Communiqué n° 1643, mercredi 9 octobre 2013
Sur le sort des morts et des survivants du drame de Lampedusa
Le parti de l’In-nocence apprend avec stupéfaction, incrédulité et la plus totale indignation que le gouvernement italien, non content d’organiser des “funérailles nationales” pour les victimes de la tragédie de Lampedusa, s’apprêterait à accorder la nationalité italienne aux survivants, ou bien seulement, d’après d’autres sources, à titre posthume, aux défunts. Dans l’un comme dans l'autre cas ces simagrées sont non seulement du plus parfait ridicule, mais elles révèlent à un degré inimaginable la maladie morale et la grave névrose, culpabilité sans fondement et haine de soi, dont le continent européen est atteint et qu’a très bien analysé un Jacques Dewitte, dans son beau livre, “L’Exception européenne”. Les victimes de Lampedusa sont certes fort à plaindre, et leurs dépouilles méritent le respect dû à tous les morts, et la tristesse liée à un destin si amer (et si bête). Mais un continent, une nation, des nations, se condamnent de toute évidence à un effacement piteux quand ils ne savent plus reconnaître leurs adversaires comme adversaires, leurs envahisseurs comme conquérants, leurs colonisateurs comme ennemis, sous quelque forme qu’ils se présentent par une ruse fatale de l’Histoire.