Combattre la corruption ou "un pouvoir corrompu", par des putschs explicitement dirigés contre la démocratie : on connaît la recette, appliquée avec les résultats que l'on sait dans le royaume voisin, le Cambodge au siècle dernier.
L'analyse des forces en présence, bien que juste, ne lève pas le voile sur les risques que comporte cet aventurisme. Les putschistes tôt ou tard devront faire face aux légitimistes (les "chemises rouges"), tout aussi déterminés et violents qu'eux-mêmes, et probablement plus nombreux; le clash, une guerre civile classique, comme en Espagne ou au Cambodge, pointe à l'horizon. Que certains la préfèrent à "la corruption", qui n'a jamais cessé d'être endémique dans ce pays d'aussi longtemps que je le fréquente (33 ans), on peut le concevoir, dès lors qu'elle ne sera pour eux qu'un sport spectacle.
Ceux qui aiment un tant soit peu la Thaïlande, le "peuple thaï", devraient s'aviser que la guerre civile sera la pire issue qu'il puisse connaître et qu'à la mort du roi, si rien n'est fait pour apaiser cette situation, cette issue risque d'être imminente.
L'islam progresse en Thaïlande, depuis le Sud, et les mosquées se multiplient dans la plaine de Bangkok. Et qui donc, cher Eric, se frotte les mains de voir cette nation bouddhique sur la route de l'éclatement où la conduisent les apprentis sorciers qui voudraient "abolir la démocratie" ?