l'idée de Marcel est sans doute la plus efficace : le chemin de la loi est certes séduisant, mais les robins veillent. Le plébiscite permettant au Constituant suprême, le peuple, de s'exprimer, il est plus difficile aux robins de le contrebattre (voir l'exemple de 1962).

Notons au passage qu'un des grands mérites méconnus de la Révolution est le raccourcissement de maints robins, haïs pas le pays (Parlement, Mistral et Durance...).
Utilisateur anonyme
04 septembre 2014, 13:36   Re : Le conseiller, le Prince et l’État impuissant
Le peuple qui vote à un référendum et à une élection est bien le même ? Les robins dont vous parlez, ils veillent bien sur toutes les campagnes électorales ?

Je ne vois donc pas en quoi l'appel au peuple peut nous sauver. Le référendum repose sur le principe majoritaire de la même manière. Avant d'envisager de privilégier la voie du référendum, il faut appeler Bertolt Brecht et changer le peuple.
Vous savez bien, cher Christophe Rivoallan, qu'il y a un gouffre entre la politique suivie depuis des décennies et les aspirations majoritaires de la population, même si celle-ci ne les exprime pas toujours avec force, muselée qu'elle est par la bien-pensance officielle.

C'est le même peuple en effet, mais lorsqu'il élit un président et, surtout, des assemblées auxquels il délègue le pouvoir, il arrive que sa volonté ne soit pas exécutée. Ces assemblées sont en effet très soumises à l'influence, voire la pression des corps intermédiaires et des médias, ce qui peut les amener à faire fi de la volonté du peuple, même lorsqu'elle est exprimée clairement, comme à propos de l'Europe. Dans ce cas il n'y a d'autre recours que le référendum.

Que croyez-vous qu'il arriverait si Marine Le Pen était élue à la présidence ? Une fronde généralisée de tous les petits et grands robins de l'époque serait inévitable.Elle n'aurait le choix qu'entre le renoncement ou le recours au référendum pour imposer la volonté du peuple.
Utilisateur anonyme
04 septembre 2014, 14:19   Re : Le conseiller, le Prince et l’État impuissant
Ce peuple élit un président sur un programme, sur des promesses, en ayant une certaine expérience de la chose et des hommes qui se présentent aux suffrages. Pourquoi voulez-vous que cet imbécile de peuple se décide, pour un référendum, a voté pour des propositions tout à fait révolutionnaires ? La bien-pensance officielle dont vous parlez, et qui sert trop facilement à exonérer le peuple français, travaillera de la même façon pendant les jours qui précèderont le vote, de sorte que rien de bon ne peut en sortir.

Vous le voyez, je n'en démords pas : il faut d'abord et avant tout travailler le peuple au corps, ensuite le système démocratique (législatives et présidentielle) fera le reste, comme il l'a fait en Hongrie par exemple, en faisant élire Viktor Orbán.
Utilisateur anonyme
05 septembre 2014, 13:33   Re : Le conseiller, le Prince et l’État impuissant
Toujours lui, toujours le même...

06 septembre 2014, 09:29   Divergent
Eh bien, au moins quelqu'un qui ne fait pas tout comme les autres !
Citation
Christophe Rivoallan
Toujours lui, toujours le même...


Mon dieu... Au moins ses lunettes n'étaient pas embuées ce coup-ci.
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