Communiqué n° 718 : Sur la dite "taxe pique-nique"

Le parti de l'In-nocence, fidèle à sa position constante en faveur d'une fiscalité écologique, apporte son appui, malgré le nom ridicule, au projet gouvernemental d'instaurer une dite "taxe pique-nique".

Le parti de l'In-nocence souhaite d'autre part un net durcissement de la loi, et surtout une application beaucoup plus rigoureuse des mesures répressives qu'elle prévoit déjà, en matière de vandalisme, de saleté et de pollution sanitaire et esthétique des espaces publics par les personnes privées. Il estime que de fortes amendes effectivement appliquées contre les individus qui jettent leurs déchets dans la rue ou laissent dans la campagne ou les parcs les vestiges de leurs pique-niques auraient rapidement un effet dissuasif, ne serait-ce qu'en attirant l'attention sur ce problème et en en faisant le "sujet de société" qu'il mériterait d'être, et qu'il serait urgent qu'il devienne dans une société affectée à la fois par le multiculturalisme et par la promiscuité qu'implique le développement démographique déréglé.

Citation

Il estime que de fortes amendes effectivement appliquées contre les individus qui jettent leurs déchets dans la rue ou laissent dans la campagne ou les parcs les vestiges de leurs pique-niques auraient rapidement un effet dissuasif

Mouais.... pour que la mesure soit efficace il ne suffit pas de prévoir de fortes amendes, mais les moyens de prévenir et réprimer les infractions. Combien de pandores faudrait-il pour contrôler chaque montagne, chaque bord de rivière, chaque vallon et chaque plage ?
Le mieux serait d'interdire les pique-niques. C'est vrai, déjà le mot désignant cette activité est vulgaire, alors la chose, vous pensez !

Ah bon, vulgaires, les pique-niques ? Quelle drôle d'idée !

Le saucisson roulé dans la serviette à carreau; le Laguiole enfoui dans la miche de pain, le vin noir versé dans des gobelets plastique, le thon en miettes qui se met en miettes dans des assiettes en carton qui plaisent tant aux fourmis, et la pizza froide et spongieuse dans l'odeur plurielle de terre et d'herbe trempées alentour. Et les mouches. Les mouches. Et il y a des gens pour trouver ça vulgaire !

Cela est tout (divin, infect, désespérant, ravigorant, émouvant, etc...) mais jamais vulgaire.

Oui, évidemment, vu comme ça… Quelle déprime, le PI !!!

Sans oublier les courants d'air.

Et les rires gras.

Et les cornichons...


Cela étant, on pourrait dire, à l'inverse des Cambremer, que si pique-nique commence mal, il finit bien, quoiqu'aussi juste à temps.

juste avant quoi, cher jmarc ? ....ta mère ?

Bien cher Corto,


Je me suis borné à faire une sorte de couper-coller proustien. J'ai par ailleurs trouvé le texte de Francis très riche en métaphores érotiques :

- le saucisson qui, si j'ose dire, entre le premier ;

- le Laguiole enfoui dans la miche ;

- le vin qui déborde ;

- la pizza froide et spongieuse, in fine.


Si cela n'est pas la rédaction marchéenne du "Rut d'Ambert", je veux bien être pendu ! Francis aurait pu intituler cela : alégorie du coït en ses différentes phases.

Vous m'étonnez Jmarc, votre perspicacité m'effraie.

et n'omettez pas le "thon qui fait des minettes", je vous prie.

Décidément, vous êtes notre plus fin herméneute de la pensée érotique marchéenne, cher jmarc.
Mais autant l'image de la pizza froide et spongieuse me coupe tout appétit, autant celle du Laguiole enfoui dans la miche est aguichante et pourrait m'inciter à revenir sur ma proposition d'interdire le pique-nique. A condition que l'on n'y consomme que des douceurs dépourvues de toute calorie...

A propos, et toujours dans le sillage des visions pénétrantes de Jmarc, sait-on si cette loi sur le pique-nique visera également le préservatif ? Car la nature en a marre, en certains endroits, de devoir avaler des capotes en sus des reliefs d'artichaut dans les assiettes en carton.

"la pizza froide et spongieuse dans l'odeur plurielle de terre et d'herbe trempées alentour"

Non, pitié, Monsieur Marche, ne laissez pas traîner des cochonneries pareilles sur les pelouses du forum !

Détritus semés pour retrouver son chemin, le petit Poucet a vu ses ruses changer d’accessoires. Quand ses parents cherchent à le perdre, lui et ses frères, il sème papiers d’emballage, pelures d’orange, préservatifs et périodiques défraîchis qu’il accroche aux buissons, capsules d’eau minérale qu’il enchâsse dans les fentes des rochers, chrysanthèmes en plastique isolés sous les feuilles mortes, canettes en métal immergées dans des ruisseaux de faible tirant, il n’est jamais à court dans le rebut et ses parents pas près de se débarrasser de lui.

Je me permets de répondre à l'objection de M. Corto. Il ne s'agit pas de sanctionner systématiquement tous les faits de petit vandalisme. Il suffirait que quelques-uns, de temps en temps, soient effectivement sanctionnés. Que les personnes prises sur le fait fassent l'objet de sérieuses condamnations. De telles mesures contribueraient à répandre dans le public la concience que de tels actes ne sont pas compatibles avec l'appartenance in-nocente à la communauté nationale ; alors que l'impunité permanente achève de convaincre les coupables que leurs façons d'agir sont la norme, comme elles le sont en de certaines civilisations.

Bravo Orimont !

L'imperdable Petit Souci, voilà ce que nous avons fini par inventer, à l'ère atomique.

"L'impunité permanente achève de convaincre les coupables que leurs façons d'agir sont la norme"...
C'est vraiment là le coeur même du problème. Cependant, celui-ci me paraît être, sinon dû, au moins considérablement aggravé, par l'absence de réaction de tout un chacun, journellement confronté à de telles pratiques. Point ne devrait être besoin, en société tempérée, d'en appeler à la force publique; le regard de chacun devrait amplement y suffire. Oui, mais voilà, les gaillards qui se répandent ne l'entendent pas de cette oreille, et savoir qu'on risque de se voir traversé par le même eustache qui fendit la miche refroidit les plus belles ardeurs et fait rentrer dans la gorge du quidam les sermons qu'il rumine.

Oui, je comprend bien et je partage, Maître, ce souci de dissuasion exemplaire et de rappel de la norme véritable. Mais nous savons bien, également, que seule la peur du gendarme est efficace. Voyez les limitations de vitesse : elles existent depuis fort longtemps, sont connues de tous, mais ne sont véritablement respectées que depuis que le risque d'être sanctionné est devenu très grand, avec la multiplication des radars.
Mon doute était uniquement lié à la possibilité que les sanctions contre l'incivilité des pique-niqueurs soient "effectivement appliquées". Cela étant, le rappel de la norme est, en effet, un premier pas important.

La solution proposée par Renaud Camus est la seule qui puisse être mise en pratique.

Bon, cher jmarc, prenons un exemple entre mille : le mien. Chaque fois que de la voiture qui me précède, des papiers et autres détritus sont jetés, je la klaxonne, lui fait les phares et, quand il est possible de dépasser et que je suis en décapotable décapotée, je hurle cochon(s) à réitérée reprises sous le regard, généralement plus bovin que porcin, mais toujours incrédule, du conducteur et de ses éventuels passagers. C'est ma contribution symbolique au rappel de la norme. Et vous même, avec votre bel uniforme militaire, vous ne pourriez pas en mettre quelques uns aux arrêts ?

Ah, Corto, si vous saviez, le nombre de fois où, rien que pour me faire doubler et "faire les phares" par vous, je jette tout ce qui me tombe sous la main par la fenêtre ouverte de ma voiture ! Tenez, l'autre jour encore, un saucisson corse, pas encore entamé…

J'apprécie également les efforts du PI contre le tabou de la surpopulation, conséquent avec lui-même puisque contre la fatale nocence que celle-ci entraîne.

En fait, bien cher Corto, vous pratiquez une justice personnelle et sommaire !

Il lui manque une dimension, qui est celle de l'exemplarité : prenez un quidam, collez-lui 3000€ d'amende, clouez-le au pilori télévisuel et vous aurez l'effet recherché.

L'autre solution est celle mise en place avec les radars : vous tapez dans le tas.

Je crains fort que, pour les comportements incivils, l'appel à la raison ne soit insuffisant. Quand vous passez en voiture de Californie (où la loi sur les ordures est strictement appliquée) au Nevada où elle ne l'est pas, vous voyez tout de suite la différence.


PS : ne roulez pas trop décapoté, vous risquez des rhumes pernicieux.

Satan !

Voire même l'intromission de saucissons corses dans votre bolide décapoté.

Mais, cher jmarc, quand il n'y a pas de shériff, n'appartient-il pas à chaque citoyen de faire respecter la loi dans la mesure de ses moyens ? J'avais reproduit, je crois, un article du Code de procédure pénale de la République et Canton de Genève qui prévoit expressément cette possibilité en cas de flagrant délit.


PS...de cerveau, cher jmarc ?

Sur la question du contrôle de la natalité, je suis en plein accord avec vous cher Obi et ce non seulement de manière théorique, mais aussi pratique.

« et ce non seulement de manière théorique, mais aussi pratique »

Je proteste : la propagande inlassable de Corto est à caractère nihiliste !

Vous confondez l'approche qualitative et l'approche nihiliste, cher Boris. Je me sens plus dans la ligne du PI en recommandant que la promiscuité sur cette terre soit fermement réduite. Vous n'avez jamais vécu l'angoisse de vous retrouver dans les rues de Zermatt, entouré exclusivement de dizaines de Chinois et/ou de Japonais (je les distingue mal).

Je crois qu'on se mélange les propagandes, Cher Corto. Mais ça ne fait rien, je vous accorde la victoire par KO.

Je vous invite à venir vous cuiter prochainement avec moi, sur un beau bateau blanc à aubes de la Compagnie Générale de Navigation, cher Boris. J'offre le vin blanc, n'oubliez pas votre saucisson ! Promis ?

"Article X

Défenses sont faites à tous particuliers d'envoyer paître des bœufs, vaches, ânesses ou autres animaux dans les Champs-Elysées, sans notre permission expresse, sous peine de 5 livres d'amende par tête de bestiaux la première fois, et, en cas de récidive, de confiscation desdits bestiaux."

Ordonnance royale du 11 juin 1777 (in Flagrant délit sur les Champs-Elysées (quelle misère de devoir signaler un titre aussi racoleur ! (Collection le Temps retrouvé)

(Du reste, si l'occasion s'en présente, je pourrais donner à lire l'intégralité de cette ordonnance (et mêmes la correspondance entre ses promoteurs), tant la réglementation de la promenade des Champs-Elysées est guidée par la recherche... d'in-nocence.

Ouais... N'empêche que des boeufs, des vaches et des ânes, il y en a plus que jamais, sur (pardon, dans) les Champs-Elysées. Et ce qu'ils paissent donnerait la nausée au bétail le plus endurci.

Merci Corto !

Et pourquoi pas…

« Il y a une crise financière, et que fait-il ? Rien, il est là, les bras ballants, en train de nous faire des taxes sur les piques-niques. Où on est, là ? »

Non, il fallait lire:"les bras calant face à la bise..."