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Que se passe-t-il en Thaïlande ?

Envoyé par Thomas Rhotomago 
Existe-t-il un moyen de se faire une vague idée de la situation dans ce pays ?
La politique thaïlandaise est complexe, l'issue de la crise politique encore incertaine bien qu'elle semble tourner aujourd'hui en faveur de Suthep Thaugsuban, le chef de l'insurrection.

Ce qui m'apparaît le plus intéressant, car dépassant les frontières de ce pays, c'est la remise en cause de la démocratie électorale telle que nous la connaissons.

J'ai publié une tribune aujourd'hui sur ce sujet.

Vous trouverez aussi sur mon blog de nombreux articles comparant les mœurs thaïlandaises aux nôtres, repris de ma chronique mensuelle sur Gavroche, l'un des principaux magazines francophones d'Asie du Sud-Est.
Merci beaucoup.
Pour compléter, cet article du Monde d'aujourd'hui, qui tranche de ce qui s'écrit d'ordinaire sur le sujet et dont je partage pour l'essentiel l'analyse.
Voici un article qui donne une idée de l'ampleur de la "corruption" qui gangrène les cercles proches du pouvoir monarchique en Thaïlande. Le cas est certes extrême mais il est néanmoins représentatif du népotisme et de l'impunité dont jouissent tous ceux qui peuvent se réclamer de près ou de loin de la famille régnante. Froid dans le dos. On se dit alors que la République a du bon, qui en France nous protège encore, grâce à l'équilibre des pouvoirs, de ce type d'abus à l'orientale :


[www.valeursactuelles.com]
Excellent, cher Francis, votre article ! Notre république recèle à l'évidence une des corruptions les plus élitistes de la planète. A la différence de la Thaïlande, où sa pratique est nettement plus égalitaire :

La Thaïlande est infiniment plus démocratique, à tout le moins dans sa pratique corruptive. (Gavroche, mai 2013)
Combattre la corruption ou "un pouvoir corrompu", par des putschs explicitement dirigés contre la démocratie : on connaît la recette, appliquée avec les résultats que l'on sait dans le royaume voisin, le Cambodge au siècle dernier.

L'analyse des forces en présence, bien que juste, ne lève pas le voile sur les risques que comporte cet aventurisme. Les putschistes tôt ou tard devront faire face aux légitimistes (les "chemises rouges"), tout aussi déterminés et violents qu'eux-mêmes, et probablement plus nombreux; le clash, une guerre civile classique, comme en Espagne ou au Cambodge, pointe à l'horizon. Que certains la préfèrent à "la corruption", qui n'a jamais cessé d'être endémique dans ce pays d'aussi longtemps que je le fréquente (33 ans), on peut le concevoir, dès lors qu'elle ne sera pour eux qu'un sport spectacle.

Ceux qui aiment un tant soit peu la Thaïlande, le "peuple thaï", devraient s'aviser que la guerre civile sera la pire issue qu'il puisse connaître et qu'à la mort du roi, si rien n'est fait pour apaiser cette situation, cette issue risque d'être imminente.

L'islam progresse en Thaïlande, depuis le Sud, et les mosquées se multiplient dans la plaine de Bangkok. Et qui donc, cher Eric, se frotte les mains de voir cette nation bouddhique sur la route de l'éclatement où la conduisent les apprentis sorciers qui voudraient "abolir la démocratie" ?
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